Le cheval de trait : des atouts multiples, une filière à valoriser
Eric Alauzet a récemment appelé l’attention de deux ministres du Gouvernement, M. le Ministre délégué aux Affaires européennes et de M. le Ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt sur l’avenir de la filière du « cheval de trait » en France et sur son soutien dans le cadre de la prochaine programmation de la Politique Agricole Commune pour 2014-2020.
Cette filière de sélection présente aujourd’hui de nombreux enjeux, car outre l’aspect patrimonial lié à sa préservation et aux savoir-faire qui lui sont liés, le cheval de trait répond à une problématique socio-environnementale qui est particulièrement d’actualité.
Le maintien des élevages de chevaux de trait sur le territoire semble bénéfique à bien des égards. Sur le plan agricole, le cheval suscite un intérêt car il permet la diversification agricole (pâturages mixtes), fournit un certain nombre de services environnementaux, et se révèle être une véritable alternative écologique aux outils traditionnels de gestion environnementale, qu’il s’agisse d’accéder dans les zones sensibles, de favoriser des mesures d’entretien des espaces ouverts menacés par la fermeture des paysages (en zones de montagne par exemple), ou encore d’assurer, même en milieu urbain, des services et activités spécifiques (collectes diverses, entretien, etc.). Sur le plan social, le cheval présente également des atouts en termes de maintien et d’animation du tissu agricole et rural. Sur le plan énergétique, la traction animale est, historiquement, l’ancêtre de la traction à moteur, mais cette énergie animale tarde à être reconnue au même titre que les autres énergies renouvelables. Enfin, sur le plan alimentaire, la filière « cheval de trait » française ne demande qu’à se développer à la faveur des mesures d’identification et de traçabilité qui ont été annoncées par le Gouvernement au mois de février 2013.
Ces atouts doivent être valorisés par un soutien à la filière, car malgré la reconnaissance de son statut « agricole », le secteur équin n’est pas, à l’heure actuelle, inscrit dans les aides de la PAC au même titre que les autres élevages. La revalorisation des aides à cette filière est donc nécessaire pour permettre, d’une part le maintien d’élevages équins sur le territoire français à travers les aides directes (1er pilier de la PAC) – et en particulier l’élevage de races localement adaptées aux spécificités des territoires – mais aussi la mise en valeur de tous les services rendus par le cheval à la biodiversité et à l’environnement au titre des Mesures Agro-Environnementales Territorialisées (2ème pilier de la PAC).
Eric Alauzet a donc demandé à MM. les Ministres quelles mesures ils comptaient appuyer, notamment auprès des instances européennes, afin que la filière « cheval de trait » puisse acquérir la reconnaissance qu’elle mérite eu égard à sa valeur réelle et gagner en rentabilité, cette filière contribuant à de nombreux services environnementaux et agricoles, qui ne sont pas reconnus comme tels aujourd’hui mais qui, à l’avenir, prouveront certainement leur intérêt.
Photo : www.chevalcomtois.com
Mr ALAUZET
merci pour cet intervention sur un sujet qui nous touche particulièrement, puisqu’il s’agit de notre « outil de travail et de pédagogie » dans le cadre de notre Chantier d’Insertion.ormis le fait que sa réutilisation en milieu urbain soit un vecteur de socialisation, le cheval de trait permets de valoriser des pratiques, comme le ramassage des corbeilles en ville et le labour de la vigne municipale, qui valorise l’image de certains travaux, et qui retrouve une certaine place comme symbole régional;
cordialement, Laurent FAUTER
Merci Eric pour cette analyse et cette intervention. Nous souhaitons mettre davantage en valeur ce patrimoine superbe que sont les chevaux comtois. Nous y travaillons au Russey et au Conseil général et je suis donc preneur de toute info concernant ce dossier.
Amicalement,
Gilles ROBERT
Oui, merci pour cette interpellation.
Le ministère de l’agriculture a publié une étude prospective concernant 4 scenarii « énergie » à l’horizon 2030. L’énergie animale n’y est même pas mentionnée !
Le défi me semble du même ordre qu’au moment où nous étions pionniers en AB en France, et où nous avons raté le train (années 1980)
Bonjour,
On n’y croyait plus! Pourtant le soutien politique, même si très localisé, existe bien. Pour information, d’autres régions se mobilisent en la matière, comme Rhône-Alpes, qui vient de présenter les conclusions de l’étude-action de la filière menée sur l’année 2012 (financé par la plateforme rural Rhôen-Alpes).
Associons nos forces pour plus de crédibilité.
Cordialement