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Avenir de Censier : oui à l’université, non à l’immobilisme

Photo de la façade de la fac de Censier

Le batiment de Paris III Sorbonne-Nouvelle à Censier doit être rasé pour cause d'amiante. C'est une excellente nouvelle pour la santé publique: mais nous voulons en faire une opportunité pour un projet ambitieux pour l'université dans notre arrondissement. (photo: LPLT / Wikimedia Commons)

Le bâtiment qu'occupe l'université Paris III Sorbonne-Nouvelle à Censier est rempli d'amiante. C'est un danger pour la santé publique : il doit être démoli. Pendant de longues années, le danger sanitaire de l'amiante a été superbement ignoré par les pouvoirs publics, malgré les multiples alertes lancées par les scientifiques et relayées par les écologistes. Le coût de cet aveuglement se chiffre aujourd'hui en milliers de morts chaque année, faisant de l'amiante une terrible épidémie silencieuse. Après plus de 10 ans d'atternoiements des gouvernements de droite successifs, la décision d'agir à Censier a enfin été prise, et les écologistes s'en félicitent.

Paris III va donc quitter son site de Censier et regrouper une grande partie de ses activités dans le 12ème arrondissement, sur un nouveau site qui ouvrira en 2018. Reste une question : quel avenir pour ce site situé au cœur du 5e ?

Censier doit rester universitaire !

Comme tous les habitants du 5e, nous sommes profondément attachés à la richesse culturelle de notre arrondissement, dont la vie universitaire est une composante essentielle. Nous revendiquons donc avec force que le site de Censier reste entièrement dévolu à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la vie étudiante.

Faut-il pour autant, comme le propose la droite, ne rêver que du statu-quo et faire revenir Sorbonne Nouvelle dans un bâtiment neuf ? Nous pensons que c'est une fausse bonne idée, et pour 3 raisons :

  • Pour les finances publiques, car cela supposerait que l'Etat loue et réaménage des dizaines de milliers de m2 de locaux à titre transitoire : des centaines de millions d'euros partiraient en fumée.
  • Pour l'université elle-même, car chaque déménagement est une opération lourde, particulièrement pour les bibliothèques. Une solution définitive est bien meilleure qu'un système de relogement à tiroir.
  • Pour les étudiants et les chercheurs, car Sorbonne Nouvelle est largement dispersée à travers Paris, ce qui génère des déplacements permanents pour les étudiants et des personnels, complexifie la gestion et génère des dépenses inutiles. Or le projet actuel met à disposition à Picpus un bâtiment bien plus vaste que celui de Censier, qui permettra donc un regroupement de la grande majorité de l'université sur un site unique.

 

La candidate UMP fait d'ailleurs encore plus fort que Dominique Tiberi en réclamant tout bonnement un moratoire sur le déménagement. Sans commentaire.

Un projet ambitieux pour ce site du cœur du 5e

Pour les écologistes, la libération du site de Censier offre une opportunité exceptionnelle de définir un projet universitaire ambitieux, qui dynamise notre arrondissement, et facilite la vie des étudiants et des personnels universitaires. Nous posons deux priorités : le logement étudiant, dramatiquement insuffisant à Paris (à peine 1% des étudiants ont accès à une chambre universitaire!), et le rapprochement des activités d'une autre université du Quartier latin. En effet, l'émiétage des universités est tel qu'il constitue une faiblesse chronique et une énorme source de gâchis financier. A titre d'exemple, Paris I Sorbonne est aujourd'hui dispersée sur pas moins de 26 sites !

Nous proposons d'engager publiquement le travail avec les acteurs universitaires du 5e, et d'en rendre compte régulièrement aux habitants. Car si une mairie n'a pas vocation à décider des aménagements universitaires, elle peut - et doit - être un facilitateur et une source de propositions pour dessiner une ville durable. Et la mairie peut apporter son écot pour accélérer la construction de chambres universitaires. Il faut souligner au passage que davantage de logement étudiant, c'est moins de pression sur le marché des petites surfaces du parc locatif privé, donc une détente des prix, qui atteignent aujourd'hui des niveaux délirants (jusqu'à 50€/m2/mois!). Construire un grand nombre de chambres universitaire bénéficie donc non seulement aux étudiants, mais par ricochet, à tous les parisiens.

Tous concernés, tous acteurs !

L'avenir du site de Censier influera sur tout le quartier : il nous semble donc indispensable que les habitants du 5e soient non seulement informés, mais puissent jouer un rôle actif. Nous nous engageons à ce que la mairie organise la transparence de l'information et soit un lieu de débat à la hauteur de l'importance et de l'impact du projet. Le conseil de quartier Censier aura les moyens de réaliser un véritable suivi du futur chantier, et le public aura la possibilité de participer au futur concours d'architecture pour la reconstruction du site.

Nous serons bien sûr extrêmement mobilisés pour que le futur chantier soit irréprochable sur le plan environnemental (poussières, bruit...). Les surfaces d'isolation du site pourront être ouvertes à l'expression des artistes plutôt que de servir de support publicitaire géant comme cela est trop souvent le cas.

Enfin, nous n'oublions pas l'environnement économique du quartier. Les commerces de proximité seront durablement affecté par ces transformations: un plan de soutien devra donc être mis en oeuvre, en utilisant l'expérience acquise ces dernières années sur d'autres grands chantiers comme celui du tramway des maréchaux.

Légende : Le batiment de Paris III Sorbonne-Nouvelle à Censier doit être rasé pour cause d'amiante. C'est une excellente nouvelle pour la santé publique: mais nous voulons en faire une opportunité pour un projet ambitieux pour l'université dans notre arrondissement. (photo: LPLT / Wikimedia Commons)

Mercredi 1 janvier 2014,à :
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