Écologie Hebdo n°2 : ne manquez pas les dernières nouvelles de l‘écologie !

eh2

Deux semaines avant le Sommet de la Terre à Rio, et à quelques jours des élections législatives, vous êtes nombreux à vous demander quelles sont les dernières nouvelles de l’écologie. Ce deuxième numéro du journal Écologie Hebdo est un moyen simple et rapide pour répondre à vos questions !

Huit pages d’actualité et de dossiers : élections législatives, pouvoir d’achat, logement, Rio+20, nucléaire, culture, interviews exclusives, bons plans…

Profitez-en : Écologie Hebdo est disponible en ligne gratuitement !

Les candidats écologistes aux législatives le diffuseront dans les gares de France

je serai sur le parvis de la gare de Charleville-Mézières à partir de 6 heures 30 ce jeudi 7 juin pour le distribuer

Bonne lecture !

 

Télécharger Écologie Hebdo n°2

 

Écologie Hebdo n°2

CARNETS DE CAMPAGNE (2)

2 juin : départ pour Acy-Romance près de Rethel : les écologistes avec l’association robin des toits proposent de diminuer la puissance des antennes-relais, justement ici, les habitants ont  mené un combat contre l’installation d’une antenne posée par l’opérateur orange ; nous tractons et nous arrêtons au bar du village.

L’antenne destinée à relayer les ondes de téléphonie mobile se trouve  sur le terrain de foot du village, nous nous y rendons et prenons quelques photos, Joseph Afribo maire  et conseiller général surgit, il est venu donner le coup d’envoi, il ne voit pas d’inconvénient à la présence de l’antenne.

 

Collage dans le canton d’Asfeld, à Avaux un mariage nous entrave, l’Aisne et le canal des Ardennes sont tout prêt, les pivoines sont partout. Mon ami charcutier rencontré au marché paysan a fermé boutique pour l’après-midi.

A Poilcourt-Sidney la mairie loue l’ancienne gare à une retraitée venue de la région parisienne, le logement est mal isolé,  le loyer et les charges augmentent sans cesse et il ne reste pas grand-chose à Bernadette de sa pension à la fin du mois pour vivre ; elle nous fait visiter son jardin.

 

Saint-Rémy le petit : un poulailler me signale que nous sommes ici dans la « petite Bretagne » L’écaille : des jachères fleuries me rappellent l’édition 2009 de libellule express, le festival mêlant art contemporain et environnement  qui fait une pause cette année ;

Jean-Pierre Devie et son neveu

un peu plus loin, à Bergnicourt, un paysan désherbe mécaniquement une parcelle de betteraves, je ralentis pour admirer son travail, il croit que je cherche ma route, nous engageons le dialogue sur l’avenir de l’agriculture, son neveu voudrait s’installer, mais les terres se vendent ici 18000 euros l’hectare,  et toutes les terres vont à l’agrandissement. Je lui décris la convention que la région a passée avec la SAFER pour permettre l’installation.

fête des voisins au châtelet

Passée l’autoroute, voilà le Châtelet sur retourne, ou nous réclamons la réouverture de la gare, nous voyant coller un couple nous invite à la fête des voisins sous le préau de l’école, là nous retrouvons Christophe Dupuit, qui a ouvert l’aire à grange, un magasin de vente directe de produits fermiers, nous parlons circuits courts, évoquons le récupérateur de menue-paille fabriqué ici dont il a équipé sa moissonneuse, et la cessation de paiements du groupe Doux à qui son neveu Boris livre ses poulets .

Fin de collage dans le Porcien,  nous nous invitons chez des amis, puis retour à Charleville tard dans la nuit.

J’ai signé l’appel pour la réouverture de la gare du Chatelet

J’ai signé la pétition de L’APOGERR (Association Pour l’Ouverture des Gares Entre Reims et Rethel) en faveur de l’ouverture d’une halte ferroviaire au Chatelet-sur-Retourne.

