Tout savoir sur la spéculation immobilière : un clip vidéo et une fiche désintox

DesintoxSpeculation-vignette

Suite à notre action publique du 28 janvier 2014, lors de laquelle Eric Piolle et les candidats du Rassemblement « Grenoble une ville pour tous » ont publiquement rebaptisé la rue Villard-de-Lans dans le quartier Jean Macé en rue « BNP Paribas » pour dénoncer la spéculation immobilière à Grenoble ; la majorité sortante, y compris Philippe De Longevialle, a répondu par voie de presse -pas moins de 3 communiqués et une conférence de presse !- pour affirmer que « tout va bien avec le logement à Grenoble ».

Notre réponse à cette affirmation se résume à : désintox ! Le flyer ci-dessous répond points par points aux arguments erronés de la majorité sortante.

Et ce  court clip vidéo analyse les dérives spéculatives actuelles.

LogementSpeculation10022014

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5 commentaires

  1. Bonjour,

    Merci pour cette fixe « desintox », par contre serait-il possible de donner les sources ?
    Je fais référence au premier ainsi qu’au dernier alinéa: quelles sont ces autres grandes villes comparables à Grenoble où les logements sont 20% moins cher ? Quelles sont ces statistiques de l’INSEE qui prouvent que les familles et les classes moyennes ont de plus en plus de mal à se loger à Grenoble ?

    J’ai bien en tête une étude de l’INSEE sur la précarité à Grenoble mais on y parle plus de logements sociaux, familles monoparentales à bas revenus, CMUC… (http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=8&ref_id=14085)

    Pour finir, l’alinéa sur le logement social est maladroit et me gêne un peu puisqu’il reprend l’argumentaire du FN en jouant sur la « peur du pauvre » (voir pire). Conscient qu’il ne faut pas répéter les erreurs du passé avec les grands ensembles, il ne faudrait pas oublier non plus que 64% des français sont admissibles au logement social (http://www.union-habitat.org/les-hlm-de-%C3%A0-z/qui-habite-en-hlm/qui-habite-en-hlm).

    D’avance merci.
    Cordialement

    1. Bonjour,

      Merci de votre intérêt pour cette question importante du logement à laquelle nous allons essayer de répondre ci-dessous

      – Les sources sont les prix de l’immobilier donnés par les notaires de France dont le site est http://immoprix.com. Il y a aussi d’autres sites comme par exemple http://www.meilleursagents.com/prix-immobilier

      – Voici un tableau avec les chiffres tirés du site http://www.meilleursagents.com/ avec les 8 autres villes de population comprise entre 140,000 et 180,000 habitants. Grenoble se trouve au milieu. On voit qu’en moyenne Grenoble est environ 20% plus chère que les villes de taille comparable : http://unevillepourtous.fr/files/2014/02/prix-immobilier.png

      – Les statistiques INSEE auxquelles nous faisons référence sont celles du recensement: http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/DEP/38/COM/DL_COM38185.pdf.

      – Vous vous doutez bien que nous ne cautionnons pas les argumentaires du FN. Nous voulons souligner simplement que l’on peut faire du logement social à taille humaine.

      Merci pour cette discussion !

  2. Bonjour,

    Merci pour votre réponse, je comprends mieux maintenant.
    De mon côté, par « villes comparables à Grenoble », je pensais à celles dont la population de l’aire urbaine (critère plus pertinent ici) était du même ordre de grandeur et là où la pression immobilière y était également comparable (notamment de la part des travailleurs qui pourraient potentiellement habiter la ville centre). Je pensais donc à des villes comme Rennes, Montpellier… Du coup j’ai fait mon propre tableau et je me permets de vous le soumettre et les résultats correspondent à ce que j’avais en tête : http://imagizer.imageshack.us/v2/1024x768q90/801/8z0z.png

    Par contre, dans les statistiques de l’INSEE, je ne trouve pas de référence au fait que les familles et les classes moyennes ont de plus en plus de mal à se loger. Il doit sans doute s’agir d’un autre document… ;-)

    Cordialement

    1. Voilà votre réponse est publiée sur le site et donc le lien vers votre tableau devrait fonctionner. Malheureusement la technologie du site ne permet pas d’insérer ces images directement dans le texte ;-(.

      Pour revenir au fond de la discussion, la question de la taille de la ville et de l’agglomération est d’importance. Le cas de Grenoble rend les comparaisons difficiles. Tout d’abord, le territoire de la Métro au sens strict comprend 440,000 habitants (http://www.lametro.fr/152-49-communes.htm) et non pas 669595 comme vous le mettez dans le tableau. Ce qui rend la comparaison plus difficile avec les autres « métropoles », c’est que les prix donnés pour Grenoble sur le site se limite à la ville centre et n’inclue pas les prix sur Meylan, Corenc, Biviers, Seyssinet,… Les prix des logements dans ces communes impactent à la fois les prix moyens et les prix minimum et maximum. Les chiffres disponibles ne permettent qu’une comparaison avec la ville centre. C’est là-dessus que notre analyse s’est basée.

