Suite à l’enquête publique qui s’est achevé fin avril 2011 et au rapport des trois commissaires enquêteurs qui ont émis un avis favorable assorti de nombreuses réserves et recommandations, la municipalité hyéroise a revu sa copie et le texte définitif sera soumis au vote du Conseil Municipal ce vendredi 22 juillet.
Nous prenons acte de l’intégration de certaines réserves et recommandations issus de l’enquête publique dans le PLU, tout en restant vigilants sur certains projets : la « prise en compte des paramètres socio-économiques » quant au tracé du chenal de crue du Roubaud, qui menace l’existence des Jardins Solidaires, les conditions d’ aménagement de la parcelle où était implantée la Police Municipale (pl Henri Dunant) ou les projets d’urbanisation du secteur de Costebelle.
Nous nous opposerons, suivant en cela les recommandations de l’Etat et des commissaires – enquêteurs, au projet de hameau nouveau intégré à l’environnement prévu à Ste Eulalie, comme au déclassement de zone agricole au profit d’une zone de loisirs. Cela montre que la volonté d’urbanisation de la vallée du Gapeau reste présente, malgré les avatars du projet de St Eulalie.
Nous serons attentifs aussi au devenir de la presqu’île de Giens et des zones humides d’eau douce (Macany, le Ceinturon), ainsi qu’à la stratégie de protection des EBC (Espaces Boisés Classés), remise à une révision ultérieure du PLU.
Nous dénonçons l’urbanisation prévue à la pointe des Loubes, sur des espaces agricoles, au parking à l’Ayguade sur une zone humide, ainsi qu’au projet du port lacustre aux Salins.
Ce que nous déplorons aussi avec force, c’est le manque d’ambition sur quatre points précis : le développement des modes de déplacement doux, la politique de gestion des déchets, le maintien de l’activité agricole et le développement d’un habitat durable.
Nous réclamons avec le mouvement associatif, depuis des années, un plan urbain de circulation à vélo pour la ville d’Hyères : le Maire répond par des projets de pistes cyclables sur des itinéraires touristiques concernant principalement le littoral: c’est bien, mais largement insuffisant. Comme est insuffisant la politique de transports publics : si la création d’un pôle d’échange à la gare SNCF est pertinent , le transfert de la gare routière ne peut se concevoir sans des liaisons cadencées, et en site propre, entre la ville et le futur pôle d’échanges.
La municipalité reconnaît la saturation très prochaine de l’usine d’incinération du SITTOMAT à Toulon, elle adoube le projet du département de construction d’une nouvelle usine (pour quelle commune ce cadeau ?) et elle persiste à confondre le tri sélectif avec les quelques points d’apports volontaires installés. Aucun projet de mise en place de tri sélectif n’apparaît dans le rapport de présentation. Les écologistes prônent, quant à eux, le développement du tri sélectif sur Hyères comme sur les communes de TPM et s’opposeront à la construction d’un nouvel incinérateur, facteur de risque pour la santé et l’environnement.
La municipalité se félicite publiquement de sa politique agricole : on ne peut que lui rappeler les chiffres : 330 hectares qui figuraient en zone agricole à l’ancien POS disparaissent dans le PLU soit prés de 10 % du total. Pas de quoi pavoiser d’autant que nous n’avons pas été entendus sur la nécessité de mettre en Zone Agricole Protégée le secteur de St Eulalie – les Borrels – Sauvebonne. Et pas davantage pour favoriser l’accès au foncier aux candidats à l’installation agricole
Le PLU pourrait être également un outil pour encourager les énergies renouvelables, au travers des règlements de zone et des incitations fiscales, et pour promouvoir un habitat économe en énergie ; Rien de tout cela dans le projet hyérois, et pas davantage de volonté de mettre en œuvre, comme dans beaucoup de villes de France et d’Europe, des éco – quartiers.
Nous sommes face à des défis environnementaux et économiques dont notre municipalité, conservatrice et frileuse, n’a pas mesuré les enjeux : préserver la qualité de l’air, de l’environnement, de l’alimentation, économiser les matières premières et l’énergie, développer de nouvelles activités économiques durables.
Pour le département du Var en général, et Hyères en particulier, le retard se creuse. Jusqu’à quand ?