Une enquête réalisée fin 2010 par l’association (qui compte environ 130 membres) qui démontre toute la pertinence d’une ouverture d’une halte ferroviaire au Châtelet, après la réouverture de la halte de Bazancourt, supprimée 40 années auparavant. Cette enquête est consultable sur ce lien : http://www.apogerr.org/Images/publications/R%C3%A9union_Publique_Ch%C3%A2telet_22_10_2010_B.pdf

Le Conseil Régional a décidé de lancer une étude de faisabilité et d’opportunité dont les conclusions devraient être connues en septembre 2012. Cependant, on sait que l’attente est forte pour les habitant/es du Chatelet,et bien au delà des habitants des cantons de Juniville et d’Asfeld.

Je souhaite que nous soyons nombreux à signer cet appel, pour permettre à cette ligne de se développer.

Le lien vers la pétition : http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N24186

Mes réponses au questionnaire de l’association « Robin des Toits »

L’association « Robin des Toits » m’a interpellé sur la question des ondes électromagnétiques (wifi, 4G, etc.). Je leur ai adressé la réponse suivante :

Bonjour,

Vous trouverez ci-dessous ma réponse à votre questionnaire. 

Soyez assuré que je suis tout particulièrement attentif concernant le dossier des ondes électromagnétiques. En effet, dans ma circonscription, à Acy-Romance (08300), l’opérateur Orange a décidé d’installer une antenne-relais dans des conditions que j’estime, avec un collectif local (Collectif du Mont-Joli) être inquiétante pour la santé publique. 

En effet, Orange a installé un mat de 18 mètres sur l’emplacement du stade municipal au centre du village, et en contrebas d’habitations qui se situent sur un dénivelé de 13 mètres. 

Je rappelle que, le 7 octobre 2012, et en application des articles R. 421-1 et R. 421-9 du Code de l’urbanisme, le Tribunal Administratif de Dijon avait annulé une installation litigieuse de plus de 20m² au motif qu’elle aurait dû donner lieu à la délivrance d’un permis de construire et non pas, comme le pensait à tort Orange, à une déclaration préalable de travaux.
Déni de démocratie, également, avec le refus, par le maire, de recevoir le collectif (dont est membre l’un de ses conseillers municipaux) et d’organiser toute réunion publique à ce sujet. Une pétition a recueilli 138 signatures sur les 500 habitants que compte la commune. 

Vous le savez, de nombreux travaux scientifiques nuancent les positions défendues par les autorités sanitaires quant à l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé humaine. À titre d’exemple, le programme de recherche européen REFLEX a montré le risque d’incidence des ondes sur l’ADN. Nous disposons de peu de recul sur les effets à long terme, puisque la forte montée en puissance de la téléphonie mobile date de moins de quinze ans, mais de nombreux spécialistes corrèlent déjà ondes et risques de cancers. 

Cela ne peut me laisser indifférent. 

C’est pourquoi je déposerais, avec mon groupe, une proposition de loi visant à modifier l’article L31-1 du code des postes et télécommunications afin d’abaisser le seuil d’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les antennes relais à 0,6v/m. 

Face à la jurisprudence très restrictive du Conseil d’Etat, je propose également que le Code de l’environnement dispose que « le principe de précaution, visé à l’article L. 110-1 du code de l’environnement s’applique aux activités de communications électroniques ».

Je vous remercie de toute l’attention que vous pourrez porter à ces propositions, et je me tiens à votre entière disposition pour toute demande complémentaire.

 Réponses au questionnaire de Robin des Toits :

Je soussigné Christophe DUMONT, candidat Europe Ecologie Les Verts dans le département des Ardennes m’engage pour une régulation

Dans les domaines sanitaire, économique et social :

  •  A demander un moratoire sur la technologie LTE-4G dans l’attente d’études d’impact sanitaire, avant le lancement de nouvelles offres commerciales et avant le lancement public de la technologie (selon certains chercheurs les émissions 3G – qui a été lancée sans tenir compte des études alarmantes sur son impact sanitaire – seraient au moins dix fois plus nocives que les GSM à même puissance)
    üN’autoriser les accès internet publics exclusivement qu’en connexion filaire (USB, Ethernet etc…) seule technologie ne présentant aucun risque sanitaire.
  • Agir auprès des opérateurs pour que les « boxes » puissent être fournies sans wifi.
  • Stopper le déploiement des compteurs radio-relevés dits « intelligents », type Linky comme l’a fait la ville de Paris.

