CARNETS DE CAMPAGNE (2)

2 juin : départ pour Acy-Romance près de Rethel : les écologistes avec l’association robin des toits proposent de diminuer la puissance des antennes-relais, justement ici, les habitants ont  mené un combat contre l’installation d’une antenne posée par l’opérateur orange ; nous tractons et nous arrêtons au bar du village.

L’antenne destinée à relayer les ondes de téléphonie mobile se trouve  sur le terrain de foot du village, nous nous y rendons et prenons quelques photos, Joseph Afribo maire  et conseiller général surgit, il est venu donner le coup d’envoi, il ne voit pas d’inconvénient à la présence de l’antenne.

 

Collage dans le canton d’Asfeld, à Avaux un mariage nous entrave, l’Aisne et le canal des Ardennes sont tout prêt, les pivoines sont partout. Mon ami charcutier rencontré au marché paysan a fermé boutique pour l’après-midi.

A Poilcourt-Sidney la mairie loue l’ancienne gare à une retraitée venue de la région parisienne, le logement est mal isolé,  le loyer et les charges augmentent sans cesse et il ne reste pas grand-chose à Bernadette de sa pension à la fin du mois pour vivre ; elle nous fait visiter son jardin.

 

Saint-Rémy le petit : un poulailler me signale que nous sommes ici dans la « petite Bretagne » L’écaille : des jachères fleuries me rappellent l’édition 2009 de libellule express, le festival mêlant art contemporain et environnement  qui fait une pause cette année ;

Jean-Pierre Devie et son neveu

un peu plus loin, à Bergnicourt, un paysan désherbe mécaniquement une parcelle de betteraves, je ralentis pour admirer son travail, il croit que je cherche ma route, nous engageons le dialogue sur l’avenir de l’agriculture, son neveu voudrait s’installer, mais les terres se vendent ici 18000 euros l’hectare,  et toutes les terres vont à l’agrandissement. Je lui décris la convention que la région a passée avec la SAFER pour permettre l’installation.

fête des voisins au châtelet

Passée l’autoroute, voilà le Châtelet sur retourne, ou nous réclamons la réouverture de la gare, nous voyant coller un couple nous invite à la fête des voisins sous le préau de l’école, là nous retrouvons Christophe Dupuit, qui a ouvert l’aire à grange, un magasin de vente directe de produits fermiers, nous parlons circuits courts, évoquons le récupérateur de menue-paille fabriqué ici dont il a équipé sa moissonneuse, et la cessation de paiements du groupe Doux à qui son neveu Boris livre ses poulets .

Fin de collage dans le Porcien,  nous nous invitons chez des amis, puis retour à Charleville tard dans la nuit.

CARNETS DE CAMPAGNE (1)

26 mai : un samedi, les affiches sont arrivées ! Nous annulons notre soirée au théâtre pour coller tout Charleville,  et jusqu’à Vivier au Court, seulement les panneaux officiels.

27 mai : collage sur la route de La Cassine ou Pierre et Sophie, les candidats écolos de Sedan-Vouziers ont garé leur caravane, Claudine Ledoux promet aux organisateurs du festival des subventions accrues. Aux retours, privés de Bénabar, coucher de soleil sur Pont à Bar.

28 mai : lever de soleil sur la vallée de la Vence : premiers foins à Champigneulle, pas le temps d’acheter la tomme des Sellier, retour à Charleville pour accueillir Karima Delli venue me soutenir, pique-nique square de la gare puis départ pour la ronde couture sur les vélos du garage solidaire : une femme d’origine mauritanienne ne parvient plus à payer le chauffage de son pavillon, elle veut le revendre ; Karima qui se bat pour le droit au logement et qui a créé le collectif drolatique « sauvons les riches » argumente aux pieds des blocs, une équipe de télé qui nous a suivis conclut joliment sur les enfants qui font tournoyer nos drapeaux . Le soir débat sur la pauvreté énergétique : L’écologie çà n’est pas que pour le centre-ville.

 

29 mai : j’emmène Karima à Couvin au train de 6 heures, ou elle négocie la réforme des fonds structurels puis avec Sybille rencontre avec Fred, éleveur à Signy l’abbaye qui tient l’auberge ;  France 3 suit 4 candidats de la circonscription ; les trois autres sont montrés en ville feignant de distribuer des tracts, nous sommes avec l’éleveur qui a fini ses premiers foins, contemplant ses salades.

Collage vers Rumigny, Blanchefosse et Bay village neo- batave aux volets bleus voit un bistrot rouvrir,ici les préaux d’école font office de panneaux officiels ; parfois la tôle ondulée me fait un drôle de regard !

30 mai : Le cerisier du jardin commence à donner, avec Pascal Durand, porte parole national, nous soutenons les candidats rémois au cours d’un débat,  j’argumente sur l’intérêt d’avoir un groupe à la région, et demain à l’assemblée nationale. Ces  rencontres nous font du bien ; on retrouve l’esprit des élections européennes,le collectif nous va bien !

1er juin : collage sur la route de Jandun : à Touligny, l’affiche est  là, Jean-Paul, le lutin du père Noël est déjà passé, je manque écraser une poule, « l’essentiel est dans lactel »,le camion de ramassage du lait ne croit pas si bien dire, mes amis éleveurs me répètent que leur minerai ne prend de la valeur ajoutée qu’à partir du moment ou il est dans le camion ; l’autre soir au café du Chesnois-Auboncourt, paysans, défenseurs de l’environnement et consommateurs souhaitaient faire front pour  réformer  la politique agricole commune.

, c’est à Jandun que je rejoins ma coéquipière Sybille,  madame Henry de la cense godel à Signy n’a plus de fromage, chargé d’une mission sur les circuits courts alimentaires par le président de la région, elle m’avait le remis le  le 12 mai au marché de Charleville le premier camembert produit par son fils.

Les marchés de pays permettent de supprimer les intermédiaires, mais il y a du travail : les statistiques d’Agreste, l’INSEE du monde agricole, indiquent que la Champagne-Ardenne est la dernière région française pour la vente des produits agricoles en circuit court.

Apres un passage à l’imprimerie, je représente la région à l’assemblée générale d’un groupement d’entreprises d’insertion qui réhabilite le fort des Ayvelles et le château de la Cassine, j’y apprends qu’on rouvre les carrières d’Hannogne. Vive  l’économie sociale et solidaire

A la une de l’Ardennais, la beuquette du jour m’égratigne allusivement, évoquant « deux fringants écolos patentés de notre chef lieu circulant à bicyclette dans le quartier piéton de notre bonne ville ».En page 7 de la même édition, un titre : « un cycliste attaqué par une buse » ; certainement une coïncidence……