Déclaration de politique générale du Gouvernement : Abstention d’Eric Alauzet

Éric ALAUZET a précisé sa position suite au vote de confiance par l’Assemblée nationale du nouveau gouvernement de Manuel Valls et il revient également sur la décision personnelle et collective du groupe écologiste de s’abstenir.

Pour la deuxième fois depuis sa nomination à Matignon, la première depuis le remaniement du 26 août dernier, Manuel Valls, à l’occasion de la constitution d’un nouveau Gouvernement, a prononcé son discours de politique générale et sollicité la confiance des parlementaires. A l’issue de cet exercice, ces derniers lui ont majoritairement accordé leur confiance, avec 269 voix pour et 244 contre. 52 se sont abstenus.

« J’ai soutenu et je continue à soutenir le Gouvernement parce qu’il faut se serrer les coudes tellement la situation est difficile et parce que personne ne peut prétendre détenir une solution « clé en main ».

Ce soutien au gouvernement, le député l’a apporté jusqu’ici sur la base de deux éléments.

« On ne peut plus continuer à vivre à crédit et à aggraver la dette ; ça nous coûte une fortune (cf. Quel changement de Cap ? (1)) » et : « Il faut soutenir nos entreprises dès lors qu’elles ne pratiquent pas l’évasion fiscale et que les dividendes et les revenus des dirigeants ne sont pas excessifs ».

Mais s’il s’est abstenu sur le vote de confiance au Gouvernement Valls 2, d’une part « en raison d’une décision de groupe en faveur de l’abstention où les votes « pour » neutralisent les votes « contre » », d’autre part « parce que j’ai souhaité à cette occasion adresser trois messages au Gouvernement :

Le premier message en réponse aux déclarations et aux décisions hasardeuses depuis la rentrée : le renoncement à la maitrise des loyers prévue par la loi ALUR, la remise en cause des normes sur les rejets de nitrates ou encore la stigmatisation des chômeurs ». 

Éric Alauzet invite également à une autre politique économique et des mesures plus sociales. Il fait ainsi référence à la situation des ménages les plus modestes, aux salariés précaires et aux petites retraites.

« Un second message plus au fond qui s’adresse autant au Gouvernement qu’à ceux qui s’y opposent ; les uns comme les autres ne voient la sortie de crise qu’à travers la relance (offre ou demande) qui repose exclusivement sur le pari de la croissance dont on sait qu’elle ne reviendra pas du fait de la mondialisation, de la raréfaction des matières premières et du changement climatique). Parce que son contenu est parfois négatif (dégâts et réparation contribuent au PIB !), qu’elle oublie les nombreux échanges bénéfiques à notre niveau de vie mais qui ne sont pas monétarisés (économie domestique, associative, collaborative…) ».

« Le troisième concerne la baisse de la dépense publique. On peut en limiter le montant si l’Europe s’organise pour consolider la recette des Etats en luttant contre l’évasion fiscale agressive. Ce qui permettra de préserver les plus modestes notamment les petites retraités et les petits salaires (à signaler néanmoins pour les salariés au SMIC et un peu au-dessus un crédit d’impôt de 350 à 700 € en 2014 et encore plus élevé en 2015 financé par la lutte contre l’évasion fiscale).

Il demande également un soutien plus fort aux collectivités locales « afin qu’elles soient capables d’offrir du travail aux entreprises de leur territoire ». « Ce qui permettra également de préserver les investissements des collectivités, en particulier ceux qui sont orientés vers la transition énergétique ».