D’un point de vue sanitaire

  • Décréter le seuil de 0,6 Volts/mètres comme valeur limite d’exposition du public dès le début de la mandature.
  • Reconnaître l’affection EHS/SICEM (Syndrome d’Intolérance aux Champs Electro-Magnétiques – voir les travaux scientifiques de l’ARTAC) avec accès au statut de personne handicapée et prise en compte par la Sécurité Sociale avec attribution d’un taux d’invalidité.

D’un point de vue social

  • Elaborer tout programme de déploiement des TIC (technologies de l’information et de la communication) en concertation préalable avec l’ensemble des acteurs dont les populations et les associations qui les représentent
  • Lancer des campagnes nationales de prévention sur l’utilisation du portable, avec les associations, ciblées sur les populations les plus sensibles : enfants (et donc parents), adolescents, femmes enceintes, etc.

les réponses d’un candidat secondaire à des questions que l’Ardennais ne lui a pas posées

Christophe DUMONT

Conseiller régional                                                à Philippe Mellet

Candidat aux élections                                           L’Ardennais

Législatives dans la 1ère

Circonscription des Ardennes

Charleville le 25 mai 2012

 

Monsieur,

Sous le titre : « Zoom sur la première circonscription », vous posez, dans le cadre des élections législatives des 10 et 17 juin prochains, ardennes 3 questions à ceux que vous présentez comme « les principaux candidats ». Je me présente moi-même dans cette circonscription au nom d’Europe-Ecologie-Les Verts, formation qui est arrivée en troisième position aux élections européennes dans les Ardennes, en tête dans certaines communes de la circonscription, et en quatrième position lors des élections régionales, ce qui m’a permis de devenir conseiller régional de Champagne-Ardenne, vice-président de la commission de l’aménagement du territoire .Permettez-moi donc de vous livrer quelques réflexions qu’inspirent à un candidat secondaire les trois questions que vous ne lui avez pas posées.

Tout d’abord, votre première question m’a interloqué : «comment faire pour que le Rethélois ne soit pas le seul territoire ardennais à bénéficier du dynamisme économique rémois ? »

En tant que conseiller régional, je sais qu’une région a besoin d’une métropole importante qui rayonne sur les territoires alentour, mais, outre que cette question me semble plutôt s’adresser aux candidats rémois, les Ardennes doivent selon moi compter d’abord sur leurs propres forces et définir un projet commun : à ce titre, le projet d’une grande agglomération entre Charleville-Mézières et Sedan me semble très intéressant et porteur d’un dynamisme ardennais ; j’ai moi-même contribué il y a plus de 20 ans à la création d’intercommunalités entre Mouzon et Givet dans le cadre d’un programme de la DATAR de redéveloppement de la vallée de la Meuse. Le département est trop petit pour se diviser et le fait que les deux villes explorent leurs complémentarités va dans le bon sens ; pour que cette coopération tienne toutes ses promesses il faudra à la fois que cette entité englobe les territoires qui les séparent, et que leur coopération dépasse la seule création d’équipements pour aborder les questions de l’énergie, de l’environnement et des déplacements.

