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Inondations : quelles solutions ?

Loire 2

Depuis mi décembre, la France connaît des inondations successives en Bretagne, dans le Var et les Pyrénées Orientales. À Tours, les berges ont été interdites aux véhicules. La ville de Tours et son agglomération semblent protégées par les digues. Il est vrai que les inondations concernent environ 16 000 communes. Ce n’est pas un phénomène extraordinaire. Pourtant, les inondations surprennent les riverains et les pouvoirs locaux. Elles entraînent l’indignation et l’incompréhension. Pourquoi les inondations perdurent malgré les interventions des pouvoirs publics ? Ne peut-on pas maitriser les cours d’eau ?

Pour EELV, ici comme ailleurs, les explications se trouvent dans les situations historiques et géographiques, comme dans les choix politiques et économiques. Qu’en est-il de Tours ?

Sur la Loire moyenne, une crue identique à celle de 1856 provoquerait une inondation de 1 500 km², plus de 300 000 personnes, 14 000 entreprises touchées et 6 milliards d’euros de dommages directs [DREAL, 2009]. Pour l’agglomération de Tours, les enjeux humains et économiques se concentrent dans les zones centrales. La commune de Tours concentre à elle seule environ 73 850 habitant-e-s en zone inondable.

Si aujourd’hui l’endiguement épargne Tours et les principales communes (St Pierre des Corps et La Riche), la vallée commune entre le fleuve et le Cher a été urbanisée en zone inondable au prix d’un drastique remodelage de la vallée (surtout en bordure du Cher sur la communes de Tours). Les enjeux exposés aux inondations progressent. Les phénomènes météorologiques perturbent de plus en plus le fonctionnement social et urbain. La solidité des digues est même remise en question.

Pour EELV, le fleuve et son bassin hydraulique doivent être intégrés au développement, et non pas uniquement comme un attribut événementiel et touristique. La conscience des risques naturels peut trouver sa place dans les villes contemporaines, notamment avec la mise en valeur des terrains inondables (parcours pédagogiques et éducation à l’environnement), avec une information préventive complète (animation, réunion publique, etc.), avec la mise en valeur des repères de crue (pont Wilson, quartier Prébendes..) ou avec l’intégration de l’inondation dans les formes urbaines.

De plus, l’urbanisation perdure partout en zone inondable, non pas illégalement en outrepassant les documents de prévention comme les Plans de Prévention des Risques Inondations (PPRI), mais en l’interprétant a minima, en développant la ville aux franges des zones définies comme inondables, en délivrant des permis de construire pendant les périodes de révision des PPRI.. Bref, sans illégalité, mais sans intégration des risques d’inondation, sans une véritable réflexion sur la répartition des compétences entre les services de l’Etat en charge de la prévention des risques et les communes en charge du développement urbain et économique. D’un côté, l’Etat dresse les cartes des zones inondables (les PPRI). D’un autre côté, les communes cherchent des solutions de logement et d’activités en tenant aussi compte des autres enjeux, tels que la mixité et la densité par exemple. Au milieu, on construit dans des zones inondables, ou réputées comme telles.

Pour EELV, les situations de blocage autour des périmètres des zones inondables (PPRI) ne peuvent continuer à faire l’objet d’une négociation entre les pouvoirs publics. Il faut une concertation publique ouverte sur l’acceptabilité du risque. Le transfert de la compétence de prévention des risques aux intercommunalités par la loi du 19 décembre 2013 de modernisation de l’action publique ne résout pas la question d’un véritable portage politique et citoyen : il faut aller plus loin ! Il faut un élu en charge des risques en plus du maire et une direction administrative propre à la prévention des risques au sein des services municipaux.

Au delà du drame humain que peut provoquer une inondation, c'est aussi souvent une catastrophe économique. Or, la gestion post crise de ce point de vue est toujours plus dommageable que la crise elle même. La collectivité doit se préparer afin de programmer et maîtriser la reprise de l'activité humaine après une catastrophe. C'est l'objet d'un "plan de continuité de l'activité", qui permet de prévoir et d'anticiper. La ville de tours, comme toutes les collectivités concernées doit s'en doter.

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