Grenoble, 7 février 2014 : A moins d’un mois et demi des élections municipales, la majorité sortante vient d’annoncer le projet d’une nouvelle école, entre le quartier Berriat sur le secteur 1 et l’école Lucie Aubrac sur le secteur 2. Cette annonce, si elle se réalise, est une bonne nouvelle. Mais nous constatons qu’une fois encore c’est dans la précipitation, et avec des années de retard, que l’équipe sortante tente de s’atteler aux conditions d’éducation.
Après l’affaire Mounier, après la réforme bâclée des temps scolaires, après l’effet d’annonce sur cette école, nous réaffirmons que les jeunes Grenobloises et Grenoblois méritent mieux que le bricolage qui leur est actuellement proposé. Comme tous les secteurs prioritaires de notre ville, nos écoles ont besoin d’une attention continue, tout au long du mandat, et pas d’effets d’annonce en période électorale.
Depuis 2009 pourtant, avec l’apparition de « sardines » aux balcons des logements, les parents d’élèves alertent régulièrement la mairie de la saturation de la plupart des établissements scolaires, notamment sur le secteur 1. Celle-ci entraîne la dégradation des conditions d’accueil des enfants (trajet, cantine, temps extrascolaire), des classes saturées, l’impossibilité d’accueillir les fratries, le manque de locaux pour les activités communes. La municipalité n’a pas anticipé la conséquence sur l’utilisation des équipements scolaires et socio-éducatifs de la construction de nombreux logements (Projets et ZAC Lustucru, Central Park, Bouchayer-Viallet, Europole, Clos des Fleurs …) affectant aussi bien le primaire que le secondaire avec un seul collège de secteur. De la même façon, l’école Lucie Aubrac dans le quartier Hoche sature et les effectifs sont reportés sur d’autres écoles qui débordent : maternelle Driant, école Clémenceau, etc.
Durant les 6 années de ce mandat, seule l’école Beauvert a été reconstruite. Et encore, la décision avait été actée dans le mandat précédent et il a fallu sept ans pour que cela devienne effectif. Depuis le mois de juin, le site Internet de la ville annonce « un nouveau groupe scolaire, dont l’étude devrait être rendue avant la fin de l’année 2013 afin d’inscrire ce projet au prochain Plan Pluriannuel d’Investissement ».
Jusqu’en février 2014 aucune autre information n’a été communiquée. A un mois et demi des élections, l’adjoint à l’éducation annonce la création en 2015 d’une nouvelle école pour combler les manques sur les secteurs 1 et 2, sans pour autant rien apporter de concret. Pourtant dans le budget primitif 2014, aucun investissement n’est prévu pour ce groupe scolaire, ni même pour son étude. La seule annonce concrète est la délibération du conseil municipal qui va être présentée ce lundi 10 février 2014 pour la création de 2 classes à Anthoard sur un toit-terrasse. Cette école déjà saturée totalisera 17 classes, presque 500 élèves ! Il est prévu aussi des extensions à Vallier, Buffon et Ampère. Stratégie du colmatage ?
Rien n’est prévu pour les espaces partagés, la restauration scolaire, les lieux d’accueil pour les activités périscolaires, les cours de récréation. Une majorité des parents des écoles du Nord de la Ville ont l’impression que l’école est devenue la dernière roue du carrosse municipal.
Doit-on voir dans cette annonce sans gages réels, une nouvelle preuve de l’amateurisme de la majorité sortante ? Ou les conséquences d’un urbanisme non maîtrisé ?
Dans ces temps difficiles, notamment pour l’école, les conditions d’éducation des enfants sont un enjeu majeur. Eric Piolle, avec le Rassemblement « Grenoble, une ville pour tous », fera de l’éducation une priorité de son projet municipal avec un plan prioritaire pour les équipements scolaires : diagnostic partagé, réhabilitation de l’existant, construction d’équipements dans les quartiers sous dotés. Ce plan d’action se construira, évoluera et s’évaluera avec l’ensemble des acteurs concernés : parents, enseignants, élèves et tous les professionnels des structures éducatives.