Biodiversité : inauguration de la réserve naturelle régionale de la Tourbière de Logné

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Le 19 mai 2011, Sophie BRINGUY, vice-présidente de la Région en charge de l’environnement, a inauguré la réserve naturelle régionale (RNR) de la Tourbière de Logné, à cheval sur les communes de Carquefou et Sucé-sur-Erdre. L’occasion de rappeler les enjeux des réserves naturelles régionales et plus particulièrement de cette zone humide.

Lancée en 2006, la politique de création de Réserves Naturelles Régionales porte aujourd’hui ses fruits, avec 13 RNR labellisées dans notre Région, représentant quelques 1 200 hectares d’espaces protégés. Avec plus d’une quinzaine de dossiers en cours, la Région va plus que doubler ces surfaces, complétant ainsi le réseau existant.

 

Les RNR : avant tout un projet de territoire

 

La création d’une RNR, ce n’est pas simplement mettre une partie de la nature sous cloche. Ces projets vont beaucoup plus loin :

 

  •  Les RNR sont l’aboutissement d’une démarche volontaire, et non une protection descendante imposée par la Région. Propriétaires du site, collectivités locales, associations et naturalistes se retrouvent dans une dynamique commune pour faire reconnaître au travers de cette labellisation le caractère exceptionnel d’un site. Pour assurer le sérieux scientifique de la démarche, le conseil régional sollicite pour chaque demande de classification l’avis du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN).
  • les gestionnaires de RNR font un suivi scientifique des espèces identifiées, permettant ainsi une meilleure connaissance de celles-ci. Le fruit de leur recherche peut être mutualisé et servir d’autres territoires. Les RNR sont donc un lieu d’acquisition de la connaissance scientifique, mais aussi d’expérimentation et de partage. Leur rôle est essentiel et participe de l’intérêt général.
  • le projet régional est également animé par une forte volonté pédagogique et les gestionnaires s’engagent à ouvrir le lieu au grand public, autant que possible, et en fonction de la sensibilité du site. Ces sites d’exception jouent un rôle essentiel de vulgarisation des connaissances scientifiques et de sensibilisation aux enjeux liés à la biodiversité. On respecte mieux et protège mieux ce que l’on connaît.

 

La tourbière de Logné : un projet né il y a plus de 15 ans !

 

Les premiers relevés naturalistes sur le site connus datent de plus de cent ans. Ce sont depuis des centaines de naturalistes qui ont sillonné cette zone humide, pour y découvrir des espèces d’exception, inféodées à ce milieu si particulier. Un premier arrêté de protection de biotope au début des année 80 à la demande de la SEPNB, devenue depuis Bretagne Vivante, a posé les bases d’une succession de reconnaissances et de mesures de protection et de gestion, allant de l’identification en Zone naturel d’intérêt floristique et faunistique (ZNIEFF) au classement en site Natura 2000.

Depuis plus de 15 ans, Bretagne Vivante a entrepris, essentiellement à l’appui d’investissements bénévoles, des mesures de suivi et de gestion régulières. Ceci a nécessité l’accord bienveillant des propriétaires du site, une famille du cru, qui par son ouverture d’esprit et son sens du collectif a accepté au fur et à mesure des années de mettre son droit de propriété au service de l’intérêt général.

 

D’autres partenaires se sont ralliés au projet au fil du temps, comme le syndicat mixte EDENN (Entente pour le Développement de l’Erdre Navigable et Naturelle), gestionnaire du site natura 2000 et chef de file du conseil régional en matière de politique de l’eau.

 

Un milieu exceptionnel… mais menacé

 

Les enjeux identifiés sur ce site de 61 hectares sont majeures :

  • 11 habitats d’intérêts communautaires ;
  • 3 espèces protégées nationalement, 8 régionalement, 17 sur la liste des espèces végétales rares et menacées du massif armoricain ;
  • 559 espèces de coléoptères et 4 espèces de carabidés jugées rares ou rarissimes ;
  • 11 espèces d’oiseaux protégés ;
  • de nombreuses espèces de chiroptères ;
  • etc.

La tourbière est extrêmement dépendante de l’alimentation hydraulique et de la qualité de l’eau qui vient l’irriguer. En l’occurrence, le bassin versant dont les effluents arrivent dans la réserve est utilisé à des fins agricoles. Les activités de maraîchage notamment, avec utilisation d’engrais, pesticides et phytocides, génèrent une pollution de l’eau qui déséquilibre le milieu.

 

« Nous aurons donc un travail important à faire avec l’ensemble des acteurs du territoire, pour préserver ce site. Un travail de sensibilisation aux enjeux du milieu, mais surtout la mise en place de dispositifs accompagnant le passage à l’action des agriculteurs », indique Sophie Bringuy.

 

Le Conseil régional ne peut obliger à rien. Les élus peuvent seulement convaincre et inciter. Notre mobilisation devra être à la hauteur des enjeux.

 

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