Retour sur le Jeudi de l’écologie spécial Education à Nantes

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« Nous sommes les défenseurs de l’éducation et donc de la liberté ! », c’est ainsi que Philippe Meirieu, Président du Conseil fédéral transitoire d’EELV et vice-président de la région Rhône-Alpes, a conclu le sixième Jeudi de l’écologie 2012, ce jeudi 13 janvier 2011 à Nantes. Devant une salle pleine à craquer (près de 400 personnes), les élus d’EELV ont échangé pendant plus d’une heure avec des lycéens, des experts du monde éducatif, des acteurs de l’éducation populaire, des parents d’élèves, etc.

 

Plusieurs questions ont pu être soulevées, montrant la complexité du sujet en vue de l’élaboration du projet pour les échéance électorales de 2012. Comment mieux former et mieux éduquer ? Comment sortir de la spirale de l’échec ? Comment rapprocher tous les acteurs, qu’ils soient élèves, parents, professeurs, membres d’associations… ?

 

Pendant cette soirée animée par Matthieu Orphelin, vice-président EELV de la région Pays de la Loire, les lycéens membres de l’UNL (Jules Portier et Baptiste Vasse) ont insisté sur la nécessité de « changer de pédagogie pour mettre l’élève au coeur de l’école. » Leur revendication passe par une réduction du nombre d’élèves par classe, une réduction des journées de cours et une meilleure cohérence entre les objectifs et les modes d’apprentissage. Peggy Creach, directrice adjointe d’un établissement scolaire et experte des systèmes éducatifs de l’Europe du Nord, a également insisté sur la nécessité de « rendre le système plus humain, plus co-élaboratif ». En dressant un bilan sombre du système scolaire français qui « accentue les difficultés scolaires des élèves qui sont déjà en difficulté sociale », elle a proposé de s’inspirer du système finlandais où « l’acquisition de la compétence d’apprentissage est considérée comme plus importante que le par coeur, où l’évaluation n’est pas une finalité et où les élèves ont le droit de se tromper ». Tous les acteurs ont d’ailleurs insisté sur la nécessité de sortir d’un système où les élèves ont « tellement peur de faire une erreur qu’ils n’osent plus prendre la parole en classe », comme l’a indiqué Marie-Bertille Couedel, présidente de l’association « Pour un collège-lycée public innovant ».

Damien Cerqueus, auteur du livre « I love éduc pop », puis Jean-Philippe Magnen, vice-président EELV de la région Pays de la Loire, ont à leur tour insisté sur le rôle positif que joue l’éducation populaire. Permettant de « passer de l’individuel au collectif », l’éducation populaire réussit à « mettre des jeunes en responsabilités » et à leur montrer qu’ils peuvent arriver à monter un projet ou à défendre une cause. Jean-Philippe Magnen a également décrit l’importance de la formation professionnelle et de la formation tout au long de la vie pour pouvoir répondre aux enjeux des métiers de demain et de la conversion écologique de l’économie.

 

En conclusion de la soirée, Philippe Meirieu a répondu aux nombreuses interrogations de la salle. Il a vivement critiqué la vision dominante dans laquelle « certains pensent que c’est la concurrence qui garantit la qualité des services publics, d’autres disent que c’est le contrôle technocratique avec des inspecteurs. » « On doit penser la qualité autrement, on doit inventer une qualité organisée par un contrôle citoyen, réfléchir comment on peut obtenir le meilleur du service public, inventif mais pas reproductif. » a-t-il lancé. Pour la réorganisation de l’école, Philippe Meirieu a prôné la création de petites unités éducatives au sein des établissements avec « 10-12 professeurs pour 120 élèves ». Il a également souligné l’importance d’offrir aux parents une aide pour qu’ils puissent participer activement à l’éducation, et a exprimé sa volonté de travailler pour encadrer l’influence des médias, et notamment de la publicité, sur les enfants. «L’éducation doit être émancipatrice, elle doit apprendre à réfléchir collectivement et en coopérant avec les autres » a conclu Philippe Meirieu.

 

Le prochain Jeudi de l’écologie 2012 aura lieu à Paris… le lundi 17 janvier (en raison de l’agenda chargé des intervenants). Il répondra à la question suivante : « Répartition de la valeur ajoutée : pourquoi et comment mieux la répartir » – 20h, mairie du 2e 8 rue de la banque, Paris.

Plus d’informations sur les Jeudis de l’écologie, cliquez ici

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