Samedi 7 décembre, les signataires de l’appel « Grenoble, une ville pour tous » ont désigné Eric Piolle comme tête de la liste.
Eric Piolle a transmis le message suivant :
« Aujourd’hui, « Grenoble, une ville pour tous » m’a donné sa confiance pour conduire l’équipe du rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes ! Merci à toutes, merci à tous.
Vous pouvez compter sur toute mon énergie, et sur toute ma détermination pour faire de Grenoble la première grande ville de France à s’engager dans la transition sociale, démocratique et écologique. Nous sommes attendus. Je souhaite que notre rassemblement porte bien au-delà de la campagne électorale, et contribue à donner à Grenoble un nouveau souffle démocratique pour les 6 prochaines années à venir !
Au travail ! »
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Eric Piolle, en 5 points :
- 40 ans, marié, père de 4 enfants, habite à Grenoble depuis 20 ans.
- Diplômé de l’Inpg, ancien cadre dirigeant chez Hewlett-Packard.
- Aujourd’hui, formateur et consultant pour dans le secteur industriel.
- Co-fondateur du collectif Roosevelt 2012 aux cotés d’Edgar Morin, Stéphane Hessel, Pierre Larouturou… pour une transformation sociale et écologique de l’économie.
- Président des 37 élus écologistes de la région Rhône-Alpes entre 2010 et 2013.
Télécharger en cliquant ici la présentation complète d’Eric Piolle.
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Voici le premier discours d’Eric Piolle :
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Voici le texte de ce discours :
Discours d’investiture – Eric Piolle
samedi 7 décembre 2013
Casemate – Grenoble
Chers amis signataires, je suis touché de la responsabilité que vous m’ avez confié. J’ai été bousculé quand les premiers, les premières en l’occurrence, sont venues me trouver en disant que mon parcours associatif, mon parcours professionnel, mon parcours personnel, et ma façon de faire au conseil régional incarnait la convergence de plusieurs traditions qui pouvaient enfin se rencontrer.
Et puis, à la sortie d’un théâtre, j’ai croisé un ancien professeur, sage et instruit. Il m’a dit en riant que Pau, et le Lycée Louis Barthoud, où j’ai fais mes études, avait déjà donné un maire à Grenoble. Cette filiation m’a amusé, et depuis je mets mon énergie, mon enthousiasme au service du rassemblement et de notre projet.
Nous pouvons aujourd’hui remercier ensemble quelques-uns qui ont œuvré, nous avons tous beaucoup œuvré, mais quelques-uns qui ont œuvré à ce rassemblement. Je vais en citer que quelques-uns. Pascal Clouaire, qui a animé le rassemblement, l’un des animateurs du réseau citoyen. Elisa Martin, Alain Dontaine pour le parti de gauche. Je voudrai remercier spécialement Vincent Comparat, qui a travaillé avec acharnement à cette aventure collective. Nous nous aiderons maintenant, tous ensemble, à être à la hauteur de nos envies et de nos ambitions.
Aujourd’hui, je souhaite m’adresser aussi à toutes les grenobloises et tous les grenoblois. Je veux vous dire que ce rassemblement est à vous. Que la porte restera ouverte pendant toute la campagne et au-delà, pendant tout le mandat. Que nous avons besoin de vous, de vos expériences, de vos parcours, nous avons besoin de vos savoirs, de vos expertises quotidiennes, nous avons besoin de vos histoires…
Il suffit de regarder l’histoire de Grenoble pour voir que jamais rien de grand n’a été fait dans notre ville sans les grenoblois, ou contre les grenoblois.
Rappelons-nous que ce sont des grenoblois qui, les premiers, en 1788, ont marché pour la fin des privilèges, la fin les passes droits, et pour accéder à plus de libertés et à une plus juste répartition des richesses.
Rappelons-nous que même aux heures les plus sombres de l’histoire (nous fêtons les 70 ans de la saint Barthélémy grenobloise en ce moment), il y a toujours eu des grenoblois pour défendre la liberté.
Rappelons-nous que c’est aussi à Grenoble, qu’ont émergé des innovations, parfois même en avance sur la loi, je veux parler bien sur de l’action d’Hubert Dubedout pour créer le premier planning familial, pour devancer le droit d’association pour les étrangers. Ces immigrés ont tant apporté à la France, et à Grenoble en particulier, et qui continuent.
Rappelons-nous, une pensée pour Raymond, que ce sont des grenoblois qui, dans les années 1990, ont dit non à la corruption, non à la privatisation des services publics municipaux. Je m’en souviens comme si c’était hier, vous aussi. Aujourd’hui encore, la bataille pour la remunicipalisation de l’eau sert d’exemple à bon nombres de communes partout en France.
A chaque fois, les grenoblois ont choisi d’être acteurs de leur ville, de trouver par eux-mêmes, et en eux-mêmes, les réponses adaptées à leur besoins. Quel meilleur exemple que le tram ! Quand les grenoblois ont exigé, par référendum, en 1983, que leur ville sorte du tout voiture face à un maire qui déjà se trompait d’époque.