En matière d’intercommunalité, les Ardennes, et spécialement la première circonscription, comptent un territoire montré en exemple bien au-delà de notre département de près d’une centaine de communes qui ont décidé d’unir leur destin, au-delà de leurs différences et à rebours des découpages administratifs arbitraires ; ces élus se sont choisis, ont défini ensemble et en concertation avec leurs populations un projet commun, il s’agit des crêtes préardennaises. C’est sur ces territoires de projet, comme le sera aussi le Parc naturel régional, que la région s’appuie  pour mener sa politique d’aménagement du territoire. Il est symptomatique  que la candidate sortante qui feint de déplorer ici que ces territoires ne soient pas suffisamment aidés, ait voté à Paris la suppression de ces pays dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales. Quant à moi, j’ai choisi symboliquement Sybille Noël, vice-présidente du conseil de développement des crêtes, instance de concertation et de démocratie participative de ce territoire pour porter les valeurs de l’écologie dans la première circonscription.

C’est certainement à la question  «quelle solution pour moderniser l’industrie ardennaise et enrayer ce taux de chômage toujours supérieur à la moyenne nationale ?» que le projet de Europe-Ecologie-Les Verts est le plus original et le plus novateur, qu’il se distingue des autres projets et aurait apporté une autre contribution au débat que la page blanche du front national et son projet autarcique. Pour avoir négocié avec d’autres l’autoroute des Ardennes et l’implantation de Ford à Charleville, je sais que ces solutions d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Il s’agit désormais de relocaliser notre économie, en créant des emplois non délocalisables, en privilégiant l’économie sociale et solidaire, particulièrement les coopératives.

Je m’étonne de l’absence totale de l’agriculture ardennaise dans les réponses des candidats. Pourtant, le pôle de compétitivité et la chimie verte développée à Pomacle constitue une voie d’avenir, même si nous en contestons certains développements ; les circuits courts de commercialisation de leurs produits peuvent être une des solutions pour garantir à nos paysans de conserver la valeur ajoutée de leur travail, aux citoyens de manger sainement, et de renouer le lien villes-campagnes  Il n’est pas acceptable que deux fermes disparaissent en France toutes les heures. Les énergies renouvelables sont aussi un gisement d’emplois considérable et les Ardennes sont en pointe dans ce domaine, que ce soit pour la méthanisation ou pour l’éolien ; en particulier le projet du mont des 4 faux, plus gros projet éolien inshore français capable de fournir la ville de Reims en électricité,  situé dans la circonscription est porteur d’emplois d’avenir. De même, la lutte contre la précarité énergétique par un plan massif d’isolation de nos habitations pourrait créer de nombreux emplois et permettre à tous de se chauffer.

Telles sont, à toutes fins utiles, quelques unes des réflexions que je souhaite apporter au débat que vous avez lancé, et dont j’aimerais qu’elles trouvent écho dans vos colonnes.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

Christophe DUMONT

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/legislatives-zoom-sur-la-1re-circonscription-des-ardennes?xtcr=4&xtmc=legislatives

 

Cécile, Madame la ministre de l’égalité des territoires, faites en sorte qu’il y ait encore demain des éleveurs dans nos campagnes

« Tu politises mes yaourts » avait protesté en riant Fréderic Moniot, éleveur à Rouvroy sur Audry, quand j’avais offert un de ses yaourts nature à mon collègue élu rémois lors d’un meeting pour les élections régionales à Reims, en présence de Daniel Cohn Bendit. On était en pleine crise, les éleveurs avaient déversé leur lait dans les champs pour protester contre la volatilité des cours et je voulais à la fois appeler l’attention sur leur situation et suggérer qu’un autre modèle était possible. Fréderic avait surmonté la crise du lait en créant un laboratoire pour transformer et distribuer ses produits en circuit court sur les marchés paysans et dans la restauration collective plutôt que de livrer son « minerai » à la coopérative toute proche. Les producteurs de lait indépendants m’indiquaient souvent que leur lait ne prenait de la valeur ajoutée qu’à partir du moment où il etait dans le camion de ramassage ! Depuis, à chaque fois que je rencontre Cécile Duflot, je lui offre un produit laitier ardennais, pour indiquer qu’il nous faut relocaliser notre agriculture afin de produire sainement et  d’assurer une juste rémunération à nos paysans. Décidément, Fred, tes yaourts sont très politiques.

