COP21 : la Chine et les États-Unis ratifient l’accord de Paris sur le climat

Les deux plus gros pollueurs de la planète, la Chine et les États-Unis, ont ratifié le 3 septembre dernier, l’accord de Paris sur le climat qui vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Un signal fort alors que le sommet du G20 se déroule à Hangzhou (Chine) les 4 et 5 septembre.

La ratification par les deux plus gros pollueurs de la planète est une étape importante. A eux seuls, la Chine (22 %) et les États-Unis (17 %) représentent 39 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Pour que l’accord entre en vigueur, il faut qu’il soit ratifié par au moins 55 États représentant 55 % des émissions polluantes.

Avant la Chine et les États-Unis, seuls 24 pays, représentant 1,08 % des émissions avaient ratifié le texte. Parmi les « grands » États, seule la France l’avait fait mais sa ratification l’engage peu car elle participe aux négociations en tant que membre de l’Union européenne. Or, l’UE est très divisée sur le climat, et peine à trouver un consensus entre les pays « verts » comme le Danemark et les États qui doivent beaucoup aux énergies fossiles, notamment le charbon, comme la Pologne. Néanmoins, L’UE devrait envoyer un signal politique en votant le 8 septembre en commission environnement, puis début octobre devant le Parlement européen, la décision d’adoption de l’accord de Paris.

La décision conjointe du 3 septembre laisse espérer que le seuil nécessaire à l’application des décisions de Paris – 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions mondiales – sera atteint avant la fin de l’année. En effet, l’engagement de la Chine et des Etats-Unis va créer une dynamique positive qui peut entraîner le Canada, l’Australie ou encore l’Arabie Saoudite.

L’entrée en vigueur est un signal important mais le vrai test de l’accord sera la réorientation des investissements dans l’énergie verte et des politiques de transport et agricoles. Le Fonds Monétaire International (FMI) avait estimé que les compagnies d’extraction d’énergies fossiles bénéficiaient de subventions à hauteur de 4 740 milliards d’euros par an : 40 % seraient le fait de la Chine, 13 % des Etats-Unis et 6 % des pays de l’Union européenne. « La priorité doit aller aux énergies renouvelables afin de nous dégager de notre dépendance aux énergies fossiles et au nucléaire. Nous nous devons d’être à la hauteur de l’enjeu de la COP 21 » estime Éric Alauzet.

Des signaux vont toutefois dans le bon sens : baisse de la consommation de charbon en Chine, forte progression des investissements des pays émergents dans les énergies renouvelables. Mais il est encore trop tôt pour savoir s’il y aura un avant et un après COP 21. Il faudra attendre les plans de transition énergétique que les pays se sont engagés à présenter à l’horizon 2020 pour s’assurer que le bas carbone est devenu une priorité.

 

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