Depuis de trop longues années, les associations sont soumises à une dégradation administrative croissante de leurs conditions d’exercice et de ressources. La forme la plus inacceptable de cette dégradation est la marchandisation de l’action éducative et citoyenne, la multiplication des appels d’offres et mises en concurrence. Cette situation intenable dévore stérilement le temps de nos bénévoles et de nos salariés alors que nos moyens de fonctionnement diminuent. Ce mode de fonctionnement va totalement à l’encontre du projet de société solidaire et désintéressé que nous portons.
Face à cette situation qui s’aggrave d’année en année, la plupart de nos structures défendent cette idée simple et d’évidence : notre travail éducatif relève de l’intérêt général et devrait faire l’objet de missions subventionnées de manière pluriannuelle,
- dans un environnement administratif incitatif et non étriqué dans le contrôle,
- dans un environnement facilitateur et non sans cesse alourdi, éloigné des réalités de notre engagement citoyen bénévole, composant majeur du lien social.
Cette revendication d’organiser notre travail sur la base de missions subventionnées pluriannuelles est fortement étayée par le fait que les institutions, contrairement à ce qu’elles prétendent, ne sont pas « obligées » de recourir à la mise en concurrence, et par la volonté sociale largement partagée de sortir nos structures et nos salariés de la précarité en progressant dans la contractualisation et en enrayant la disparition de nos moyens.
Cet appel est déjà co-signé par plusieurs fédérations et réseaux associatifs d’éducation populaire, d’aide à la personne, de défense de la nature, d’économie solidaire, de formation
et de culture populaire, qui vont poursuivre l’action jusqu’au débat de
l’élection présidentielle, et sans doute au-delà. Chaque citoyen
a sa place dans ce combat pour la générosité.