      Quant aux statistiques de l ‘INSEE, la part des ménages CSP (cadres, professions intellectuelles supérieures) est passé de 10% à 15% à Grenoble en dix ans. La part des classes moyennes a baissé autant car avec l’inflation des prix pour se loger, ils ont de plus en plus du mal à trouver un logement qui correspond à leur besoin. Une source d’information qui serait utile serait d’avoir accès aux publications de l’AURG (Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise) qui sont produites dans le cadre « Observatoire social, économique et urbain de la Ville de Grenoble » (http://www.aurg.org/espace-projets/observatoire-social-economique-et-urbain-de-la-ville-de-grenoble). Là encore, un vrai accès libre à ces documents (comme nous le proposons) devrait être la règle pour que les citoyens puissent se faire leur propre avis.

      Bien cordialement.

  3. Bonjour,

    Je parlais bien « d’aire urbaine de Grenoble » (http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/aire-urbaine.htm) et non de « la Métro » ou « Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes Métropole » (http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/communaute-d-agglomeration.htm). Je sais que ces termes techniques peuvent porter à confusion, c’est pour cela qu’il faut être particulièrement précis (ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas le seul à confondre les définitions de l’INSEE ;-) ).

    Donc, l’aire urbaine de Grenoble avait bien 669 595 habitants en 2010 (j’ai fait une erreur sur l’année dans mon tableau et 675 122 habitants en 2011, http://fr.wikipedia.org/wiki/Aire_urbaine_de_Grenoble).

    Comme je le disais l’aire urbaine est l’échelle la plus pertinente ici puisqu’elle traduit les problématiques liées à l’emploi, au logement, aux transports, à l’aménagement du territoire, même si pour ces différents domaines il s’agit des compétences de la Communauté d’Agglomération (ou plutôt de la future « Métropole » http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tropole_(intercommunalit%C3%A9_fran%C3%A7aise) .

    Là où cela se complique, c’est que Grenoble est le centre d’une « aire métropolitaine » (sorte de « super aire urbaine », http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1333), je sens que je vous ai perdu. :-)
    Les « aires métropolitaines » concentrent d’avantage que les autres aire urbaines, la population, les emplois et surtout les « cadres des fonctions métropolitaines » et caractérisent donc le rayonnement économique de la ville-centre. C’est pour cela qu’il est plus pertinent de comparer la situation de Grenoble à celle de Strasbourg, Rennes et Montpellier plutôt qu’à celle de Reims, Le Havre, St Etienne, Dijon, Angers, Nîmes et Le Mans. Même si la ville de Grenoble (intra-muros) est relativement peu peuplée (dû essentiellement à sa faible superficie), les contraintes qu’elle subit sont celles de communes bien plus importantes. C’est pour cela que l’enjeu du devenir de Grenoble se situe non plus au niveau de la ville-centre mais bien au niveau de la future Métropole (même si à mon avis le Préfet, aurait dû y intégrer également Voreppe ou le canton de St Ismier mais c’est un autre problème).

    Concernant la phrase : « la part des ménages CSP est passée de 10% à 15% en 10 ans », ce que je lis dans le document que vous donnez (http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/DEP/38/COM/DL_COM38185.pdf), c’est que le taux des « CSP+ » (« cadres et professions intellectuelles supérieures ») est passé à Grenoble intra-muros de 21% en 1999 à 27% en 2009 mais, plus intéressant, le nombre d’ouvriers et d’employés est resté stable en nombre (mais certes pas en proportion). La principale différence entre ces 10 années est l’augmentation du nombre d’actifs (de 68 305 en 1999 à 75 215 en 2009) et la baisse du taux de chômage (de 16,1% en 1999 à 13% en 2009) qui est dû essentiellement il est vrai à l’arrivée de « CSP+ ».

    En fait, je pense que vous mélangez deux choses : d’une part les « cadres des fonctions métropolitaines » (CFM) et les « cadres ET professions intellectuelles supérieures » (en gros, les précédents plus les emplois dits « non stratégiques » ) et d’autre part la ville-centre avec l’aire urbaine. Le chiffre que vous citez (15%) correspond aux « cadres des fonctions métropolitaines » de l’aire urbaine de Grenoble (14% en 2009 dans ce document: http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1278).

    La part des « cadres des fonctions métropolitaines » (CFM), pour la seule ville de Grenoble est quant à lui passé de 12,5% en 1999 à 17,4% en 2009 (http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=99&ref_id=analyse) soit une évolution semblable à l’aire urbaine !

    Alors, certes il y a un phénomène de gentrification à Grenoble (surtout à Berriat et dans une moindre mesure à Championnet) mais non, Grenoble ne concentre pas les CFM au détriment de sa couronne périurbaine, et surtout le processus de périurbanisation n’est pas uniquement le fait de ménages de la classe moyenne en voie de déclassement et à la recherche de foncier bon marché, comme le démontre cette étude : http://www.metropolitiques.eu/Pourquoi-s-installer-en-periurbain.html. Le rêve du pavillon de banlieue, synonyme de réussite sociale a hélas encore de beaux jours devant lui.

    Tout ceci pour dire que cela ne justifie pas que le logement à Grenoble et dans sa couronne périurbaine soit aussi cher et qu’il ne faut rien changer mais cela l’explique, en partie.

    En conclusion, je rejoins totalement ce que disait Maryvonne Boileau, lors du conseil municipal du 22/10/01 à propos de la Caserne de Bonne (http://www.ades-grenoble.org/ades/elus/dossiers/logement/mb011022.html).

    Cordialement

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