Allez savoir pourquoi, c’est peut-être parce que notre ville est entourée de montagnes que nous avons ce farouche besoin d’aller au delà des limites, qui sont là pour êtres dépassées, de faire reculer tous les murs, y compris celui de la curiosité, de la connaissance, de l’attention aux autres. Cela vaut autant pour la science, et les équipes grenobloises qui ont contribué à la découverte du Bozon de Higgs que pour le social, et les centres de santé.
Ou peut-être parce que notre ville est la plus plate de France que nous avons toujours cette soif d’égalité. Cette soif qui nous conduit au refus de laisser les autres décider à notre place, de dire à notre place ce qui est serait bon pour nous, cette soif qui nous pousse à agir pour toujours plus de solidarité ici et maintenant, qui nous pousse à voir la ville comme un espace éducatif. Un espace qui prépare le futur, une action publique qui construit le bien commun.
Aujourd’hui, notre ville est à nouveau à la croisée des chemins. Nous avons le choix entre la modernité d’hier(culte d’une croissance aveugle, contagion de la cupidité néo-libérale, politiciens technocrates et gestionnaires), ca n’est plus la modernité de demain. Nous pouvons choisir le défi d’inventer un présent et un futur à la hauteur de nos espoirs, et de ceux de nos enfants. De tourner notre ville vers un 21e siècle déjà bien entamé. Si nous sommes la aujourd’hui, c’est que nous faisons le choix résolu du futur. Un futur imaginé, construit, pour plus de bonheur.
Dans cette campagne, soyons efficaces. Soyons irréprochables. Nous aurons un adversaire, et un concurrent. Ne nous trompons pas. Notre adversaire, c’est la droite. Qui a perdu ses racines, et ses valeurs. Elle touche le fond, en particulier à Grenoble. Je veux dire aux grenobloises et aux grenoblois, que le rassemblement sera toujours un rempart contre la corruption, et un rempart contre la casse des services publics locaux.
Nous aurons également un concurrent, et il est sérieux. En Mars prochain, les grenoblois auront un choix : reconduire pour la 4eme fois un attelage étrange, qui a porté la Rocade Nord, les Jeux Olympiques et la hausse d’impôts qui allait avec. Ceux qui privatisent l’innovation et l’intelligence, qui collent leur logo sur chaque initiative citoyenne, culturelle, scientifique mais qui refusent de remunicipaliser GEG. Ou bien tourner la ville vers l’avenir, avec le rassemblement.
Je veux dire aux grenoblois nous avons besoin d’être forts ensembles, d’être forts, unis, inventifs, audacieux. Pour donner corps à notre ambition, pour faire vivre le rassemblement, pour le rendre performant, pour qu’un destin commun émerge.
Dans les réunions publiques du rassemblement, dans les discussions que nous avons avec les habitants, je ne retrouve nulle part le Grenoble à feux et à sang que certains média nous présentent. Je ne retrouve nulle part, non plus, la 1ere capitale de l’univers que serait Grenoble, et que certains voudraient nous vendre.
Le Grenoble dans lequel je vis, dans lequel vous vivez, c’est une ville qui déborde d’initiatives locales, un Grenoble qui a de l’imagination, qui a envie de faire. Un Grenoble qui ne demande qu’à s’exprimer.
La ville dans laquelle nous vivons, c’est aussi un Grenoble fragile, frappé par les crises et plombé par l’austérité. Aujourd’hui, Bernard Macret l’a rappelé, à Grenoble un habitant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté.
La ville dans laquelle nous vivons, c’est un Grenoble verrouillé par ceux qui se croient les propriétaires de la ville. A trop décider à quelques-uns, sans les grenoblois, et souvent contre eux, ils figent Grenoble à des années lumières des besoins des habitants, et de leurs espoirs.
Grenoble, c’est une ville où l’on devrait circuler facilement, où le tram et le vélo complètent la voiture, ce n’est pas la rocade nord. C’est une ville qui bouillonne 365 jours par an, et pas pour les 15 jours des Jeux Olympiques une fois en 2018. Grenoble, c’est une ville humaniste et solidaire, et qui protège les habitants contre les crises et l’austérité, c’est une ville qui ne donne pas l’argent public comme poche aux actionnaires des grandes multinationales de l’agglo. Revenons aux réalités : Ce n’est ni Shangai, ni Lyon, ni New York.
Je veux saluer, nous voulons saluer aussi, le travail accompli par les éluEs écologistes, au sein de la municipalité sortante. Nous leur devons beaucoup. Maryvonne Boileau, Hakim Sabri se sont relayés à la présidence, les autres éluEs. Sans eux, le Grenoble dans lequel nous souhaitons tous vivre aurait du plomb dans l’aile. Ils ont souvent permis que l’irréparable ne soit pas commis. Mais maintenant il faut réparer, et surtout il faut changer de cap
Aujourd’hui, la politique moderne, c’est aussi apprendre à redonner de l’espace. C’est apprendre à déverrouiller, à se laisser bousculer. La politique moderne, c’est protéger pour pouvoir libérer toutes les énergies. C’est faire vivre l’expression, la participation de tous. Avoir une ville dynamique c’est une chance, ce n’est pas une menace.
