Formation professionnelle : transformer les mutations économiques subies en opportunités
Les « Journées interrégionales des Carif-Oref* 2014 » consacrées à l’emploi et à la formation se sont tenues hier à Dijon. En tant que Président de la Commission Emploi, formation professionnelle et métiers de demain de la région Pays de la Loire, Jean-Philippe Magnen a participé à ce temps de travail. Intervenant dans le cadre d’une table ronde dédiée aux mutations économiques et aux trajectoires professionnelles, l’élu écologiste a réaffirmé l’importance d’adapter l’offre de formation aux transformations technologiques, sociales et environnementales de l’économie. Il s’agit d’accompagner l’évolution des compétences professionnelles des salariés et des demandeurs d’emploi pour préparer le marché du travail de demain.
Aujourd’hui les mutations économiques, liées aux évolutions structurelles, technologiques mais aussi environnementales, sont subies.
Pourtant « le risque pour l’emploi que représentent aujourd’hui ces mutations n’est pas une fatalité. En développant des politiques de formation et des stratégies collectives sur les territoires avec les acteurs économiques, les organismes et prescripteurs de la formation, nous pouvons transformer ces risques en opportunités » explique Jean-Philippe Magnen.
Dans cette perspective, le rôle de coordination de la Région en matière de formation et d’orientation est central. La Région Pays de la Loire a développé, plus qu’un partenariat, un système de gouvernance partagée associant les OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé), les représentants de branche, les prescripteurs et les organismes de formation, sans oublier le Carif-Oref. A travers cette collaboration étroite, il s’agit de diagnostiquer les filières, les métiers en évolution et les besoins en formation sur le territoire.
Le dispositif « Compétence 2020 » est l’illustration opérationnelle de cette démarche collaborative avec les acteurs de la formation, mais aussi les entreprises. La synergie créée par ce dispositif a, par exemple, permis de répondre et de contribuer à l’émergence de la filière des énergies marines renouvelables (EMR). Les salariés des chantiers STX ont pu acquérir de nouvelles compétences grâce à des actions de formation et inscrire leur profession dans un avenir durable. Les chantiers ont ainsi pu honorer la commande d’un navire propulsé au gaz naturel.
En outre, en Pays de la Loire, un « guide des formations professionnelles aux compétences vertes » a été mis sur pied afin d’impulser et d’accompagner les mutations économiques sociales et environnementales. « Cet outil doit donner à voir la diversité des métiers mettant en œuvre des compétences vertes » a expliqué Jean-Philippe Magnen. Contrairement aux idées reçues, les compétences vertes ne se limitent pas aux métiers directement liés à la préservation de l’environnement, « elles irriguent l’ensemble de l’économie ».
Les cinquante formations que rassemble le guide (allant du niveau CAP à Bac+4) s’adressent aussi bien aux secteurs de l’industrie, du bâtiment, de l’agriculture qu’à ceux du commerce et des services. L’enseignement des compétences vertes relève donc d’un enjeu global déterminant pour les territoires.
« La création de nouvelles formations et la réadaptation de celles existantes correspondent donc à une nécessité si l’on veut, enfin, sortir du modèle industriel du XXème siècle et concrétiser l’envol de nouvelles filières liées à la transition écologique » souligne l’élu écologiste.
Et les exemples de créations d’emplois issues des compétences vertes ne manquent pas, notamment dans l’industrie (qui en perd aujourd’hui), mais aussi dans les secteurs de l’énergie, du bâtiment, de la filière bois, de la biodiversité, de l’environnement, des services à la personne. « Ce potentiel d’emploi n’est pas une lubie des écolos. En Allemagne, l’énergie verte a déjà créé 400.000 emplois dans le solaire, l’éolien ou encore la biomasse, et ce n’est qu’un début ! » poursuit Jean-Philippe Magnen. Deux études présentées par le réseau Cler ont récemment démontré que la transition vers un modèle énergétique plus respectueux de l’environnement et durable permettrait de créer entre 745.000 et 825.000 emplois directs et indirects d’ici à 2050.
La formation professionnelle a donc un rôle essentiel à jouer dans ces mutations. « Par cette porte d’entrée, nous pouvons agir sur trois axes essentiels : la reconversion et l’adaptation des compétences à un modèle de développement durable, sur l’identification et l’anticipation des besoins de formation en fonction des mutations, et enfin en mettant en valeur les métiers, compétences et parcours liés à la transition énergétique » détaille le vice-président de Région.
A la fois pour les entreprises (modernisation et innovation), les salariés (maintien dans l’emploi, qualification et employabilité) et les jeunes publics (contrat de professionnalisation), la formation professionnelle est un enjeu fondamental. « Une transition réussie ne sera possible que si nous mobilisons tous les instruments disponibles de la formation professionnelle » conclue Jean-Philippe Magnen.
* Centres d’animation, de ressources et d’information sur la formation et Observatoires régionaux sur l’emploi-formation