 

Quel changement de Cap ? (1)) : http://ericalauzet.eelv.fr/tribune-deric-alauzet-quel-changement-de-cap/

L’intervention de Barbara Pompili pour le groupe EELV : http://www.ecolodepute-e-s.fr/2014/09/16/c-est-l-ensemble-de-la-classe-politique-qui-n-a-plus-la-confiance-des-fran%C3%A7ais/

 

4 commentaires pour “Déclaration de politique générale du Gouvernement : Abstention d’Eric Alauzet”

  1. oui Eric on ne peut plus vivre a crédit
    oui il faut soutenir nos enteprises
    simplement cela j’aurais voulu que tu vote la confiance
    jean claude

  2. En tant qu’électeur, j’aurais souhaité que les remarques même justifiées ne conduisent pas à donner l’image d’une majorité divisée qui fait le bonheur de la droite et des médias à la solde de Sarko, comme l’AFP, qui depuis le premier jour tape sur Hollande. Il eut été souhaitable que soit repris les acquis qui sont cachés ou étouffés par les médias : l’inflexion très nette des politiques européennes et de celle de la BCE, la stabilisation de la compétitivité.

    Toutes les décisions économiques sont très longues à porter leurs fruits : encore faut il rester unis pour tenir dans la tempête. J’ai été un des premiers à soutenir ta candidature au sein du PS et jusque là, je ne l’ai pas regretté, car tes positions ont toujours été claires et courageuses. Là, je me trouve piégé, en tant que ton électeur, par une décision de ton groupe. C’est un mauvais signe pour la suite.
    Je ne commenterai pas la position de Barbara, je ne suis pas dans sa circonscription, mais je n’en pense pas moins.
    Dans la phase actuelle, tout signe de division sera un encouragement pour les défaites électorales à venir, contrairement au calcul de certains.
    A suivre…

  3. Bonjour Eric,

    Viser à atteindre une forme de développement durable, c’est aussi viser l’équilibre rapide des budgets et la résorption progressive de la dette publique. Sa gestion est devenue autant que je sache le premier poste de dépenses du pays. On ne peut pas continuer à hypothéquer l’avenir ainsi et à ne plus avoir de marge de manoeuvre (il devient très difficile d’avoir des projets, utiles de préférence). D’autant que notre contexte est celui d’une absence de croissance économique sur le retour de laquelle on se base trop pour gouverner.

    Je propose ci-dessous une idée qui est à l’opposé des pratiques de notre culture de république monarchique centralisée où le haut de la pyramide est trop dominant (j’ai vécu longtemps dans un pays fédéral décentralisé, ce qui m’aide bien dans mon observation des choses).

    En matière de maîtrise de la demande d’électricité existe le concept du négawatt, le watt que l’on a pas besoin de produire car on l’économise en modifiant des pratiques tout en maintenant ou améliorant le niveau d’une prestation.

    Il existe une façon intelligente de s’attaquer au gisement de « néga-euros » de toutes nos administrations et d’économiser des milliards tout en préservant ce qu’il est bon de préserver.
    Demandons de manière honnête, constructive, responsabilisante et décentralisée (au plus proche du terrain) à tous les agents des services publics de ce pays et à tous niveaux :
    « Qu’est-ce que vous faites dans votre travail qui ne sert à rien, qui vous gêne, qui coûte en temps et en argent et que l’on pourrait supprimer ou modifier en vue d’un meilleur résultat ? »

    Si on met en oeuvre cela on économisera non des millions mais des milliards au niveau du pays. Ceci nous permettra de réduire notre dette, donc d’effectuer moins de prélèvements, ce qui permettra de pratiquer des baisses de charges favorables à plus de création d’emplois pour les gens qui n’en ont pas.

    Que penses-tu donc de proposer cette idée ? Pour que ça marche, il faut vraiment que cela repose sur la confiance dans les individus, ce qui implique de les traiter comme des adultes responsables qu’on ne cherchera pas à flouer et à qui on confiera au maximum la mise en place et le suivi des solutions qu’ils auront eux-mêmes proposées.

    Bien amicalement.

    Jean-Marc Cerutti

  4. Nous sommes d’accord : je pourrai utiliser cette idée lors le débat sur le patrimoine et le fonctionnement de l’Etat pour en parler mais je n’ai pas d’autres moyens de mettre en place cette mesure qui ne ressort pas de la loi mais de l’organisation et du management des services.

    Eric ALAUZET

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