Lutte contre NDDL : une période déterminante ?

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Comment venir à Nantes sans parler de Notre-Dame-des-Landes ? Vendredi 15 février, lors de la dernière après-midi  des journées nationales des rencontres des élu-e-s municipaux et communautaires écologistes,  la table ronde de clôture fut consacrée au projet de nouvel aéroport. A l’animation Jean-Philippe Magnen et, autour de la table,  Julien Durand (Acipa), Agnès Belaud (Cedpa), Raphael Romi (avocat) et Sandrine Bélier (députée européenne). De nombreux élu-e-s de toute la France, dont Christophe Dougé et Joëlle Remoissenet, conseillers régionaux des Pays de la Loire étaient présents dans la salle.

Dehors, une délégation clairsemée de défenseurs de l’aéroport se revendiquant de l’ACIPAN  brandit quelques panneaux affichant leur soutien à cette nouvelle infrastructure.  « Ce happening est un coup de com…! Que des promoteurs comme Alain Mustière s’invitent de la sorte est le signe patent que les lignes bougent !  Leur refus d’un véritable dialogue est bien la preuve que leurs arguments sont fragiles et peinent de plus en plus à convaincre »  explique Jean-Philippe Magnen .

La table ronde a permis de revenir sur les évènements qui ont marqué cette année et de faire un point d’étape sur la mobilisation sur le terrain et dans les institutions. Cette rencontre fût également l’occasion d’évoquer l’ensemble des recours juridiques contre l’hypothétique aéroport.

La mobilisation contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne tarit pas. Elle n’a jamais été aussi forte. Nous comptons plus de 200 comités de soutien à travers la France. Il faut dire que la lutte a gagné en visibilité nationale et européenne depuis l’opération CESAR lancé par les forces de l’ordre en octobre dernier. Depuis, la Commission du dialogue a permis de poser un cadre de discussions constructives. Même si à NDDL et comme le rappelle Julien Durand, contrôles policiers et pressions sont légions pour les familles et agriculteurs.

La conseillère municipale de Vigneux de Bretagne, Agnès Belaud, rappelle l’historique du  Collectif d’élus Doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L’un des enjeux du collectif est de poser les conditions de la mise en œuvre d’une étude économique indépendante qui permettra sans nul doute de contredire les bases de l’étude initiale de 2006.

Une étude indépendante qui saura démontrer que l’optimisation de l’existant, l’aéroport Nantes Atlantique et ses dessertes, est une issue économique, environnementale et politique de raison.

Sur le plan des issues juridiques, le caractère suspensif des recours ne permet pas de bloquer la réalisation d’une infrastructure. Pour autant, la lutte politique aide à gagner du temps pour laisser les recours juridiques aboutir. En refusant de statuer le 29 janvier dernier, la Cour de Cassation a clairement entériné l’accord politique du 8 mai qu’avait obtenu les grévistes de la fin. En effet, cet accord excluait de nouvelles expropriations tant que les recours juridiques ne seraient pas épuisés. «  A travers la bataille juridique contre NDDL, nous expérimentons, avec des juristes, universitaires et élus, une méthode inédite, collaborative et participative de fabrication de contentieux. Le collectif adapte les recours au regard des nouvelles exigences en matière de droit sur l’eau et de protection des zones humides » se réjouit Raphaël Romi. Il tente par ces voies légitimes de faire abroger la Déclaration d’Utilité Publique.

Sandrine Bélier, ouvre le champ des recours juridiques possible en expliquant le travail qu’elle mène à la Commission des pétitions du Parlement Européen. L’ambition est de démontrer que la France est en violation du droit communautaire en matière de directive sur l’eau et de souligner l’obligation pour tout Etat membre de respecter la loi sur l’indépendance des expertises environnementales.

Commission du dialogue, résistance sur le site de NDDL, vigilance au sein de l’assemblée régionale, recours juridiques nationaux et européens : autant de leviers et de signaux qui présagent un ciel dégagé au-dessus de Notre-Dame-des-Landes.

Mais le chemin est encore long : restons attentif-ve-s et mobilisé-e-s !

 

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