« Une politique énergétique alternative est incontournable »

Sur Objecitf Gard :

GAZ DE SCHISTE : LA VIGILANCE RESTE DE MISE SUR LES SECTEURS DE NÎMES, UZES ET ALES

 

« Le groupe pétrolier Total a attaqué devant le tribunal administratif  l’abrogation, par l’Etat, des trois permis de recherche et d’exploitation des gaz de schiste de Nant (Aveyron), Villeneuve-de-Berg (Sud Ardèche) et Montélimar (du sud de Valence aux portes de Montpellier). La décision sera rendue en septembre prochain, mais je demeure confiant, d’autant que nous allons, nous-aussi, nous manifester en soutien de l’Etat. Par contre, le problème demeure pour les 61 permis encore en vigueur, dont 4 dans le Gard, accordés à la société Encore qui les a retrocédés, en 2007, à la société Edgon LTD : plaine d’Alès, bassin d’Alès, Navacelles et, enfin, Nîmes  qui concerne 31 communes situées entre Montfrin et Saint-Laurent d’Aigouze, soit environ 507 kilomètres-carrés. Pour ces quatre derniers permis de recherche et d’exploitation des gaz de schiste, il convient de rester vigilant, de maintenir une sorte de veille. Il faut s’informer et interpeller sans relâche les préfectures auprès desquelles doivent être déposées les demandes de travaux préalables. Si ça bouge, nous aurons tôt fait de nous mobiliser et d’organiser la riposte… nous gagnerons cette bataille vitale en nous rassemblant ».

C’est en ces termes – et sur un ton qui en disait long sur sa détermination à ne rien céder dans le bras de fer opposant les écologistes aux multinationales pétrolières – que le député européen José Bové  (Europe Ecologie / Les Verts) s’est adressé aux quelque 150 personnes massées, mercredi soir en mairie d’Uzès, pour une réunion d’information consacrée au gaz de schiste : une problématique qui cristallise bien des oppositions à travers le département, jalonné, çà et là, de dizaines de collectifs citoyens de vigilance « qui ne dorment, le plus souvent, que d’un oeil« , au cas où des foreuses s’installeraient au petit matin dans leur jardin.  Même si dix-huit mois de résistance et de lutte ont fait capoter bon nombre de projets, la situation reste incertaine, sachant qu’au niveau national, pas moins de 75 permis de recherche et d’exploitation du gaz de schiste demeurent valides et 32 demandes de permis supplémentaires en cours d’instruction.

« Selon les pétroliers, les réserves de gaz de schiste représenteraient une autonomie gazière d’un siècle (NDLR : la France serait avec la Pologne le pays d’Europe le plus richement doté), leur exploitation réduirait la facture énergétique, créerait des emplois non délocalisables et ne porterait nullement atteinte à l’environnement. Tous ces arguments sont faux« , a commenté Jean-Pierre Foster, militant EE/LV et animateur de la cellule Riposte chargée  de suivre la situation au jour le jour et promouvoir un contre-argumentaire, face aux « approximations et contre-vérités » des candidats à l’exploitation. A commencer par la prétendue neutralité de la technique de fracturation hydraulique, qui est la seule actuellement au point pour extraire les gaz des roches mères.

« Contrairement à ce que prétendent les pétroliers, les risques environnementaux et sanitaires sont considérables : prélèvements d’eau douce énormes, risques sismiques, menaces de pollution des nappes phréatiques, risques de détournement des nappes karstiques, destruction de la nature  et du tissu éco-agricole… au regard de retombées insignifiantes tant en matière de finances que d’emplois. Pensez que pour une exploitation raisonnable de l’ordre de 20 milliards de tonnes par an, la taxe que percevrait l’Etat s’élèverait peu ou prou à 200 millions d’euros… sur une facture gazière de 8 milliards d’euros. Dans le même temps, les exploitants, eux, se mettraient 3,6 milliards d’euros dans la poche », a affirmé Jean-Pierre Foster. Inacceptable a répondu l’auditoire.

LA MEDITERRANEE, UN SANCTUAIRE

Force de contestation mais aussi de propositions, Europe Ecologie / Les Verts poursuit sa mobilisation vers trois directions  : l’abrogation de tous les permis de recherche et d’exploitation de gaz de schiste, la refonte du code minier (il date des années 50) devant le Parlement, ainsi que la mise en oeuvre d’une politique énergétique « responsable et pérenne », faisant la part belle au développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique marin, micro-hydraulique, biomasse, co-génération…).

Profitant de cette réunion, José Bové a également attiré l’attention du public sur le projet Gold, consistant à sonder sur 4 à 7 kms de profondeur, l’épaisse couche de sel qui s’est formée au fond du golfe du Lion. « Ce projet à caractère scientifique est initié par l’Ifremer, jusque là pourquoi pas !  Mais le bât blesse lorsqu’on sait que c’est la compagnie pétrolière Melrose qui se propose de financer ce chantier considérable, sans doute dans l’espoir de mettre la main sur d’importantes réserves d’hydrocarbures.  La Méditerranée n’est pas un terrain de jeu pour les pétroliers, c’est une mer fermée que nous devons sanctuariser. Si la menace se précise, nous mobiliserons sur l’ensemble du bassin méditerranéen« , a commenté le député européen, animateur aux côtés de Cécile Duflot et de Daniel Cohn-Bendit du mouvement EE/LV.

LE GAZ EN BREF…

En 2010, la consommation annuelle de gaz s’est établie en France à 50 milliards de mètres-cubes. 57 % furent consacrés au chauffage et à un usage domestique, 30 % à l’industrie et 13 % à la production d’électricité. La France importe 100 % de ses besoins en gaz naturel pour une facture annuelle voisine de 8 milliards d’euros.

Site de campagne – Cavard2012.fr – Christophe Cavard et Sandra Solinski (suppléante) candidats EELV/PS aux législatives de 2012 sur la 6ème circonscription du Gard (Nîmes II, IV, V, , Uzès, Marguerittes)

 

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