Discours inaugural des rencontres littéraires itinérantes en Franche-Comté, organisées par le Centre régional du Livre de Franche-Comté
17 novembre 2012 : "Marie-Guite
Dufay ne pouvait être présente ce soir ; elle m’a demandé
de la représenter auprès de vous. Elle tenait à vous remercier,
vous tous qui êtes à l’origine de l’organisation et de la
réalisation de ce temps particulier dédié à la littérature sous
toutes ses formes d’expression.
Aujourd’hui
c’est un vrai bonheur que de venir à vous pour vous écouter, pour
la 11ème
édition de ces rencontres littéraires itinérantes.
C’est sans
aucun doute, et pour la 11ème
fois, que l’on vous dit combien c’est fondamental de pouvoir, de
savoir organiser cette balade culturelle et je, nous, vous en
remercions très chaleureusement.
Et
ceci d’autant plus que nous sommes dans un temps présent bien
particulier, envahi par le bruit d’un monde en questionnement. De
ce fait, ces rencontres sont susceptibles d’émettre un signal
singulier parmi la masse d’informations qui fusent pour signifier
presque exclusivement des calculs, des mesures, mais aussi des
craintes, des inquiétudes, et parfois même de la stupeur, rarement
de la gaité, de la joie, du sentiment. Il est question de crise, de
chômage, de finances, etc. Dans ce brouhaha, vos petites fugues sont
l’occasion d’une reconquête pour dire le sensible, le beau, mais
surtout le partage, l’échange, et d’exprimer en toute liberté.
Aussi,
en venant ce soir, je me posais la question de la place que
pourraient tenir ces temps d’expression face à une société qui
se crispe sur son rendement, son économie, son efficience…
Que
pourrait-on envisager, que la population noyée par du texte, des
paroles, des musiques, des bruits, si nombreux, si divers, si
intenses, que la population puisse entendre, écouter…
Quel
cerveau faut-il pour trouver encore le moyen d’en faire le tri, de
laisser son esprit libre d’accès à toutes les formes
d’expression.
Et
finalement, je me suis rassérénée en me rappelant que la recherche
venait de démontrer que voici seulement 5500 ans environ que nous
avons appris à mobiliser les cellules de la région du Gyrus frontal
moyen de notre cerveau (dans le cortex) pour pouvoir écrire et lire.
Car l’homme n’est pas né avec cette faculté. Il l’a
construite jusqu’à modifier ses fonctions neurologiques.
Alors
je ne sais pas si notre cerveau arrivera un jour à croiser des
tonnes de millions d’informations, de sons, de signes… mais
l’humanité, par des mécanismes de résilience, d’adaptation, a
placé la littérature au cœur de son cortex pour parfaire son
système social, sa vie, ses sens.
C’est
pourquoi nous sommes tous ici.
En
tant que politique au Conseil régional, nous avons choisi de vous
apporter un soutien financier puisque dans un monde économique ces
échanges sont contraints par une réalité économique, mais surtout
et nous savons qu’une société se renouvelle, s’organise,
s’enrichit par sa capacité à dire, écrire, chanter, danser,
s’exprimer.
Aussi
je vous remercie d’être si nombreux à y participer."
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