Europe : Éric Alauzet « Faire souffler à nouveau l’esprit des pères fondateurs ! »

Mardi s’est tenue la conférence-débat organisée par la section francomtoise du Mouvement Européen, sur l’avenir de l’Europe. Eric Alauzet, Jean-Philippe Allenbach, Ludovic Fagaut, et Barbara Romagnan ont pu exposer leur vision de l’Europe au travers de différents thème imposés : l’UE dans le monde, quel développement, quelles frontières et l’harmonisation sociale et fiscale.

 

Tous se sont accordés à dire que l’Europe traverse une crise sans précédent.

Selon Eric Alauzet il faut « faire souffler à nouveau l’esprit des pères fondateurs ». Encore faut-il se mettre d’accord sur une définition de cet esprit. En effet, si tous les intervenants étaient d’accord sur l’état des lieux à dresser de l’Union Européenne, tous avaient une vision bien à eux sur l’avenir de l’Europe, de la plus fédérale à la plus souverainiste.

Pour J.P. Allenbach, président du Mouvement Européen de Franche-Comté,  « l’Europe sera fédérale ou elle ne sera pas ». Partisan d’un fédéralisme poussé, il prône par ailleurs une Europe à 2 vitesses, qui rappelons le existe déjà, certes sur des sujets limités, dans le cadre des coopérations renforcées ou de la zone euro.

 

Moins absolus, Barbara Romagnan et Eric Alauzet, députés respectivement de la première et de la deuxième circonscription du Doubs, ont affirmé que l’Union Européenne, loin d’être parfaite, devait être réformée. Les deux parlementaires ont pointé du doigt la « nécessité impérative » d’une réponse européenne face aux différentes crises que traversent les Etats européens.

L’hypothèse d’un nouveau traité, initiative lancée par Benoît Hamon, a été reprise par Barbara Romagnan, avec pour objectif de « renforcer les politiques de coordination économique et budgétaire et de convergence fiscale et sociale nécessaires au bon fonctionnement de zone euro, en adoptant un pacte démocratique, soutenant ainsi la réalisation des objectifs de l’Union européenne ». La question brûlante de la directive sur les travailleurs détachés a également été évoquée. Sans être remise en cause, il est plutôt question de l’améliorer. En effet, à l’origine, cette directive était pensée par le noyau dur de l’Europe, pour les travailleurs de l’Ouest travaillant à l’Est. Eric Alauzet a alors dénoncé « l’effet boomerang » de cette directive.

Eric Alauzet s’est aussi exprimé sur un sujet qu’il maitrise bien : l’évasion fiscale. Lui qui a largement contribué à l’adoption de mesure phare en matière de lutte contre l’évasion fiscale au niveau national, a évoqué les différentes mesures qui existent au niveau européen. Il a également exposé sa vision en matière d’harmonisation fiscale, affirmant qu’il était pour un rapprochement des politiques fiscales au niveau de l’Union afin de lutter contre le dumping fiscal.

Tous deux partisans d’un véritable changement, ils louent une Europe solidaire face aux enjeux auxquels est confrontée l’Union.

 

A cette Europe fédérale s’est opposée la vision d’une Europe souverainiste et plus intergouvernementale défendue par Monsieur Fagaut, vice-président du conseil départemental du Doubs. Selon lui, il est nécessaire d’agir pour une véritable refonte de l’Europe, afin de remettre le couple franco-allemand originel au cœur de la construction européenne. Il a affirmé que l’Union Européenne devait se limiter à quelques politiques majeurs, les Etats restant pleinement souverains. Par ailleurs, il a mentionné à de nombreuses reprises que le principe de réciprocité s’imposait aux Etats. C’est le principe selon lequel l’autorité du traité est subordonnée à son application par l’autre partie. Seulement le principe de réciprocité ne s’applique pas en droit de l’Union Européenne, mais plutôt en droit international…

Il semblerait que par ses idées s’inscrivent dans la droite ligne de son chef de file qui souhaite défendre une France souveraine au gré de mesures qui ignorent les traités européens.

 

En ce weekend de célébration des 60 ans des traités de Rome, il est plus que jamais temps de se demander quelle vision de l’Europe nos dirigeants veulent adopter.

 

Coraline

 

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