[C_Presse] Procès Xynthia : quels progrès depuis le drame ?

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Lundi 15 septembre s’ouvre le procès pénal permettant de clarifier les responsabilités de chacun et chacune dans le drame qui a frappé plusieurs dizaines de familles le 28 février 2010, et leur permettre d’avancer dans leur processus de deuil. Pour Yannick JADOT, eurodéputé écologiste, Sophie BRINGUY, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, et Claudine GOICHON, conseillère régionale vendéenne, ce procès doit aussi permettre, plus de quatre ans après la tempête, de faire le point sur la vulnérabilité de nos côtes aujourd’hui.

« Nous souhaitons tout d’abord exprimer notre solidarité avec les familles des victimes de la tempête Xynthia, victimes aussi des choix d’aménagement inconscients de notre littoral, de l’avidité d’une poignée de personnes prêtes à mettre des vies en danger pour quelques sous, qui n’ont pas tenu compte de la mémoire de ce territoire et ainsi exposé les populations », exprime Claudine Goichon, qui a aussi participé aux cellules de soutien suite à la tempête en tant qu’infirmière psychiatrique.

« Le temps du procès est nécessaire. Mais il faut aussi nous assurer que les populations sont aujourd’hui protégées. En effet, les derniers rapports sur le climat sont sans équivoque : les tempêtes type « Xynthia » seront de plus en plus fréquentes, et si nous n’agissons pas en conséquence, il y aura d’autres morts, c’est certain. L’aménagement de nos territoires doit donc prendre pleinement en compte les aléas climatiques, pour plus de résilience », alerte Yannick JADOT.

« Malheureusement, depuis Xynthia, les décideurs locaux n’ont pour la plupart pas changé de logiciel. Certes, beaucoup de travaux ont été réalisés pour protéger les populations, en confortant les digues. Mais depuis 2010, seuls deux plans de prévention des risques littoraux (PPRL) sur onze prévus ont été adoptés en Pays de la Loire : à la Faute sur Mer et à l’Aiguillon sur Mer. Pourquoi ? L’objectif non avoué des travaux actuels de confortement est bien souvent de pouvoir bâtir toujours plus derrière ces remparts… Mais on sait qu’il peut il y avoir une tempête non prévue, un évènement qui fera tomber les protections, mettant en danger des populations qui se croyaient protégées », explique Sophie BRINGUY.

C’est pourquoi les élus/es écologistes demandent à l’État de faire aboutir les procédures d’adoption des PPRL, document permettant d’identifier les zones à risques trop importants, qui ne peuvent être ouvertes à l’urbanisation. En parallèle, il importe de développer une véritable dynamique de culture du risque : une population consciente des risques encourus est plus protégée qu’une population ignorante derrière des digues.

 

Yannick JADOT, eurodéputé écologiste

Sophie BRINGUY, vice-présidente EELV du Conseil régional des Pays de la Loire

Claudine GOICHON, conseillère régionale EELV vendéenne

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