L'installation du Conseil communautaire de Tours Plus  a confirmé ce qui se disait très fort depuis quelques jours : c'est Philippe Briand qui en assure la présidence devenant ainsi le remplaçant de Jean Germain.

Quel impact peut on attendre de ce changement de présidence et donc de majorité ? Sur la méthode de gouvernance c'est assez clair : rien. Philippe Briand a d’ailleurs déclaré en rendant hommage à Jean Geramin qu'il ne fallait rien changer au fonctionnement de l'agglo. C'est à dire que la méthode Germain, si délétère à l'usage, de petits arrangements entre amis va continuer. l'agglo va rester le domaine du "un prêté pour un rendu", (tu votes pour tel projet communautaire et je soutiendrai tel projet particulier pour ta commune). Cette méthode, tout en douceur, a un grand inconvénient, elle éloigne le citoyen de l'agglo. Comme pour l'Europe, l'agglo devient un truc incompréhensible pour l'électeur de base.  Quand une décision est difficile à faire passer c'est la responsabilité de l'agglo, quand un équipement est inauguré, le rôle de l'agglo est minimisé et celui du maire exagéré.Personne ne veut faire ressortir une vision globale pour l'avenir de notre agglomération qui regroupe tout de même presque la moitié de la population de notre département. (295 000 habitants pour Tours Plus contre 605 000 pour le département). Il est vrai que le cadre fixé par la loi ne pousse pas à un changement de pratique. C'est pourquoi EELV demande une nouvelle loi qui permettrait d'élire directement et de manière autonome les conseillers communautaires. Cette réforme est d'autant plus urgente que l'on va vers la suppression des départements et le renforcement du rôle des agglo, métropoles et autres communautés de communes.

En attendant, effectivement, si les têtes ont changé les méthodes demeurent identiques les vice-présidences ont été réparties à la proportionnelle et tout le monde semble content. Évidemment ce fonctionnement apaisé pourrait être rassurant mais il cache en fait une grande violence, celle de la loi du plus fort. Que fera un vice président d'opposition quand il ne sera pas d'accord avec des décisions prises par la majorité ? Il y a de fortes chances que devant l'impossibilité de faire entendre sa voix, Il négociera des avantages en échange de son approbation (au moins passives) au lieu de mener les combats jusqu'au bout pour faire comprendre aux électeurs quels sont les enjeux.

Alors évidement le style a changé, Philippe Briand n'est pas Jean Germain ou Serge Babary, il assume un côté plus ouvert sur la forme. Sur le débat sur le NASCAR, il n'a pas hésité à donner et à redonner la parole aux opposants (les 2 conseillers EELV). Jean Geramin ne l'aurait sans doute pas fait. Mais, pour en arriver à quoi ? un vote pour rien sans aucune valeur parce que sans vrai débat. Nous demandions la mise en place d'une commission qui aurait pu rendre des conclusions très rapidement et éclairer le ainsi le vote des conseillers. Il n'en a rien été, le président a sorti trois chiffres de son chapeau pour justifier la continuation des travaux et le tour était joué, il y a bien eu vote mais comment les votants ont-ils pu comprendre ce sur quoi ils votaient, Les chiffres et les arguments étaient lancés en direct et sans support. On peut donc douter d'un choix éclairé tant les zones d'ombre sont nombreuses dans cette affaire.

Deux remarques pour terminer : Frédéric Augis, maire de Joué les Tours obtient la délégation à la politique de la ville. Est-ce bien raisonnable de confier cette délégation à quelqu'un qui a déclaré à la Nouvelle République que Joué les Tours devrait passer de 26% de logements sociaux à 20% ?

La photo du président entouré de ses dix vice-présidents laisse un drôle de petit goût amer.:  que devient la parité ? On dirait qu'il reste un peu de travail à faire dans la désignation des têtes de listes pour les municipales....

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