Projets de porcheries industrielles : le préfet serait-il devenu un Pinocchio de l’environnement ?

Reprise du communiqué de presse de Paulo-Serge Lopes,
conseiller régional Europe Ecologie.

L’autorisation d’une porcherie industrielle sur la commune d’Houtkerque atteste qu’en accordant de facto un droit à polluer, le préfet se fait le porteur du slogan sarkoziste « l’environnement cela commence à bien faire ».

Or cette décision préfectorale constitue un blanc seing à des promoteurs ne pouvant plus exercer en Belgique du fait principalement des dégâts infligés à l’environnement par ce même type de pratiques d’élevages.

Elle témoigne d’une incohérence manifeste avec les propres demandes adressées par le représentant de l’Etat à destination des collectivités locales enjoignant ces dernières de concourir à l’amélioration de la qualité des cours d’eau…

Le préfet contrevient ainsi aux prescriptions du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du Bassin Artois-Picardie, comprenant notamment le secteur de l’Yser, qu’il est censé justement faire appliquer.

Le principal objectif du SDAGE est d’atteindre, d’ici à 2015, 50% des eaux de surface en bon état écologique ce qui se révèlerait impossible à remplir avec un accroissement des élevages porcins industriels générant du lisier et donc une pollution aux nitrates.

De même le préfet a par cette décision fait défaut à l’application d’une mesure phare du Grenelle de l’Environnement à savoir que la restauration collective intègre en 2012 de l’ordre de 20 % de produits issus de l’agriculture biologique…

La production porcine en Flandre n’aura d’avenir que si elle se déleste de la logique intenable du toujours plus et ce au profit d’un mode d’élevage limitant aux maximum les effluents et fournissant prioritairement le marché régional.

Nous apportons donc notre soutien aux actions en justice, portées notamment par l’association DEFI, à l’encontre de l’ensemble des projets de porcheries industrielles en Flandre et demandons instamment que le préfet prononce au final à leur encontre un moratoire.