Marc Dufumier le 16 mai dans les Ardennes

Marc DUFUMIER, membre du conseil scientifique de la fondation Nicolas Hulot, professeur émérite à AGRO PARISTECH, était  dans les Ardennes ce mercredi 16 mai 2012.
Il a commencé sa visite à Juniville, chez les Guillet, où il a visité l’exploitation la ferme de l’Alsontaine, dont les 3/4 sont cultivés en bio.

En soirée, au comptoir bio au Chesnois-Auboncourt il a terminé par une intervention sur le thème « PAC 2013, quelle agriculture pour demain ? » devant une soixantaine de personnes attentives : agriculteurs, citoyens, consommateurs.

Efficacité énergétique en Europe : le gouvernement français saborde le navire avant de le quitter

LOGO_EELV_FINALfondv

L’efficacité énergétique fait l’objet de discussions âpres à l’échelon européen. La France y prend une place « particulière » en étant le principal Etat membre qui cherche à saborder les ambitions de la Commission européenne et du Parlement.

La Commission Européenne, soutenue par le Parlement, souhaite rendre contraignant l’objectif d’efficacité énergétique du paquet « climat énergie ».

Une nouvelle directive prévoit l’adoption d’outils concrets, telle la réduction obligatoire des volumes pour les énergéticiens, l’obligation de rénover annuellement 3% du des bâtiments publics, etc…
Or, par différents artifices et des arguments fallacieux, la France cherche à vider le texte de sa substance, au point de mettre en danger le processus de discussion.

Le second enjeu porte sur le fonds européen FEDER – fonds européen de développement régional – La Commission européenne propose le fléchage de 20% du prochain budget vers l’efficacité énergétique, ce qui est une proposition indispensable pour que l’Union Européenne atteigne ses objectifs. Plusieurs Etats membres, en tête desquels la France, ne veulent pas en entendre parler.

Pour Europe Écologie – les Verts, la position des négociateurs français à Bruxelles sur l’efficacité énergétique est inadmissible. Le gouvernement français devrait impérativement faire adopter par son administration une position conforme aux engagements souscrits par la France lors du Grenelle et de l’adoption du paquet Climat-Energie.

EELV se désespère  que sur un tel sujet d’intérêt général, le tandem Fillon-Sarkozy  saborde le navire avant de le quitter.

Pascal DURAND,
Porte-parole

Alors que la vérité se fait jour à Fukushima, les élus EELV interpellent l’Autorité de Sureté Nucléaire

Christophe Dumont,le T de Tchernobyl lors d'une manifestation

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de commissions locales d’information (CLI) des installations nucléaires françaises dénoncent les silences des autorités japonaises sur le déroulé de la catastrophe de Fukushima et ses conséquences. Pour autant, les informations déjà vérifiées suffisent à dresser un bilan environnemental et sanitaire dramatique pour les populations. En France, ce bilan constitue un argument supplémentaire pour engager immédiatement une transition énergétique permettant la sortie du nucléaire, mais aussi un renforcement majeur de la sécurité des installations existantes dont l’arrêt et le démantèlement se dérouleront sur plusieurs décennies.   

Que s’est-il vraiment passé à Fukushima ?

Aujourd’hui, non seulement les réacteurs ne sont toujours pas sous contrôle et continuent à dégager des composants fortement radioactifs, mais il apparaît que la population a été gravement désinformée. Plus de 500 000 personnes vivent dans des zones fortement contaminées. La ville de Fukushima située à 60 kilomètres de la centrale n’a pas été évacuée. Pourtant les doses de radioactivité que reçoivent les habitants sont telles que les conséquences sur leur santé sont certaines. Quelques jours après l’accident, une première estimation pour la seule zone de Fukushima calculait déjà un risque de plus de 400 000 cancers supplémentaires.

