Pollution, il est temps d’agir : plan d’actions pour un Grenoble frais et tonique !

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Depuis le mardi 3 décembre 2013, les habitants de l’agglomération grenobloise subissent un pic de pollution aux particules fines (PM10). Le rassemblement « Grenoble, une ville pour tous » déplore le manque de volontarisme de l’Etat et des collectivités locales pour lutter contre la pollution atmosphérique et annonce sa volonté faire de ce combat l’une de ses priorités importantes. Voici le contenu de la conférence de presse tenue le vendredi 13 décembre.

Un diagnostic inquiétant

Néanmoins, même sous la norme européenne, la pollution aux particules

  • Plus de 200 décès anticipés ont lieu chaque année dans l’agglomération grenobloise en raison de la pollution atmosphérique ;
  • De très nombreuses maladies sont déclenchées ou aggravées par cette pollution : maladies cardio-pulmonaire, cardio-vasculaires, cancer du poumon, infarctus du myocarde, broncho-pneumopathie, asthme, etc.
  • D’après une récente étude menée à l’échelle européenne par l’institut de veille sanitaire, le simple respect des normes de l’OMS permettrait, en France pour les seules particules fines d’augmenter l’espérance de vie, à 30 ans, de 3,6 à 7,5 mois selon les villes fines reste néfaste comme vient de le montrer une grande étude de l’Union européenne publiée le 9 décembre 2013 par la revue médicale britannique The Lancet.

Ainsi, la santé des Grenoblois-e-s et des habitants de l’agglomération est gravement mise en danger. Et leur vie quotidienne est régulièrement pénalisée. On se rappelle par exemple de l’annulation du cross des écoles qui avait touché 3 000 élèves en décembre 2012. Il est temps d’agir !

 

 

Nous voulons agir

Nous proposons un plan d’actions détaillé pour un Grenoble frais et tonique ! Il n’y a pas de fatalité.

Décider la gratuité des transports collectifs en prévention des pics de pollution.

Le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) actuellement en vigueur prévoit :

Pour les transports en commun de la SEMITAG :

- En cas d’épisode de pollution atmosphérique correspondant au niveau d’alerte pour les 1er et 2ème seuil, il est instauré la libre circulation la journée sur l’ensemble du réseau de transports en commun de la SEMITAG avec un seul titre de transport;

- Pour le niveau d’alerte de 3ème seuil, la gratuité des transports en commun est mise en place conformément aux obligations réglementaires du code de l’environnement ;

Ces dispositions sont trop rarement mises en œuvre puisque presqu’aucun habitant ne reçoit l’information ! Nous proposons de développer l’information des usagers : amélioration du site d’Air Rhône-Alpes et reprise des informations sur tous les sites des collectivités ; campagnes d’information plus visibles dans la presse locale ; information aux arrêts de tram et de bus ; paramétrage automatique de validateurs de titres ; information sur des panneaux urbains électroniques ; etc.

Nous proposons de mettre en place une gratuité complète des transports collectifs de l’agglomération dès les seuils « d’information », c’est-à-dire en prévention des pics de pollution. C’est aussi une démarche pédagogique pour inciter le public à pratiquer les transports publics toute l’année.

Apaiser la vitesse sur les grands axes de circulation

  • Dans la même logique, nous proposons de diminuer la vitesse sur les grands axes de circulation en prévention, dès les seuils « d’information », et pas seulement lors des seuils « d’alerte ».
  • Par ailleurs, nous proposons de passer la rocade Sud et l’A480 à 70 km/h toute l’année, vitesse optimale pour un trafic fluide comme l’ont montré toutes les études sur le chrono-aménagement.
  • Ainsi, le passage à 2×3 voies de l’A480 à 90 km/h nous parait être une solution totalement inadaptée. D’ailleurs ce projet d’élargissement, porté par le Conseil général de l’Isère et lié à la relance de l’A51, est contradictoire avec le projet proposé par l’Etat. Il conduirait à faire de l’autoroute A51 une « A7 bis », une « 2ème vallée du Rhône » en plein Grenoble, avec un afflux important de nouveaux camions dans la ville.

