Pour Christophe Cavard, cette semaine c’est trois fois OUI
Christophe Cavard a choisi de voter trois fois OUI :
OUI au TSCG,
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur/Madame la présidente de commission,
En effet, comme l’a confirmé le Conseil Constitutionnel dans son avis du 9 août 2012, les stipulations du traité « ne procèdent pas à des transferts de compétences en matière de politique économique ou budgétaire et n’autorisent pas de tels transferts » et que, « pas plus que les engagements antérieurs de discipline budgétaire, celui de respecter ces nouvelles règles ne porte atteinte aux conditions essentielles d’exercice de la souveraineté nationale ».
Il existait donc deux possibilités de mise en œuvre, l’une via des dispositions permanentes et contraignantes, fixées dans la constitution (option défendue par l’UMP et à l’époque Nicolas Sarkozy). L’autre, par des dispositions dont le respect strict serait garanti d’une autre façon.
Cette autre possibilité, c’est celle qui a été retenue. Elle consiste à garantir le respect des règles posées par le traité en précisant le contenu des lois de programmation des finances publiques et en assurant leur prise en compte par la loi de finances et la loi de financement de la sécurité sociale.
Plutôt que d’une modification constitutionnelle, c’est une modification de notre procédure budgétaire dont il s’agit.
En ce sens, comme le rappelait Monsieur le Premier ministre, en évitant de fixer dans le carcan constitutionnel la règle d’or que nous avons combattue en tant qu’écologistes, la loi organique laisse au parlement sa souveraineté budgétaire.
Comme vous avez pu le suivre de façon publique, le débat sur le TSCG a été riche entre écologistes. Raillé par certains qui constatent pourtant les même clivages dans leur rangs, ce débat, comme le rappelait mon collègue François de Rugy est un signe de maturité de notre mouvement politique. Lors de ce débat, plus de 30% des membres du conseil fédéral d’Europe Ecologie les verts se sont prononcés en faveur de ce traité. Le principe de respect de la proportionnelle que notre groupe défend depuis toujours me permet de défendre les raisons de mon soutien à l’adoption du TSCG.
Oui, l’Europe est notre horizon commun pour sortir de la crise.
Enfin, la loi organique et sa mise en œuvre dans la programmation des loi de finances publiques 2012-2017 nous appelle à la clarification sur le problème de la dette. En tant qu’écologistes, nous savons que la transition écologique passera par des investissements sans précédent dans la modernisation de modes de production.
Sur ce point, je serai, avec mes collègues députés du groupe écologiste, particulièrement vigilent à la démarche du collectif pour un audit citoyen de la dette. Ce collectif, en associant le plus grand nombre, à la compréhension d’un problème complexe et qui est renvoyé pour cette raison-là à des expertises difficilement appropriables, permet de mettre la dette et plus précisément sa composition, au cœur du débat public.
Aujourd’hui nous sommes, comme à chaque moment de la construction européenne à un tournant.
En 2005, le non au traité constitutionnel que j’avais porté avec beaucoup de mes camarades à gauche n’a pas su trouvé sa dynamique pour réorienter l’Europe. Bien au contraire, ce signal a été interprété par certains comme une faiblesse des défenseurs de l’intégration européenne.
En votant ce traité, en étant solidaire du Sud et à l’écoute du Nord, nous sommes aujourd’hui en capacité de peser sur le débat européen. Il faut saisir cette opportunité pour réorienter l’Europe vers plus de solidarité, plus d’écologie, plus de démocratie. Monsieur le ministre, chers collègues, ce débat sur la dette qui n’est qu’un préambule au débat bien plus important que nous devons avoir sur la poursuite de l’intégration européenne et sur l’idée fédéraliste, il est nécessaire que notre vote pour la loi organique en soit le point de départ.
Je vous remercie.
Christophe Cavard, député du Gard