Si je me suis engagé en politique il y a 4 ans, c’est parce que moi-même, dans mon parcours professionnel et associatif, je me suis heurté à l’absurdité de notre système. Je sais qu’il ne peut plus continuer comme avant. Je sais aussi qu’il est incapable de se réguler tout seul. Il faut le pousser à le faire, l’obliger souvent. Il faut changer de modèle. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, la puissance publique a un rôle essentiel pour impulser ces changements. Pour offrir des perspectives, et libérer les énergies.
Être en maire d’une grande ville en 2014, c’est s’appuyer sur l’humanisme et sur la participation des habitants pour amorcer la transition économique, sociale et écologique. En protégeant, et en offrant des perspectives aux personnes fragiles, et à toutes celles et ceux qui dépendent du système actuel. Ce que le Rassemblement propose aux Grenoblois, c’est un projet cohérent et ambitieux, pas des mesurettes ici ou là.
Être maire, c’est assurer des services publics municipaux de qualité, accessibles à tous.
Ce que les éluEs écologistes ont fait avec l’eau, nous devrons le faire avec tous les services qui répondent aux besoins fondamentaux des habitants :
Être maire en 2014, c’est s’engager pour des transports accessibles pour tous,
pour des logement sociaux de qualité pour tous
C’est agir pour l’électricité, le chauffage abordables pour tous.
Être maire, c’est agir pour une école et l’éducation, une attention particulière. Pour que les citoyens de demain qui s’y épanouissent, dans de bonnes conditions, et pour que leur parents y trouvent un espace collectif qu’ils puissent investir. .
Être maire, c’est soutenir les initiatives et encourager le bouillonnement culturel. A Grenoble, il n’y a pas une culture officielle et une culture underground. Il n’y a que les cultures des grenoblois, dans toute leur diversité. Le devoir d’un Maire c’est de les soutenir toutes, et au-delà d’ 1h du matin.
Être maire, et j’insiste, c’est être un rempart contre les crises et proposer un cap. C’est mettre en place un bouclier social et écologiste sur tous les services essentiels. C’est protéger les plus faibles, pour qu’on puisse partir de cette base pour libérer les énergies, et construire nos projets.
Le constat est là, nous l’avons bien vu dans nos réunions publiques, sur le terrain : écologiste, humaniste, de gauche ou bien simple habitant engagé dans la ville : nous sommes d’accord. Chacun avec nos mots, avec nos sensibilités, nous décrivons la même réalité. La force de notre rassemblement, et de notre projet, c’est le point de convergences entre toutes nos identités. Quel message d’espoir !
Aujourd’hui, chers amis, nous avons une grande responsabilité. Nous sommes attendus. Nous nous préparons, nous construisons cette équipe, tous ensemble.
Nous sommes attendus par les grenobloisEs, qui espèrent pouvoir vivre le meilleur de Grenoble. Par ceux qui souhaitent que eux et leur familles sortent des crises par le haut.
Soyons d’autant plus au rendez vous que la situation n’est pas brillante. Notre façon à nous de répondre à la défiance, à la frustration surtout, à la déception sera de jouer carte sur table, de toujours plus associer les habitants. Nous serons clairs sur nos propositions.
Nous serons présents partout dans la ville. Pas pour vendre la bonne parole, mais pour dire « Grenoble est à vous, exprimez vous !bousculez nous ! Rejoignez le rassemblement ! Organisons nous pour vivre dans un Grenoble qui nous ressemble ». Le meilleur rempart contre l’abstention et le vote extrême, c’est mettre les grenoblois au cœur de notre projet. Pas pour parler à leur place, mais pour laisser de l’espace à la citoyenneté et à l’imagination. Tout peut être débattu, rien ne doit être tabou. Je souhaite que la maison du rassemblement, qui ouvrira bientôt ses portes, soit un symbole de toute notre démarche.
La politique moderne, c’est aussi ça : faire une campagne créative. Soyons audacieux. Laissons le marketing politique et les tactiques d’arrières gardes à ceux qui y croient. Faisons une campagne à l’image de ce que nous sommes. La campagne n’est pas un spectacle pour séduire, mais un moment pour construire.
Pour ce lancement de campagne, je souhaite que nous ayons tous la même ambition : faire du mois de mars 2014 le début d’une nouvelle page de l’histoire de Grenoble, un vrai printemps pour les grenobloisES.
Voila comment nous ferons de Grenoble une ville tournée vers son avenir, avec la transition économique sociale et écologique pour horizon, et la co-construction et la démocratie pour méthode.
Voila comment nous ferons de Grenoble une ville cohérente, solidaire, imaginative. Une ville ou chacun mettra en acte la diversité de ses centres d’intérêts, de ses initiatives pour donner le meilleur de lui même.
Voila comment nous ferons de Grenoble, une ville pour tous !
Merci, au travail ! Ça commence aujourd’hui !