Développer les transports collectifs, les modes doux, le co-voiturage

La meilleure façon de diminuer la circulation automobile passe par le développement des alternatives. Il s’agit de récréer de la fluidité en incitant ceux qui peuvent se passer de leur voiture à utiliser d’autres modes. Nous aurons l’occasion de faire connaître prochainement nos propositions détaillées en matière de transport. Voici les premières orientations retenues :

  • Développement de l’offre ferroviaire et de transport collectif pour les accès à l’agglomération (dans les 3 branches de l’Y Grenoblois) ;
  • Développement de la tarification sociale des transports collectifs allant jusqu’à la gratuité pour certaines catégories d’usagers et en prévention des pics de pollution ;
  • Grand service public du vélo pour une multiplication de la part modale ;

Mettre en chantier un Plan de Protection de l’Atmosphère à la hauteur des enjeux

Lutter contre la pollution c’est mettre en œuvre un ensemble de mesures cohérentes et coordonnées. Les PPA sont là pour cela. Malheureusement le PPA de l’agglomération grenobloise, en cours de révision, est totalement insuffisant et reste sans moyen. Il devra donc être repris complètement dès le début du mandat.

Réduire les poussières générées par les chauffages individuels au bois

En hiver, les particules fines générées par les foyers ouverts (cheminées) sont très importantes, y compris en zone urbaine. Un plan sera engagé pour réduire ces poussières : sensibilisation des habitants à l’inefficacité énergétique des foyers ouverts, soutien aux technologies innovantes visant à limiter les émissions des foyers existants, développement de la filière bois locale et amélioration de la qualité du séchage, priorité à l’isolation des bâtiments qui permet la réduction des charges de chauffage pour les familles et qui créé de l’emploi local, soutien aux technologies innovantes visant à limiter les émissions des foyers existants, etc.

 

 

La meilleure façon de protéger la santé des Grenoblois-e-s, c’est faire de la qualité de vie la priorité n°1 des politiques publiques locales … et non pas de parier sur le sens du vent.

 

La meilleure façon de protéger la santé des Grenoblois-e-s, c’est tourner notre ville vers l’avenir en engageant les investissements nécessaires.

 

Respirer un air qui ne nuise pas à sa santé, ne doit pas être une utopie inaccessible pour les habitants des villes. Nous agirons résolument pour faire de Grenoble une ville fraiche et tonique !

Pour le rassemblement Grenoble une ville pour tous :
Eric Piolle, Tête de listeEt l’équipe porte-parole :
Kheira Capdepon – Bernard Macret – Elisa Martin – Hakim Sabri – Lucille Lheureux

Publications dans la presse

4 commentaires

  1. Interdire les voitures en ville: Londres et Rome l’ont fait.
    Pourquoi pas Grenoble ?
    Il faut de l’ambition et bousculer les lobbys diésélistes.
    Vite !!! On suffoque dans cette ville !

  2. il faut aller plus loin et interdire le centre ville aux voitures ,décembre c’était de la folie ,j’ai circulé tous les jours ,en vélo, avec un masque ,c’est intenable !
    sortez les statistiques sur les pathologies liées à la pollution pour les gosses
    je vais avoir des petits enfants ,j’ai pas envie de déménager et je veux les promener en poussette sans inquiétude pour leur santé

  3. Surpris que le programme se limite à la gratuité ciblée du réseau TAG. Grenoble doit être symbole de la gratuité des transports, financable par les impôts et rendant du pouvoir d’achat aux grenoblois. Cela soit s’accompagner d’une interdiction de l’hypercentre aux voitures.

    1. La gratuité totale fait débat. En effet, il y a des effets de bord qui sont à prendre en compte, comme le fait qu’actuellement les PDE (Plan de Déplacement Entreprise) participe de de façon significative au financement des transports en commun. Une gratuité complète signifierai l’arrêt de cette contribution. Par ailleurs, cela peut aussi avoir tendance à reporter d’autres modes de déplacements doux (ex: cycles) sur les transports collectifs menant à une saturation du réseau de transport en commun.
      C’est pourquoi, nous proposons plutôt un tarif progressif avec une tranche allant jusqu’à la gratuité, et de la gratuité massive lors des pics de pollution.

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