Budget Primitif 2011 : Bilan Plan anti-crise – Intervention de Jean-Philippe Magnen :

Jean-Philippe MAGNEN,  Président du groupe des élu-e-s EELV au Conseil Régional.      3ème vice-président du Conseil Régional.   Président de la commission de l'Emploi, de la Formation professionnelle et des métiers de demain.

En mai 2009, la Régino des Pays de la Loire lançait un plan anti-crise doté de 40 mesures.


 

Le bilan anti-crise présenté par Christophe Clergeau en ouvrant des perspectives plus

offensives face à la crise est bien sûr intéressant mais il nous oblige aujourd’hui à éclaircir

justement notre vision de cette crise et notamment sur ce que l’on entend dans ces deux

expressions « défensif-offensif ». Il est important de garder une certaine humilité dans les

termes même si nos politiques publiques ont pour vocation et objectif d’être maintenant

offensives et surtout plus durables.

 

Je tiens pourtant à rappeler des chiffres marquants : plus de 5000 salariés, 140 entreprises,

près de 900 000 heures de formations qui ont permis le maintien de l’emploi. Des chiffres

offensifs effectivement face à la violence de la crise. Je tiens également à évoquer le cas

STX où les dispositifs anti-crise permettent aujourd’hui d’anticiper les besoins et même de

réorienter les activités de STX vers plus de diversification.

Enfin l’expérience de concertation de terrain, notamment avec les OPCA et les partenaires

sociaux, est un élément très positif qui nous a permis d’aller dans le même sens et ainsi de

participer à la réussite de ce plan anti-crise.

 

Mais cette période difficile et l’urgence qu’il y a à y répondre ne doit pas nous en faire oublier

les causes : la raréfaction des ressources, les inégalités de plus en plus insupportables,

l’essoufflement du modèle économique actuel. Le modèle de croissance du passé ne

reviendra pas. Et nous nous devons donc d’inventer un autre modèle. Nous devons nous

poser toutes ces questions lorsque l’on met en oeuvre ces dispositifs d’accompagnement.

C’est le sens de la transformation écologique t sociale que nous avons porté lors de notre

campagne. Les nouveaux schémas régionaux sont d’ailleurs l’occasion de se poser la

question de la conditionnalité des aides.

 

Nous sommes déjà dans l’action et nous allons continuer à le faire. Passé la grande urgence

de 2009, la concertation sera sans doute plus difficile à faire perdurer mais nous nous

devons de tout faire pour la maintenir et anticiper et permettre tous ensemble d’aller vers une

autre économie.

 

Le bilan – éléments positifs

– 40 mesures pour faire face à la crise et aider les entreprises et les plus fragiles à ne

pas « couler ».

– Mesures positives tant en terme de formation envers les jeunes, les précaires et les

salariés que en terme de soutien aux entreprises :

Exemples :

o – effort accru en faveur de la formation des jeunes en difficulté 498 jeunes

bénéficiaires entre 2009 et 2010

o Partenariat avec l’AGEFIPH

o Création du fonds de sécurisation de l’emploi des salariés : 569 bénéfioc iares

pour 362 entreprises + en lien avec les OPCA : 5654 salariés, 140

entreprises, 891 000 heures de formation avec 95% de maintien des salariés

dans l’emploi

o Logement et amélioration des conditions de vie (résidence étudiante Einstein

d’Angers et résidence sociale pour jeunes actifs de Saint Hilaire du Loulay)

o Les P2RI bien sûr !!72 entreprises, 5000 emplois

o L’activation de la garantie Région Oséo

o Adaptation des aides à la situation des entreprises

o Accompagnement filière automobile, métallurgie-plasturgie, filière bois.

– Plan positif aussi par le travail collectif, partenarial de terrain avec les entreprises, les

organismes de formation…

– Plan défensif, face à l’urgence. OK.

 

Du défensif à l’offensif

· Mais, n’oublions pas dans cette urgence l’origine, les origines de cette crise :

raréfaction des ressources naturelles, inégalités sociales de plus en plus

insupportables… l’essoufflement d’un modèle économique.

· Soyons lucides, la croissance comme on l’a connue ne reviendra pas.

· Solution : transformation écologique de l’économie – inventer un autre modèle

· Passer à l’offensive : un outil conditionnaliser les aides, aider à de nouvelles

orientations, de nouvelles activités et direction pour les entreprises

· Exemple : soutenir la filière automobile sans aucune réorientation d’activités (à

l’instar de Bénéteau) alors que nous savons tous aujourd’hui que cette filière en

France est amenée à se contracter très fortement en France (saturation du marché,

crise, etc…) pour ne pas dire quasi disparaître n’a pas réellement de sens sinon la

mettre sous perfusion.

 

On voit dans le budget et la suite qui est donnée à ce plan anti-crise qu’il y a à la fois une

continuité nécessaire de ce plan et des avancées fortes par différentes mesures qui

participent à la dynamique du territoire et la lutte contre la crise : rénovation thermique qui

crée de l’emploi, plan de continuité professionnelle, métiers de demain, nombre de place en

FP, éco-filières, nouvelle génération de P2RI, effort soutenu sur le logement, discrimination

et lutte contre les inégalités sont des outils majeurs.

Reste les mêmes questions donc : orientation, conditionnalité, évaluation.

L’élaboration des nouveaux schémas régionaux est une opportunité pour aller

plus loin.

Les aides à l’innovation également : innovation sociale, réflexion sur nos

grands modèles économiques ;

Vigilance du groupe EELV

 

Jea-Philippe mAGNEN

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