Grenoble libère la ville de la pub

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On l’a dit, on le fait ! En ne reconduisant pas le contrat liant la Ville de Grenoble à JC-Decaux, le Rassemblement tient une nouvelle fois l’un de ses 120 engagements pris devant les Grenobloises et Grenoblois : libérer progressivement l’espace public de la publicité.

La pub : « un distributeur de bonheur » envahissant et intrusif

Depuis son explosion dans les années 1960, la publicité a envahi notre quotidien. A la télévision, sur internet ou au cœur de l’espace public, elle tend à monopoliser ce que d’aucuns qualifient de « temps de cerveau disponible » pour diffuser insidieusement son message déconnecté des réalités économiques et sociales d’aujourd’hui. Au point que les Français sont 73% à la trouver envahissante et 85% à la juger intrusive (enquête « Publicité et société » 2013). Bien loin de l’image de « marchande de bonheur » que Jacques Séguéla tente de vendre dans une interview pour Place Gre’net.

AVAP

Réduire la publicité en ville : on l’a dit, on le fait !

Dans ce contexte, libérer l’espace public de la publicité répond aux récentes évolutions historiques de la ville : de la nature plutôt que du bêton, le tramway plutôt que la voiture, des immeubles de hauteur limitée plutôt que de grandes tours… L’affichage publicitaire JCDecaux a été installé à Grenoble en 1976 alors que la ville était pensée comme un simple espace de consommation et de transit. Sa raison d’être est devenue plus qu’infondée avec la renaissance du commerce de proximité, l’effervescence de la vie de quartier et l’omniprésence du piéton et du cycliste. C’est pourquoi le Rassemblement s’est engagé durant la campagne municipale à réduire la publicité en ville. Notre engagement n°15 deviendra bientôt une réalité. Il permettra de valoriser l’identité de Grenoble, garantira une réelle « liberté de réception », protègera les enfants du matraquage des grandes marques et libèrera le tissu économique local de la pression publicitaire des grands groupes.

Quelles étapes pour la disparition du mobilier publicitaire JCDecaux à Grenoble ?

Le contrat actuel liant la Ville de Grenoble à JCDecaux arrivera à son terme au 31 décembre 2014. Il ne sera donc pas reconduit et aucun nouvel appel d’offre ne sera lancé pour l’affichage publicitaire. Les premiers panneaux seront démontés à partir du 1er janvier 2015. Alors que ces 326 espaces (sucettes, 4×3 et colonnes Morris) auront totalement disparus de l’espace public dès le mois de mai, une cinquantaine d’arbres prendront leur place. Quid des arrêts de bus et de tram ? Le contrat entre JCDecaux et le SMTC courant jusqu’en 2019, ces derniers resteront, pour le moment, en place. Affaire à suivre, donc, au niveau de la Métropole.

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Quel coût pour les Grenoblois ?

Si la redevance perçue par la Ville dans le cadre du contrat 2004-2014 était de 600 000 € par an, en cas de nouveau contrat elle se serait seulement située dans une fourchette allant de 100 000 à 150 000 € par an. Raison de cet écart : l’affichage publicitaire est, depuis 2004, concurrencé par la publicité sur internet ; sa valeur marchande a ainsi chuté ces dix dernières années. Cette décision relativement peu coûteuse sera notamment financée par la baisse de 25% des indemnités des élus votée lors du conseil municipal du 14 avril 2014 et par les économies de protocole déjà réalisées (baisse drastique du nombre de voitures de fonction pour le maire et les élus, réduction des frais de réception et de communication…).

Quel avenir pour l’affichage informatif municipal ?

La réduction de la publicité en ville se doublait d’un autre engagement du Rassemblement : la mise en place d’un affichage « alternatif » destiné à la communication municipale et de panneaux d’expression libre plus nombreux. Ces derniers verront le jour à l’horizon de juillet 2015. Ils permettront de réguler la concurrence sévissant actuellement entre toutes les formes d’expression en distinguant trois types d’affichage : le culturel « commercial » (spectacles payants, concerts…), l’associatif culturel et local et celui d’opinion citoyenne, politique et syndicale. Comme sur l’ensemble des politiques portant sur le quotidien des habitants, la méthode utilisée sera la concertation, et le dialogue permanent : les lieux d’implantation de ces nouveaux mobiliers seront choisis en lien avec tous les acteurs concernés : habitants, associations et acteurs culturels notamment.

Portée par Lucille Lheureux, adjointe aux Espaces publics et à la Nature en Ville, cette volonté politique aujourd’hui concrétisée par les actes est une première pour une grande ville européenne.

5 commentaires

  1. Bravo, c’est une belle initiative. Merci au nom des habitants du centre ville. Il sera tellement plus agréable de voir un arbre à la place de ces panneaux qui enlaidissaient le champ visuel. Ne plus cautionner les messages de ces grands groupes commerciaux est courageux d’autant plus qu’ils étaient très souvent en parfait décalage avec notre réalité quotidienne et ne faisaient pas écho à nos idéaux! Place aux arbres, aux infos culturelles, aux activités et performances de nos jeunes, à la vraie vie….

  2. vous l’aviez dit vous le faites ! Dont acte ! retirez les colonnes sucettes mais conservez les colonnes Morris, qui font partis de notre patrimoine. mettez de l’info culturelle mais gardez les !

    1. Bonjour,
      ces colonnes Morris ne sont pas la propriété de la Ville de Grenoble. En outre, malgré leur aspect esthétiquement ancien, ce ne sont pas des pièces patrimoniales originales.

      1. Je sais bien que ce ne sont pas « des pièces originales » (les premières ont été installées à Paris il y a 150 ans). Elles stimulent notre imaginaire comme par exemple les entrées de métro en ferronnerie à Paris ou autre mobilier urbain. Des colonnes Morris avec des affiches de spectacles ou films, ça fait partie du paysage urbain, au même titre que les arbres ou que les places minérales comme le « place du trib ». J’invite tout le monde a les identifier dans grenoble et a regretter leur disparition.

  3. Si je soutiens vivement l’initiative concernant les panneaux publicitaires, je me demande, s’il ne serait intéressant d’avoir aussi une réflexion sur ces tonnes de prospectus qui submergent nos boîtes aux lettres tous les jours.

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