Un laboratoire japonais, le Tokyo Metropolitan Industrial Technology Research Institute, a mesuré la concentration de quatre produits radioactifs dans l’air de Tokyo. La Commission de Recherche et d’Information indépendantes sur la Radioactivité (Criirad), créée en 1986 au lendemain de l’accident de Tchernobyl, a jugé ces résultats « inquiétants ». En moyenne sur 42 heures, l’activité de l’iode 131 s’élève à 14,9 becquerel par mètre cube (Bq/m3), celle de l’iode 132 à 14,5 Bq/m3, celle du césium 134 à 3,4 Bq/m3 et celle du césium 137 à 3,2 Bq/m3.
« En situation normale, le seul radio nucléide que l’on s’attend à mesurer dans l’atmosphère est le césium 137″, en raison d’une contamination résiduelle après la catastrophe de Tchernobyl, mais à un taux environ « un million de fois inférieur », souligne la Criirad.
« Le plus préoccupant est que Tokyo n’est pas le secteur le plus touché par le passage des masses d’air contaminé. Ces éléments très – trop – lacunaires nous conduisent à nous interroger sur les niveaux d’exposition des personnes résidant à moindre distance de la centrale de FUKISHIMA DAIICHI (Tokyo est situé à 230 km au sud). A quels niveaux de contamination ont été exposés les habitants de la Préfecture de Fukushima(l’évacuation est limitée à un rayon de 20 km) ou encore ceux du secteur d’ONAGAWA où les débits de dose ont été multipliés par 100, voire par 1 000 (à Tokyo, l’augmentation n’aurait été que d’un facteur 16) ? Et qu’en est-il des habitants de la Préfecture d’IBARAKI où l’élévation du niveau de rayonnement ambiant est un peu supérieure à celle de Tokyo et surtout bien plus prolongée ?
« L’ASN fait le point sur la situation de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’ébullition de l’eau des piscines se poursuit. De nouveaux moyens pour refroidir le combustible sont envisagés.
L’exploitant TEPCO et les autorités japonaises poursuivent leurs efforts pour rétablir le refroidissement du combustible nucléaire, en se concentrant en priorité sur les cœurs des réacteurs n°1, 2 et 3 et sur les piscines des réacteurs n°3 et 4. Un largage d’eau par hélicoptère a été mis en œuvre à quatre reprises au-dessus du réacteur n°3. Une intervention par camions équipés de canons à eau a permis de projeter 30 tonnes d’eau. Une deuxième intervention avec des moyens de plus grande puissance est actuellement en cours de mise en œuvre. »
« L’exploitant TEPCO a par ailleurs annoncé qu’une ligne électrique à haute tension avait pu être posée jusqu’à la centrale mais sa connexion pourrait ne pas intervenir avant dimanche . Les opérations de décompression volontaire des enceintes conduisent toujours à des rejets radioactifs.
L’alimentation électrique de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima n’était pas encore rétablie vendredi après-midi.