[C_PRESSE] A831 : L’argent public au service de la propagande

Impression

Yves Auvinet lançait hier matin une campagne d’affichage en faveur du projet d’autoroute A831, cette balafre de béton sur pilotis dans le marais poitevin, entre Fontenay-le-Comte et Rochefort, dont le coût est estimé à près d’un milliard d’euros (pour moitié d’argent public et sans aucune participation de l’État). Ces affiches seraient, selon le nouveau président du Conseil départemental de Vendée, « une manière de prendre les Vendéens à témoin » en interrogeant la valeur des promesses de Manuel Valls.

Les élu-e-s régionaux écologistes soulignaient déjà le mois dernier la posture électoraliste du Premier Ministre qui tentait de déterrer ce véritable fossile du XXème siècle pour faire plaisir à ses proches vendéens : les élections sont propices à la résurrection des « serpents de mer » et aux promesses inconsidérées. Mais ils dénoncent aujourd’hui l’usage de fonds publics pour la promotion d’un grand projet inutile très fortement contesté. Un projet que la Commission Mobilité 21 avait repoussé aux calendes grecques et que beaucoup ont déjà enterré, de la Région Poitou-Charentes au Ministère de l’Ecologie.

« Déjà en 2013, le Conseil régional avait dépensé 300 000 € pour une campagne de pub vantant les mérites imaginaires du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, rappelle Jean-Philippe Magnen, président du groupe EELV au Conseil régional des Pays de la Loire. Cet usage douteux des fonds publics pour faire la promotion de grands projets inutiles et contestés va-t-il devenir une tradition locale ? »

Cette campagne de désinformation ne se limite pas à la droite vendéenne. Stéphane Frimaudeau, conseiller régional se présentant « sans étiquette » mais apparenté au groupe socialiste, utilise sa société de communication pour diffuser un clip de propagande en faveur du projet d’autoroute sur ses écrans géants. Un usage porteur de conflit d’intérêt à quelques mois des élections régionales.

Pour Michel Perrier, conseiller régional EELV membre de la commission des transports, « cette autoroute au coût exorbitant et aux impacts environnementaux désastreux n’est toujours pas une réponse adaptée aux véritables enjeux de développement et d’aménagement durable du territoire. Pire, l’obstination des partisans du projet (du PS à l’UMP) empêche la réalisation d’alternatives concrètes comme la modernisation de l’axe ferroviaire Nantes – Bordeaux avec la création d’un arrêt en gare de Vélluire afin de mieux desservir le Sud Vendée, le contournement de Marans ou encore la sécurisation et le réaménagement des départementales 137 et 148… »

Le groupe EELV du Conseil régional condamne ce gaspillage d’argent public destiné à des fins de propagande et réaffirme leur opposition à ce projet écologiquement et économiquement aberrant qu’il serait urgent d’abandonner afin de pouvoir enfin porter un aménagement qualitatif du territoire qui réponde aux véritables besoins des usagers.

Laissez un commentaire

Remonter