Pour une orientation choisie tout au long de la vie
La journée de travail autour de l’orientation tout au long de la vie organisée par le Carif-Oref* a réuni près de 400 personnes le 21 janvier dernier. Un « pari réussi qui tient à l’engagement et à la diversité des acteurs présents » selon Jean-Philippe Magnen, vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire en charge de l’emploi et de la formation continue, qui intervenait lors de l’événement et le concluait.
Également présentes lors de l’événement: Les Conseillères régionales EELV Christelle Cardet, membre de la commission Emploi formation et Joëlle Remoissenet, membre de la commission Éducation apprentissage.
L’orientation est une étape cruciale. Développer un service public de l’orientation tout au long de la vie est un enjeu majeur pour accompagner les jeunes dans la construction de leur parcours, aider les adultes à rebondir après une rupture professionnelle et ainsi sécuriser les parcours de chacun.
La réussite d’un projet professionnel, mais plus globalement d’un projet de vie, passe par une orientation choisie et non subie. C’est tout l’enjeu du Service Public Régional de l’Orientation (SPO) expérimenté par la Région et dont l’animation a été confiée au GIP**-Carif-Oref,. Dans le cadre du SPO, la mission du GIP-Carif-Oref est d’assurer la coordination des organismes professionnels de l’orientation sur le territoire ligérien au regard du changement législatif à venir.
Le succès du Service Public Régional de l’Orientation coordonné par la Région repose sur des partenariats intervenants à deux niveaux. D’un côté un partenariat avec les réseaux et organismes du secteur de l’orientation, c’est le sens de la charte qu’ont signée les 8 réseaux ligériens début 2013; de l’autre avec l’Etat et les partenaires sociaux, pour une mise en œuvre cohérente et partagée du service public. La labellisation des 17 sites géographiques, finalisée fin 2013, permet un véritable ancrage territorial de ces dynamiques partenariales. En ce sens, la loi Sapin présentée en Conseil des Ministres le mercredi 22 janvier consacre un certain nombre d’avancées en matière d’orientation et permet une clarification des rôles et compétences de chacun, notamment entre l’Etat et les Régions.
« La coopération active entre les partenaires est le gage de la réussite de nos politiques en matière d’orientation et de formation. La qualité de cette journée de travail démontre le degré de maturation du partenariat entre les acteurs. Il y a trois ans lors de la première visite du délégué interministériel à l’orientation, c’était loin d’être gagné ! » se félicite l’élu.
Faire de l’orientation une opportunité
L’admission post-bac pour les lycéens de terminale a débuté le 19 janvier dernier. Un moment au combien difficile pour les élèves qui doivent faire un choix parmi les filières de l’enseignement supérieur ou professionnel, mais aussi pour leur famille qui tentent de les y aider. Partagés entre leurs souhaits, leurs rêves, la réalité du marché, les secteurs qui recrutent et parfois par la pression familiale…cela peut vite devenir un vrai dilemme, voire un parcours du combattant pour les jeunes.
L’étude présentée par le Céreq mardi a d’ailleurs mis en lumière l’impact sur l’orientation des déterminants sociaux-économiques (inégalités territoriales, poids de la domination masculine ou féminine dans certains métiers) et individuels (soutien de la famille).
Toujours selon cette étude : pour 46% des jeunes, leur premier emploi ne correspond pas avec la formation suivie.
« La recherche de sécurité, l’attrait du secteur d’activité, la flexibilité du marché du travail, le souhait d’installation, sont autant de facteurs à considérer et qui peuvent infléchir positivement l’orientation vers telle ou telle formation qualifiante. Leur prise en compte est primordiale pour garantir le plus possible la continuité des parcours et la concordance entre la formation choisie et le premier emploi exercé. C’est fondamental aussi pour prévenir le décrochage scolaire.» souligne Joëlle Remoissenet, conseillère régionale, membre de la Commission Education et apprentissage, présente le 21 janvier. Elle ajoute : « Il est essentiel de prendre le temps nécessaire pour la maturation d’un projet. Pour faire le bon choix, il faut avoir toutes les cartes en main. »
Un professionnel de l’orientation témoigne des difficultés rencontrées lors de l’accompagnement des jeunes: « Les jeunes ne sont généralement pas en phase de construction de projet et ne veulent pas suivre les perspectives qu’on leur donne. Il faut des espaces de parole sans censure, du temps pour se dire les choses. Il y a des entretiens qui se passent bien et d’autres qui sont plus difficiles quand les jeunes ont des projets très éloignés du possible. Aussi, quand l’orientation est subie, le suivi doit être d’autant plus soutenu pour éviter les ruptures ».
Un témoignage qui démontre, s’il le fallait, la nécessité de renforcer l’accompagnement en permettant aux professionnels de l’orientation d’y consacrer plus de temps. A ce titre « la formation de ces professionnels doit être développée et soutenue par les pouvoirs publics pour les aider à trouver des clés leur permettant de répondre à la diversité des situations » selon Jean-Philippe Magnen.
La problématique de l’orientation subie ou choisie n’intervient pas seulement lors de la formation initiale, mais tout au long du parcours professionnel. Reconversion volontaire ou forcée, les salariés sont de plus en plus confrontés à remettre en question leur choix.
Là aussi, le SPO est utile, tout comme le Conseil en Evolution Professionnelle, expérimenté sur 10 territoires en Pays de la Loire pour les salariés de notre région, (bientôt généralisé grâce à la loi Sapin).
A la sortie du lycée ou à la suite d’une rupture professionnelle, l’étape de l’orientation ne doit plus être vécue comme une épreuve, mais comme une opportunité à saisir pour dessiner de nouvelles perspectives, de réorienter un projet, qu’un accompagnement adapté permet de faciliter.
Développer les transversalités
La facilitation des passerelles en formation initiale et la valorisation des diplômes professionnels spécialisés sont pour les écologistes des leviers qu’il faut actionner pour développer des compétences générales et transférables.
« L’école n’est pas un milieu clos. Un socle commun est possible sur les territoires en matière de diagnostic, d’accompagnement avec des passerelles entre formations initiales et continue pour prendre en compte l’ensemble des publics, tous statuts confondus. » a affirmé Jean-Philippe Magnen
Le SPO devra permettre de renforcer les dispositifs existants qui ont fait leur preuve, mais aussi d’en inventer de nouveaux. Pour les écologistes il est impératif de faire preuve d’ingéniosité et de créativité pour relever le défi de l’orientation.
* Centre d’Animation et de Ressources de l’Information sur la Formation- Observatoire Régional Emploi Formation
** Groupement d’Intérêt Professionnel
Lire l’article de Ouest France: Orientation : le nouveau service est lancé