Plus grave, plusieurs scientifiques reconnus apportent des éléments qui pourraient remettre en cause certaines explications données par les autorités japonaises et reprises par leurs homologues américains et français :

-          Des retombées d’uranium et de plutonium 238 ont été mesurées à des distances de 45 kilomètres des réacteurs de Fukushima ; a priori ces retombées ne peuvent résulter que d’une réaction de « criticité instantanée », désintégration radioactive et explosion d’assemblages d’un cœur de réacteur et/ou de combustibles stockés en piscine.

-          La piscine de stockage du combustible située dans le réacteur n°4, qui contenait un cœur de MOX récemment déchargé et 200 tonnes de combustible nucléaire, n’aurait pas été le siège d’une « explosion d’hydrogène », mais d’un incendie avec excursion nucléaire.

Ces informations ont été développées, témoignages et documents à l’appui, dans le documentaire « Enquête sur une super-catastrophe nucléaire » (NDR/Arte) diffusé le mardi 6 mars 2012.

Les scientifiques interviewés prennent cette hypothèse d’explosions résultant de réactions de criticité comme probable. Elle entrainerait des conséquences beaucoup plus graves que celles déjà constatées.

Aujourd’hui, c’est une part très importante du territoire japonais qui est contaminé en « tache de léopard »,  notamment parce que les particules de type Cesium 134 et 137 sont très volatiles. Les premières séries de mesures validées scientifiquement tendent à confirmer cette pollution radioactive très étendue. Des mesures indépendantes ont montré que des légumes issus de champs cultivés à plusieurs centaines de kilomètres de la centrale sont contaminés. Chaque jour, les 35 millions d’habitants de l’agglomération de Tokyo doivent consommer des aliments potentiellement contaminés et non contrôlés, sauf à exclure tous produits japonais…

L’IRSN, dans le rapport de M. Thierry CHARLES (CEA-IRSN) du 28 février 2012 avance avec précaution, (sans citer les sources qui ne sont en fait que celles de TEPCO), que les piscines des réacteurs n°3 et n°4 seraient en « état a priori correct (ruptures de gaines ?) ». L’interrogation de l’IRSN est bien la preuve de son incertitude sur l’état de ces piscines. De même, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n’a pas apporté de preuve qu’il n’y ait eu que des « explosions d’hydrogène ».

Le documentaire d’Arte est resté sans aucun commentaire de la part de l’ASN, de l’IRSN, et bien sûr d’AREVA fournisseur du MOX de Fukushima. Si elles se vérifient, ces informations changeraient la nature de l’accident de Fukushima. Les faits avancés sont suffisamment graves pour qu’ils exigent des explications sur l’état des connaissances de l’ASN sur les scénarios des explosions de Fukushima et les retombées de plutonium.

Raymond Avrillier, militant écologiste spécialiste du nucléaire, avait déjà demandé à l’ASN début avril 2011 de fournir les informations sur les scénarios de criticité instantanée, en particulier des réacteurs 3 et piscine 4, sans réponse à ce jour.

Les élus écologistes membres des Commissions locales d’Information (CLI) auprès des installations nucléaires françaises demandent à l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) de faire rapidement la lumière sur ces scénarios en lien avec les autorités japonaises. S’ils se confirmaient,  ce serait une grave mise en cause des autorités japonaises mais aussi d’AREVA, très présent à Fukushima.

Ainsi, la  catastrophe de Fukushima commence à apparaitre comme une « super-catastrophe » d’une technologie et d’un système dont la réalité et les conséquences dramatiques continuent à être cachées par le lobby nucléaire. La gestion de la catastrophe s’est clairement révélée défaillante. Et aujourd’hui, le vaste plan de décontamination des sols annoncé par le gouvernement japonais apparaît jour après jour comme une mascarade : il faudrait des dizaines d’années pour dépolluer les 30 millions de m3 de terre et de matériaux contaminés sans solution pérenne de traitement et de stockage.

