INTERVENTION FORUM LA CRAU
Invitation au nom des Verts, remerciement et intérêt pour ce type de manifestation où on se réunit autour de problèmes concrets qui intéressent les citoyens et ou cela permet d’échanger au niveau de toute la gauche et au delà.
Penser globalement, Agir localement.
On a aujourd’hui de plus en plus besoin de cela. Nécessité de resituer nos oppositions et propositions au PLU en cours dans un cadre + global.
celui de la situation de l’environnement en général
celui de la situation de l’environnement dans l’aire toulonnaise.
Sur l’environnement en général rappel de quelques vérités aujourd’hui établis et qui doivent nous guider.
le mode de développement que nous avons connu ces trente dernières années n’est plus « soutenable » Quelques chiffres tirés du dernier rapport sur l’environnement de l’IFEN.
Le réchauffement climatique, qui était il y a dix ans encore une hypothèse contestée a acquis aujourd’hui la force d’une évidence. Le principal responsable aujourd’hui de l’augmentation c’est le secteur des transports (+ 23 % hausse de la production de GES entre 90 et 2003) .
Si on continue comme cela, l ‘augmentation de la température sera au minimum de 2,3 degrés, 4 ou 5 pour certains experts même. La revue durable citait comme exemple que ça donnerait à la Suisse le climat qu’a aujourd’hui l’Andalousie. En fonction de cela, certaines zones sont plus sensibles et l’IFEN pointe en particulier le S-E de la France …
La ressource en Eau tend à diminuer globalement entraînant dans certaines régions du monde des conflits. Notre consommation actuelle (sociétés occidentales) ne peut être généralisé sur la planète. Dans notre région même baisse sensible des nappes et obligation d’économie
Les énergies fossiles et en premier lieu le pétrole tendent à diminuer ou sont déjà en diminution selon les experts. D’ou tension sur les prix et conflits. La aussi l’accès à notre mode de vie des pays émergents (Chine) entraîne des tensions insupportables. Egalement pour le gaz et le matières premières.
La biodiversité est en baisse rapide, notamment pour les espèces vivant dans les milieux agricoles et forestiers (- 18 à – 27%) , bien sûr liés au recul de ces espèces. Cela fait toujours rire ou grincer des dents les élus locaux (cf Ritondale) mais tout est lié et chaque espèce a une fonction..
Bref si on continue notre mode de développement actuel il nous faudrait, selon les chiffres 2 ou 3 planètes … Or nous n’en avons qu’une et elle fatigue …
Ce qui veut dire qu’il ne suffira pas de répartir autrement les résultats de la croissance dans nos pays ou avec les Pays du Sud, il faut pour survivre qu’on change notre mode de développement.
Alors, quel rapport avec notre niveau local ?
Ici toutes les tendances semblent exacerbées :
Il fallait en 1972 280 m2 de superficie pour habiter, se déplacer, travailler et consommer dans l’aire toulonnaise. … Il en faut en 2003 420 m 2. Bien plus tout nouvel habitant de l’aire toulonnaise entre 1972 et 2003 a consommé pour cela 860 m2 soit 4 fois plus que l’habitant de 1972
Le type d’habitat qui a le plus augmenté, dans la vallée du Gapeau c’est l’habitat individuel « pur » c’est à dire hors lotissement, le plus consommateur d’espace et le plus soumis au tout voiture.
Sur ce plan là aussi l’aire toulonnaise bat des records ; sur une ville comme La Crau ce sont 95% des déplacements qui se font en voiture.
Le recul des espaces naturels et des espaces agricoles a été continue : l’urbanisation a augmenté en trente ans de 12 000 hectares sur le territoire du SCOT au détriment pour moitié des espaces naturels et pour moitié des terres agricoles . Le danger est particulièrement grand pour les terres agricole qui ont perdu un tiers de leur surface en trente ans …
Les nombre de jours où la qualité de l’air est mauvaise dans l’agglomération toulonnaise est deux à trois fois plus élevé qu’en France (+ de 50 j) : du à l’ozone et généré en grande partie par le trafic automobile.
C’est pourquoi aux différentes échelles, les PP commencent à réagir (cf Kyoto) . C’est pourquoi un autre aménagement du territoire est nécessaire : loi SRU / objectifs de DD et limitation souhaitée de l ‘étalement urbain. C’est pourquoi aussi, loi sur les agglomérations et pays (même si …)
Quelles conséquences pour le PLU de La Crau ?
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas en rupture avec cette logique, même si l’ouverture à de nouvelles terres apparaît freinée.
L’étalement urbain continue avec l ‘urbanisation sur le secteur de Collet long (disparition d’un espace naturel) et des Martins hors centre urbain.
La perte des espaces naturels est de 300 hectares ce qui est considérable dont + de 60 passeront en zones urbanisées.
Les Zones agricoles On peut s’étonner, à juste titre, du passage de 233 hectares d’espaces naturels en zone agricole, en fait des déboisements pour planter de la vigne en coteaux. Il semble y avoir un certain flou sur ces opérations pour savoir si ce sont de nouvelles plantations ou la régularisation d’opérations déjà effectuées. Quelque réflexions à ce sujet.
On ne peut pas parler de compensation en ce cas : la compensation serait qu’on reprenne des zones en voie d’urbanisation (ex AU ou B) pour remédier aux zones agricoles perdues. Ce n’est pas le cas
En outre, la qualité agronomique des terres n’est pas la même. On perd des terres agricoles de haute qualité en plaine pour des terres de coteaux où seul la vigne peut pousser
Mes amis de la Confédération Paysanne font actuellement campagne sur le thème des menaces sur la viticulture. Quel avenir dés lors pour ces terres ?
Les problèmes de déplacement. Ce mode de développement ça veut dire plus d’autos dans un contexte où les Transports en Commun sont très peu utilisés.
TPM a baissé les tarifs du car mais la CC Gapeau n’est pas concernée d’où prix onéreux.
Tout le monde parle de la LGV mais pas grand monde se bat pour le développement du rail, en particulier sur Toulon – Hyères (monovoie et donc difficile à développer) . La municipalité veut ouvrir une halte à la Moutonne (…) mais en attendant tous les terrains urbanisés en bord de voie seront autant de freins demain au développement de la ligne.
Le PLU de La Crau, comme la plupart de ses voisins ignore les transports doux et le vélo en particulier. Pourtant la Crau, ville de plaine, se prêterait bien à son développement.
5) Les cours d’eaux et le Gapeau : Problème de crues : qu’en est – il d’un PPR sur la Crau ? Quelle action au niveau du bassin versant : le SAGE en panne alors que pollutions, débit …
Conclusion : comment peut – on aujourd’hui élaborer un document d’urbanisme sans tenir compte de ce qui nous entoure : le SCOT était fait pour cela. Dans certaines agglomérations, tous les PLU ont été suspendus en attente de l’élaboration du SCOT. Attitude logique puisque chaque PLU devra être compatible avec le schéma. Dans l’aire toulonnaise, chaque maire se dépêche au contraire de faire sa petite tambouille dans son coin avant que le SCOT ne sorte. Un exemple : tout le secteur des Borrels – Sauvebonne et vallée du Gapeau apparaît comme l’ espace agricole et naturel à préserver à l’échelle du SCOT mais chaque commune ne le prend pas en compte.
Jean – Claude ALBERIGO