Zone industrielle de Méron : pour Christelle Cardet « Une sortie par le haut enfin possible ! « 

Christelle CARDET, conseillère régionale.  Membre de la commission de l’emploi, de la formation professionnelle et des métiers de demain. Depuis plusieurs années sur le saumurois, l’aménagement de la zone industrielle de Méron est un dossier emblématique. On se situe dans un bassin où la question de l’emploi est cruciale, et sur un site à l’intérêt écologique majeur. La situation de blocage née de ces apparents conflits d’intérêt est en passe de trouver une issue équilibrée. Christelle Cardet, élue régionale de ce territoire, revient sur ce dossier.

Un dossier parti d’un très mauvais pied

 

Le dossier s’est particulièrement bloqué en 2005 avec le projet d’implantation d’un entrepôt logistique classé Seveso seuil Haut (Panhard Développement), prévu sur la partie la plus sensible du site :

– La présence d’espèces florales rares et protégées est confirmée sur le site, qui est en outre le dernier lieu de nidification des outardes canepetières du grand ouest. Les enjeux autour d’un captage d’eau prioritaire identifié plus tard dans le cadre du Grenelle sont également clairement identifiés.

– Un collectif d’habitants s’est crée pour dénoncer les lacunes du projet de Seveso 2.

– Le permis de construire accordé à l’entreprise est attaqué au tribunal administratif par l’association « La sauvegarde de l’Anjou ».

 

Tous ces facteurs ont fait comprendre aux élus qu’ils ne pouvaient ignorer les enjeux environnementaux du site. La communauté d’agglomération « Saumur Agglo » devait se conformer à la réglementation en vigueur en matière d’environnement et une étude faune/flore (étude d’impact et un inventaire floristique et faunistique de la zone) devait être réalisée pour obtenir les autorisations dérogatoires nécessaires à l’exploitation du site. Autant d’éléments permettant aussi d’éclairer la prise de décision, avec une connaissance plus fine des enjeux.

 

Sur le territoire, ce sujet est devenu un point politiquement chaud, cristallisant les oppositions entre les différentes tendances politiques. L’enjeu pour Europe Écologie-Les Verts : montrer que développement économique et préservation de la biodiversité ainsi que de la ressource en eau et du cadre de vie peuvent cohabiter.

 

Des avancées certaines depuis quelques semaines

 

Depuis quelques semaines, de nombreuses avancées sont à noter : l’étude faune/ Flore est en voie de finalisation. De plus, les propos des élus de Saumur Agglo sont sans appel : la Zone Industrielle de Méron n’accueillera pas d’entrepôt de type Seveso 2.

 

Le projet d’aménagement de cette zone se précisera certainement pour cette fin d’année. La Région Pays de la Loire a pris acte de l’abandon du projet de l’entreprise Panhard d’installer un site SEVESO sur la zone de Méron. Elle réaffirme son engagement à préserver la biodiversité exceptionnelle de ce site, tout en permettant un développement économique harmonieux du territoire. La Région Pays de la Loire mettra ainsi à l’étude un projet de Réserve naturelle régionale.

 

« L’attention portée par la Région Pays de la Loire à la zone de Méron figurait en tant que tel comme exemple dans l’accord de majorité fondant le rassemblement de la gauche et des écologistes en mars 2010» remarque Sophie Sophie BRINGUY, 8ème vice-présidente du Conseil Régional. Membre de la commission Aménagement du territoire - Environnement.Bringuy, vice-présidente de la Région en charge de l‘environnement.

 

 

 

Deux fausses notes dans ce mouvement de sorti par le haut

 

Il y a quelques jours, le dossier s’est à nouveau complexifié : Panhard Développement a annoncé vouloir confier le dossier à des avocats pour évaluer son préjudice. Réaction d’un constructeur ayant appris par voix de presse la décision de Saumur Agglo de mettre fin au projet de son installation sur Méron. Pourtant, la simple courtoisie aurait pu inciter les élus de la communauté de commune à rencontrer le groupe pour les prévenir des évolutions récentes du dossier.

 

En réponse, fausse note dans ce processus où chacun contribue de sa bonne volonté pour trouver une sortie par le haut : le vice président en charge de l’économie de l’Agglo, Monsieur Loupias, a déclaré, dans le courrier de l’ouest du 13 juillet 2007 : « il faudra bien que les irresponsables qui ont provoqué cette affaire rendent des comptes ». Comme l’écrit la presse « dans le centre du viseur, plusieurs association écologistes et le collectif d’actions citoyennes ».

 

 

Voici mon communiqué de presse en réponse à Monsieur Loupias :

 

« Monsieur Loupias, vous avez raison les irresponsables qui ont provoqué cette affaire doivent rendre des comptes. Mais qui sont ces irresponsables ?

 

Votre question interroge la responsabilité des élus dans les modes de gouvernance des problèmes économiques et environnementaux. Stigmatiser des citoyens qui seraient à l’origine des échecs de l’aménagement de cette zone et rechercher un transfert de responsabilité, ne seraient pas honnête. Les élus font des choix politiques et doivent assumer leurs conséquences.

 

Bien entendu, la responsabilité peut être partagée et solidaire, mais pour s’exercer pleinement, elle nécessite les conditions suivantes : droit d’accès à l’information, transparence des prises de décision et de leur mise en pratiques, participation à la construction des choix collectifs, accès à l’évaluation des résultats des politiques publiques.

 

Et, on ne peut pas dire que sont irresponsables :

– Des citoyens qui s’intéressent à la vie publique et qui souhaitent réconcilier avenir et progrès.

– Des personnes qui souhaitent le développement d’une véritable stratégie qui génère les conditions d’un environnement propice à l’implantation d’entreprises et la création d’emplois.

– Des personnes qui ne feront jamais du chantage à l’emploi car le sujet est trop grave et qui travaillent pour concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux.

 

Répondre aux enjeux économiques et de l’environnement nécessitent de changer nos modes d’élaboration des politiques publiques, d’inventer de nouveaux processus, favorisant les propositions des élus et des acteurs de terrain. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus faire l’économie d’une exploration plus collective des questions et des réponses qui assureront un développement harmonieux de notre territoire »

 

Affaire à suivre…

 

 

Christelle CARDET

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