« le Gard reste mon territoire » Interview dans Midi Libre du 8 octobre
Interview publiée par Midi Libre le 8 octobre 2012
L’invité du lundi lundi : Élu député Europe écologie Les Verts sur la 6e circonscription gardoise (Nîmes-Uzès) en juin dernier, il prend ses marques et promet de faire plus de terrain.
Midi-Libre
Qu’est-ce qui vous incite à vous démarquer de votre parti Europe écologie Les Verts en cosignant dans “Le Monde” cette semaine, avec José Bové et Daniel Cohn-Bendit, une tribune en faveur du traité européen?
Christophe Cavard :
Cet engagement remonte au débat sur le mécanisme européen de stabilité. À l’époque, je trouvais déjà que c’était une bonne chose car, face à la crise économique, à cette situation de fragilité, l’Europe tente de régler cette question par la solidarité. Le MES donne enfin une réalité à la raison d’être de l’Europe. On n’est plus dans une logique souverainiste, dans un État providence.
Midi-Libre
Comment expliquez-vous alors la montée de l’opposition à ce traité européen en France?
Christophe Cavard
Je crois qu’il faut insister sur ce volet solidarité, expliquer qu’on va donner une partie de notre richesse de manière cadrée aux pays qui en ont le plus besoin. (…) Le traité n’est qu’un outil diplomatique et surtout il permet de voir plus loin et de lancer les dossiers de développement économique, de relance des filières sur l’énergie, la recherche… Le sommet européen de novembre abordera ses sujets. Il faut voir l’Europe comme un outil.
Midi-Libre
Avec une telle position, vous semblez bien esseulé au sein de votre parti et de votre groupe parlementaire “noniste”…
Christophe Cavard
J’ai rejoint une formation politique qui est le grand défenseur du pluralisme et le fait plutôt bien en utilisant la proportionnelle. A partir du moment où 30% de gens de notre mouvement sont favorables au traité, ce n’est pas choquant qu’il y ait alors des parlementaires qui les représentent.
Midi-Libre
Enfin, vous êtes seul, ça ne fait pas 30 % de représentants…
Christophe Cavard
Il y a cinq députés de mon groupe qui vont s’abstenir. Mais un autre débat viendra dans la foulée avec la loi organique qui va être la version légale en France du contenu du traité. Ce sera en fait une version minimaliste du traité et mon groupe s’est engagé à voter majoritairement pour !
Midi-Libre
Du fait de ce travail parlementaire, on ne vous voit plus sur le terrain local. Allez-vous rectifier le tir ?
Christophe Cavard
Il y a eu beaucoup de changement, la nouvelle majorité parlementaire, mon installation en tant que député, la création d’un groupe à l’Assemblée nationale et puis une énorme charge de travail parlementaire, notamment sur le collectif budgétaire, et en septembre sur les emplois d’avenir dont j’ai eu la charge du dossier au niveau de mon groupe. Un député est un élu national qui mène une politique nationale. C’est ça la réalité. Mon territoire reste avant tout le Gard car je suis l’unique député Europe écologie Les Verts du département. Cette semaine, je vais donc inaugurer une permanence au 32, rue Roussy, à Nîmes, qui sera très ouverte et je consacrerai désormais le jeudi et le vendredi à mon territoire.
Midi-Libre
Quelle équipe avez-vous constitué autour de vous?
Christophe Cavard
Dans le cadre de mes indemnités de 9 500 € brut, dont les dépenses seront rendues publiques à la fin de l’année, je vais consacrer une bonne partie de mon enveloppe à la rémunération de mes collaborateurs, au nombre de quatre, dont deux qui seront en permanence sur ma circonscription. Peu de parlementaires le font ainsi.
Midi-Libre
Pourquoi restez-vous alors conseiller général?
Christophe Cavard
Je ne serai plus vice-président chargé de la prévention des risques naturels après le 16 novembre, date des assises des inondations au
Pont du Gard. Je ne veux pas lâcher mon mandat de simple conseiller général car mon groupe au Département est seulement composé de trois élus. Mon départ le fragiliserait.
propos recueillis par YAN BARRY
Bio express
Âgé de 42 ans, Christophe Cavard, éducateur sportif,
a été élu député de la
6e circonscription du Gard en juin dernier. Militant depuis l’âge de 16 ans, il a quitté le PCF pour rejoindre José Bové en 2007 lors des Présidentielles et Europe écologie Les Verts en 2009. Élu local depuis 1998, vice-président du conseil général du Gard chargé de prévention des risques naturels, il y préside le groupe écologiste et républicain.
MAIS AUSSI
Municipales
« Je n’ai pas d’avis tranché sur les municipales de 2014. Damien Alary s’est positionné mais il y a aussi
à gauche Jean-Paul Boré et Alain Fabre-Pujol, d’Europe écologie Les Verts. Je lui ai dit qu’il avait un vrai rôle à jouer car c’est un fin connaisseur de Nîmes. Il ne faut pas exclure la constitution d’une liste EELV à Nîmes. (…) Je vais déménager à Uzès. Je n’exclus pas de faire équipe avec Denis Bouad pour faire gagner la gauche à Uzès en 2014. »
Dossiers
« J’ai été sollicité par les agriculteurs victimes de la sharka. Je vais les recevoir. On va trouver aussi une solution pour l’Espelido qui, grâce à l’engagement de la ministre Cécile Duflot, poursuivra son action jusqu’à la fin de l’année. Il faudra après trouver 150 000 € mais j’y travaille. Je serai très présent aussi sur l’acte III de la décentralisation. Je travaille aussi sur mon projet de coconstruction lancé début 2013, où je solliciterai l’avis d’experts, de citoyens sur les dossiers que je vais suivre. »