Communiqué de presse, Grenoble, 12 mars 2014
Aujourd’hui, la procédure d’alerte pollution de l’air vient d’être déclenchée à Grenoble : sur une échelle de 1 à 10, l’indice Atmo de mesure de la pollution atmosphérique est passé à 8 (mauvais). Rappelons que fin 2013, nous avons déjà connu un très long épisode de pollution de 16 jours consécutifs.
La pollution chronique dans notre agglomération a des effets importants sur la santé des habitants, et notamment des plus fragiles : plus de 200 décès anticipés ont lieu chaque année dans l’agglomération grenobloise en raison de la pollution atmosphérique. La vie quotidienne des Grenoblois est aussi régulièrement pénalisée. On se rappelle par exemple de l’annulation du cross des écoles qui avait touché 3 000 élèves en décembre 2012 (à lire ici l’article du Dauphiné Libéré à l’époque).
Dans 11 jours aura lieu le premier tour des élections municipales. Les Grenoblois vont pouvoir choisir entre différents projets pour leur ville.
Ils auront le choix : d’un coté, ceux qui s’engagent à continuer la politique actuelle de développement inconsidéré de la circulation automobile en élargissant l’A480 et en relançant l’A51, ce qui aboutirait inévitablement à encore plus de pollution. Ceux qui veulent stopper le développement des transports en commun après la ligne de tram E et continuer le statu quo sur le vélo, en vigueur depuis 2008.
Aujourd’hui Grenoble est en retard, en raison de l’entêtement de la majorité sortante dans des grands projets inutiles, qui gaspillent des montagnes d’argent public et de temps : les études de la Rocade Nord ont en effet duré plus de 10 ans et coûté 40 millions d’euros ! 40 millions d’euros pour l’inaction !
Dans 11 jours, les Grenoblois peuvent faire le choix de l’action portée par le rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes.
Comme annoncé dès le 16 décembre 2013 (à lire ici), le Rassemblement prendra le problème de la pollution à bras le corps dès son élection, avec une politique globale et cohérente. Nous agirons pour redonner à notre ville un air « frais » toute l’année, correspondant aux normes européennes, à l’instar d’autres grandes villes d’Europe.
Pour cela nous mettrons en œuvre un PPA (Plan de Protection de l’Atmosphère) à la mesure des enjeux, qui répondra aux préconisations de la commission d’enquête sur ce PPA. Nous développerons une culture de l’anticipation :
- Mettre en œuvre les mesures de réduction de la pollution (dont la gratuité des transports publics) dès le déclenchement de la procédure d’information pour éviter le pic de pollution
- Lancer le tram-train dans les 3 vallées autour de Grenoble pour offrir une solution alternative à la voiture individuelle à ceux qui sont bloqués dans les bouchons
- Eviter l’élargissement de l’A480 et de l’A51 pour ne pas augmenter le nombre de camions sous nos fenêtres et réaffectation des crédits sur le tram-train
- Prolongement des lignes A et E de tram, lancement d’une ligne de tram « Rocade Sud »
- Triplement de la pratique du vélo
- Label de qualité pour les appareils de chauffage au bois
- Limitation de la vitesse à 70 km/h sur les grands axes, à 30km/h en cœur de quartier, comme en Ile de France
La santé des Grenoblois ne doit plus dépendre du sens des vents. Faisons le choix de l’action !
Voir aussi nos articles :
Elargissement de l’autoroute A480 : Vrai problème Mauvaise solution
La gratuité des transports en commun : un outil pour réduire le trafic automobile et la pollution
Et pourquoi pas (pour réellement changer les habitudes) les transports en communs gratuits toute l’année ?
Le coût de la gratuité totale est de 30M€/an sans compter la contribution des entreprises qui disparaitrait aussi (un grand nombre d’entreprises payent la moitié des abonnements de transport de leurs salariés). C’est sans doute envisageable pour une agglomération plus petite comme Aubagne qui n’avait aucune infrastructure et qui n’est équipée que de bus, mais moins facile pour les agglomérations de la taille de Grenoble. Il nous semble aussi important de continuer à développer les transports en commun pour augmenter leur fréquence et l’étendre (introduction du tram-train).
Les associations d’usager comme l’ADTC, même si elles ne sont pas opposées à l’introduction d’un peu de gratuité, ne sont pas favorables à la gratuité complète qui pourrait entraîner la diminution de la part des déplacements doux.
A Paris vélib gratuit : on va faire de la bicyclette pour encore mieux respirer les polluants à plein poumon à chaque tour de pédale…
Bravo les idées efficaces !
Vous avez raison, mais un cycliste en plus c’est aussi une auto en moins. Il faut une certaine masse critique. De plus, le conseil régional d’Ile de France qui gère les transports en commun en Ile de France, vient d’annoncer des transports en commun gratuit de vendredi à dimanche. Ces mesures ne sont certes pas suffisantes pour éviter la pollution, mais sont nécessaires lors de pic de pollution, pour limiter leur impact. Il est incroyable que ni la Métro, ni la Ville de Grenoble ne soient à la pointe pour stimuler les citoyens à ne pas prendre leur voiture.
Eric Piolle et ses colistiers sont pour une gratuité totale et des annonces dans les médias dès les premiers signes de pollution pour essayer de limiter l’émission de polluants.
Et pour les artisans et entreprises qui travaillent sur l’agglomération, et qui ont BESOIN d’utiliser leur véhicule ?
Bonjour,
Il va de soit que si seules ces personnes circulaient, nous n’aurions ni problème de pollution, ni de circulation ! L’immense majorité des véhicules sont ceux que l’on appelle les pendulaires, qui font le même trajet tous les jours (domicile-travail), pour lesquels il est facile de proposer des alternatives à la voiture individuelle, dans laquelle ils sont d’ailleurs souvent seuls : co-voiturage, transports en commun, parking relais (et souvent une combinaison de ces solutions)… ce qui libère les routes pour les personnes qui en ont vraiment besoin : artisans du BTP qui changent de chantiers régulièrement, véhicules d’urgence…
Cordialement,
Nous voulons ré-équilibrer la place de la voiture par rapport à celles des vélos et des piétons. Nous diminuerons l’usage de la voiture pour ceux qui n’en pas besoin afin de réduire la pollution, mais aussi pour libérer l’espace à ceux qui en ont bien besoin comme les artisans.