En France, tirons toutes les conséquences de la catastrophe de Fukushima

Nous demandons une nouvelle approche des questions relevant de la sureté nucléaire des installations françaises. Dès à présent, deux points doivent-être totalement revus :

-          Il n’est plus possible de limiter les plans d’intervention et les exercices de sureté aux seuls périmètres des Plans Particuliers d’Intervention (PPI) de quelques kilomètres autour des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl, celle de Fukushima vient nous rappeler que la dispersion d’éléments radioactifs n’a pas de frontière. Il est aujourd’hui urgent d’élargir les périmètres des PPI et de travailler sur des scénarios incluant l’éventualité d’évacuation complète des plus grandes agglomérations françaises comme celle de Lyon (à 30 kilomètres de la centrale du Bugey) ou de Bordeaux (à 40 kilomètres de la centrale du Blayais).

-          Il n’est plus possible de travailler sur des scénarios seulement techniques liés principalement aux risques naturels : il faut intégrer le facteur humain. Dans les scénarios d’accidents majeurs étudiés par l’ASN, ce facteur humain n’est pas suffisamment pris en compte ni dans les causes possibles (défaillance humaine, risque terroriste, …) ni dans la gestion de crise (c’est-à-dire dans les capacités d’intervention en environnement très dégradé). Les simulations et exercices de sécurité sont totalement insuffisants. Pour se rapprocher d’une situation réelle d’accident, ils doivent changer de nature et d’ampleur : les intervenants extérieurs comme les pompiers ou la gendarmerie ne doivent, par exemple, pas être systématiquement prévenus, …

A Fukushima, nous savons déjà que les centaines d’intervenants au moment de l’accident ainsi que les 3 000 liquidateurs actuels ont été, et sont encore, exposés à de très fortes radiations, avec des conséquences certaines sur leur santé. Qui en France sera prêt à ce sacrifice en cas d’accident nucléaire ? Après les catastrophes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima, la transition énergétique, la sortie progressive du nucléaire et la sécurisation des installations jusqu’à leur démantèlement définitif, deviennent un impératif de civilisation.

Les élus Europe Ecologie les Verts membres de CLI auprès des installations nucléaires françaises.

...........et le F de Fukushima

Procès de l’amiante en Italie : vive l’indépendance du Parquet !

16 ans !  C’est la durée de la peine de prison que la justice italienne vient de prononcer contre les dirigeants de la société Eternit, qui, par leur incurie ou leur cynisme, ont entrainé la mort par empoisonnement de plus de 3 000 personnes.

Par un contraste saisissant, c’est exactement l’ancienneté des premières plaintes déposées en France, sur le drame de l’amiante, procédures qui n’ont, à ce jour, toujours pas débouché sur le moindre renvoi en correctionnelle.

Europe Écologie-Les Verts observe qu’en Italie la justice a suivi son cours avec efficacité grâce au travail d’un Procureur indépendant, Raffaele Guariniello, alors qu’en France où le Parquet dépend directement du pouvoir exécutif et se trouve soumis aux instructions directes de la Chancellerie,  ce dossier n’a pas cessé de voir son instruction ralentie, pour ne pas dire obstruée.

EELV, qui rend hommage aux milliers de morts et de blessés que ce scandale industriel a engendré, ainsi qu’à la ténacité et au travail des associations de victimes – telles l’ANDEVA et la FNATH – se félicite de cette première grande victoire judiciaire et espère qu’elle ouvrira la voie à une forte jurisprudence internationale.

EELV espère aussi que ce procès ouvrira les yeux de celles et ceux qui en France s’opposent toujours à la poursuite d’une instruction judiciaire autonome, à l’indépendance du Parquet, à l’ouverture aux victimes des actions de groupe, dites « class-action »,  et à une expertise sanitaire indépendante des lobbies industriels.

Le respect de ces règles simples constituerait, à l’opposé des discours sécuritaires et démagogiques, un progrès considérable pour le droit des victimes à une réparation juste et rapide de leurs préjudices.

Pascal DURAND,
Porte-parole Europe Écologie-Les Verts