L’Assemblée Nationale soutient à l’unanimité l’interdiction de la pêche électrique
Éric ALAUZET et 248 autres députés avaient signé en janvier dernier une tribune appelant à cette interdiction.
Dans une rare unanimité, l’Assemblée nationale a apporté son soutien mardi 6 mars au gouvernement pour qu’il obtienne l’interdiction définitive de la pêche électrique dans l’Union européenne.
La proposition de résolution portée par les groupes LREM et MoDem appelant « les autorités françaises » à « s’oppose(r) à l’autorisation de cette technique, sous toutes ses formes », a été adoptée par 162 voix, sous les applaudissements. Le texte n’a pas force de loi.
Son auteur, Joachim Son-Forget (LREM), a dénoncé dans la pêche électrique « une pratique hors d’âge et dangereuse » qui « décrédibilise l’Union européenne sur la scène internationale », et a fait état d’un « lobbying intense » à l’encontre de sa démarche.
La pêche électrique, interdite notamment en Chine, au Brésil et aux États-Unis, consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite par le droit européen depuis 1998 mais des dérogations existent depuis 2007 à titre expérimental dans la partie sud de la Mer du Nord.
Mi-janvier, le Parlement européen s’est prononcé pour l’interdiction de la pêche électrique dans l’UE, s’opposant à la Commission qui veut autoriser cette pratique à une plus large échelle en mer du Nord. Cela n’est qu’une étape sur le long parcours législatif du texte, le Parlement devant négocier avec le Conseil (les États membres) et la Commission pour trouver un compromis final.
La France a déjà apporté son soutien à une interdiction totale. « Je ne vous cache pas que la bataille sera difficile car si le mandat du Parlement européen est particulièrement clair, les positions au sein du Conseil sont plus diverses, et nous avons aujourd’hui peu d’alliés. Il va falloir aller les chercher », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, dans l’hémicycle.
Fin janvier, des pêcheurs avaient bloqué les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour protester contre la pêche électrique pratiquée par des navires néerlandais et réclamer des aides financières d’urgence.