les réponses d’un candidat secondaire à des questions que l’Ardennais ne lui a pas posées

Christophe DUMONT

Conseiller régional                                                à Philippe Mellet

Candidat aux élections                                           L’Ardennais

Législatives dans la 1ère

Circonscription des Ardennes

Charleville le 25 mai 2012

 

Monsieur,

Sous le titre : « Zoom sur la première circonscription », vous posez, dans le cadre des élections législatives des 10 et 17 juin prochains, ardennes 3 questions à ceux que vous présentez comme « les principaux candidats ». Je me présente moi-même dans cette circonscription au nom d’Europe-Ecologie-Les Verts, formation qui est arrivée en troisième position aux élections européennes dans les Ardennes, en tête dans certaines communes de la circonscription, et en quatrième position lors des élections régionales, ce qui m’a permis de devenir conseiller régional de Champagne-Ardenne, vice-président de la commission de l’aménagement du territoire .Permettez-moi donc de vous livrer quelques réflexions qu’inspirent à un candidat secondaire les trois questions que vous ne lui avez pas posées.

Tout d’abord, votre première question m’a interloqué : «comment faire pour que le Rethélois ne soit pas le seul territoire ardennais à bénéficier du dynamisme économique rémois ? »

En tant que conseiller régional, je sais qu’une région a besoin d’une métropole importante qui rayonne sur les territoires alentour, mais, outre que cette question me semble plutôt s’adresser aux candidats rémois, les Ardennes doivent selon moi compter d’abord sur leurs propres forces et définir un projet commun : à ce titre, le projet d’une grande agglomération entre Charleville-Mézières et Sedan me semble très intéressant et porteur d’un dynamisme ardennais ; j’ai moi-même contribué il y a plus de 20 ans à la création d’intercommunalités entre Mouzon et Givet dans le cadre d’un programme de la DATAR de redéveloppement de la vallée de la Meuse. Le département est trop petit pour se diviser et le fait que les deux villes explorent leurs complémentarités va dans le bon sens ; pour que cette coopération tienne toutes ses promesses il faudra à la fois que cette entité englobe les territoires qui les séparent, et que leur coopération dépasse la seule création d’équipements pour aborder les questions de l’énergie, de l’environnement et des déplacements.

En matière d’intercommunalité, les Ardennes, et spécialement la première circonscription, comptent un territoire montré en exemple bien au-delà de notre département de près d’une centaine de communes qui ont décidé d’unir leur destin, au-delà de leurs différences et à rebours des découpages administratifs arbitraires ; ces élus se sont choisis, ont défini ensemble et en concertation avec leurs populations un projet commun, il s’agit des crêtes préardennaises. C’est sur ces territoires de projet, comme le sera aussi le Parc naturel régional, que la région s’appuie  pour mener sa politique d’aménagement du territoire. Il est symptomatique  que la candidate sortante qui feint de déplorer ici que ces territoires ne soient pas suffisamment aidés, ait voté à Paris la suppression de ces pays dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales. Quant à moi, j’ai choisi symboliquement Sybille Noël, vice-présidente du conseil de développement des crêtes, instance de concertation et de démocratie participative de ce territoire pour porter les valeurs de l’écologie dans la première circonscription.

C’est certainement à la question  «quelle solution pour moderniser l’industrie ardennaise et enrayer ce taux de chômage toujours supérieur à la moyenne nationale ?» que le projet de Europe-Ecologie-Les Verts est le plus original et le plus novateur, qu’il se distingue des autres projets et aurait apporté une autre contribution au débat que la page blanche du front national et son projet autarcique. Pour avoir négocié avec d’autres l’autoroute des Ardennes et l’implantation de Ford à Charleville, je sais que ces solutions d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui. Il s’agit désormais de relocaliser notre économie, en créant des emplois non délocalisables, en privilégiant l’économie sociale et solidaire, particulièrement les coopératives.

Je m’étonne de l’absence totale de l’agriculture ardennaise dans les réponses des candidats. Pourtant, le pôle de compétitivité et la chimie verte développée à Pomacle constitue une voie d’avenir, même si nous en contestons certains développements ; les circuits courts de commercialisation de leurs produits peuvent être une des solutions pour garantir à nos paysans de conserver la valeur ajoutée de leur travail, aux citoyens de manger sainement, et de renouer le lien villes-campagnes  Il n’est pas acceptable que deux fermes disparaissent en France toutes les heures. Les énergies renouvelables sont aussi un gisement d’emplois considérable et les Ardennes sont en pointe dans ce domaine, que ce soit pour la méthanisation ou pour l’éolien ; en particulier le projet du mont des 4 faux, plus gros projet éolien inshore français capable de fournir la ville de Reims en électricité,  situé dans la circonscription est porteur d’emplois d’avenir. De même, la lutte contre la précarité énergétique par un plan massif d’isolation de nos habitations pourrait créer de nombreux emplois et permettre à tous de se chauffer.

Telles sont, à toutes fins utiles, quelques unes des réflexions que je souhaite apporter au débat que vous avez lancé, et dont j’aimerais qu’elles trouvent écho dans vos colonnes.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sincères salutations.

Christophe DUMONT

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/legislatives-zoom-sur-la-1re-circonscription-des-ardennes?xtcr=4&xtmc=legislatives