Après le premier tour des élections présidentielles.

Ma première impression à l’écoute des résultats de dimanche soir, fut d’abords de constater un immense rejet de la politique menée depuis 5 ans . Alors que le taux de participation est extrêmement fort, le président sortant ne recueille que 27% . A mon sens, ce rejet traduit les inquiétudes sociales, voire le désespoir, d’une grande partie de la population : c’est ce que retrouve dans les votes pour JL. Melanchon où la solution proposée est dans la revendication et la solidarité, ou pour M. Le Pen où la solution repose sur l’exclusion, le rejet de l’autre et la xénophobie. Mais ce rejet est aussi celui des dérives démocratiques du pouvoir personnel, de l’influence sur la justice, des affaires de corruption, qui se traduit dans le vote pour F. Bayrou mais aussi dans celui pour F. Hollande.

Dans un vote de rejet, il n’y a évidement pas beaucoup de place pour développer des réponses complexes, complètes, qui remettent en cause notre mode de développement comme le fait l’écologie, comme l’a fait la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts Eva Joly. Parler de finitude de la planète, de pénurie des ressources, de nécessaire décroissance, de transition énergétique, ne fait pas rêver !

Je suis bien entendu déçu de notre score, mais peut être plus encore par le fait que la démagogie a prévalu sur le débat de fond. Dans le Lauragais, nous faisons plutôt de meilleurs résultats que la moyenne nationale, mais cela veut dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour convaincre, en particulier pour les prochaines échéances législatives . Car face aux crises économiques, environnementales, sanitaires, alimentaires et sociales, nous ne pouvons nous contenter d’une « gestion pépère » ou de la surenchère revendicative.

Le 2ème tour n’est pas joué d’avance.

La défaite de Sarkozy ferait éclater l’UMP. Tout en s’opposant à la gauche, l’état-major du FN comme F. Bayrou ont objectivement intérêt à la défaite de Sarkozy . Celle-ci conduirait à un affaiblissement, voire un éclatement de l’UMP, et chacun souhaite recomposer la droite autour de ses propres propositions. Cependant, ces subtiles logiques politiciennes risquent de ne pas être comprises par leurs électorats respectifs.

Pour gagner, F. Hollande doit engager une vraie dynamique de rassemblement, impliquant des engagements fermes sur des dossiers environnementaux et sociaux . Nous souhaitons cette victoire, mais faute d’enthousiasme, la déception peut être forte le soir du 6 Mai.

 

Didier Rod

Candidat EELV aux législatives ( 10ème circonscription de Haute-Garonne)