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  1. Indépendance des médias, liberté d’informer et création

     

    Vers une 6ème République dans une Europe fédérale, présidentielles 2012

    Propositions portées par Eva Joly pour les médias

     

    Jamais depuis l’ORTF, l’audiovisuel public n’a été aussi dépendant du pouvoir politique. La loi de janvier 2010 sur la protection des sources est bafouée au plus haut niveau. Des pressions politiques sont exercées sur les journalistes et les éditeurs de presse.

     

     

    Assurer l’indépendance des médias, défendre la liberté d’informer et soutenir la création audiovisuelle

    Les dirigeants de l’audiovisuel public sont nommés par le Président de la République. La télévision publique redevient la télévision d’État et, en même temps, ses ressources sont bridées (redevance bloquée, suppression de la publicité, développement de partenariats privés parfois exigeants sur les contenus) au profit du privé.

    Les médias privés, qu’ils soient audiovisuels ou écrits, voient leur capital se concentrer entre les mains d’un nombre de plus en plus réduits d’actionnaires ou entrent sous la coupe de puissants groupes financiers ou industriels qui ont obtenu que leurs cahiers des charges soient moins contraignants vis à vis de la production d’œuvres originales.

    Le métier de journaliste est de plus en plus difficile à exercer. Les pressions par l’éditeur ou des lobbys sont exercées sur les rédactions. Dans le même temps, la profession se précarise et les conditions de travail se dégradent.

    Il y a urgence à rétablir l’indépendance des médias et à permettre l’exercice du métier de journaliste en toute liberté. L’enjeu est de taille : la liberté d’informer est une condition fondamentale de la démocratie.

     

    Pour une réforme du financement de l’audiovisuel public et de sa gouvernance

    • Toute société détenant plus de 10% du capital d’une entreprise de presse sera exclue du droit de répondre à un marché public ;
    • Redéfinir le rôle et les missions du CSA pour assurer son indépendance réelle et de revenir sur la nomination des dirigeants de l’audiovisuel public par le Président de la République ;
    • Garantir un soutien à l’audiovisuel public, renforcer ces collaborations avec d’autres services publics (éducation, emploi, santé…), définir une charte de déontologie en cas de conflit d’intérêt pour les animateurs-producteurs dans le service public ;
    • Aider l’audiovisuel public à investir dans les nouvelles technologies pour diversifier les accès aux contenus et aux écrans, éduquer les jeunes publics aux usages de l’Internet et à la lecture de l’information ;
    • Des Etats généraux de la profession (syndicats de journalistes et éditeurs de presse, audiovisuel et Internat) devront se tenir pour formuler des propositions relatives aux évolutions du métier, du statut et de la rémunération des journalistes ;
    • Dans chaque entreprise de presse, une Association de journalistes et/ou une société des rédacteurs, doit être constituée, selon les modalités qui seront à préciser par la loi (élections sur le modèle des élections professionnelles).

     

  2. Pour une écologie de l’Art et de la Culture

     

    Vers une Société du bien être, présidentielles 2012

    Propositions portées par Eva Joly pour l’Art et la Culture.

     

    Pour EELV, la culture est un élément consubstantiel du projet écologiste ; c’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de bien culturels standardisés.

     

     

    Démocratie

    Le projet écologiste pour l’Art et la Culture s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. La charte de Fribourg sur les droits culturels, la Déclaration universelle pour la diversité culturelle de l’UNESCO, l’Agenda 21 de la culture adopté par Cités et Gouvernements Locaux Unis, la Charte des droits culturels de Fribourg et la défense de la liberté d’expression et de création contre la censure et le « fait du prince », en sont les piliers.

     

    Action

    Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du « rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité ! Elle ne doit plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.

    EELV réaffirme sa volonté de refonder une politique pour la création et l’action culturelle inclusive qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel. Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

     

    Emploi

    Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs. Il est en me^me temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

    Société

    Les artistes doivent occuper une place privilégiée au cœur de la Cité qui ne soit pas l’apanage du « star system » mais bien la manifestation d’un rôle citoyen dans une démocratie avancée.  La défense et la promotion des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture contribueront à une plus grande équité culturelle des territoires et des populations en France et dans le pays avec lesquelles nous devons coopérer.

    Les écologistes considèrent les arts et les cultures comme des biens communs de l’Humanité qui doivent être soutenus en tant qu’un service public d’intérêt général investi d’une responsabilité en faveur de l’égalité d’accès de tous et toutes.

     

    Pour une culture au cœur d’un nouveau projet de société

    • Réinventons un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
    • Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et de promouvoir les droits culturels et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile ;
    • Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux œuvres à tous les publics. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées et remplacées par des dispositifs mieux à même d’assurer le financement de la production artistique et culturelle ;
    • Développons l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.
    • Créons un fond de soutien pour encourager le dialogue interculturel et les pratiques artistiques participatifs avec des artistes engagés.

     

    Pour une éthique de la gouvernance culturelle

    • Réformer en profondeur la gouvernance du Ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » ;
    • Renforcer l’application de la charte de mission de service public, notamment en matière de responsabilité sociétale en environnementale ;
    • Rééquilibrer les subventions de l’Etat en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux ;
    • Imposer la parité femmes/hommes à la tête des établissements artistiques et culturels conventionnés avec la mise en place d’une mission d’évaluation ;
    • Construire une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales ; réunir les acteurs publics et professionnels pour proposer un loi cadre qui distingue les responsabilités des différents échelons en expérimentant des collectivités chefs de file en proposant ;
      • Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
      • A l’Etat, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
      • A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale…
    • Renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

     

    Pour une économie équitable des arts et de la culture

    • La création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
    • Un versement des subventions attribuées aux structures culturelles accéléré sensiblement de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine ;
    • Une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favorisera l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les œuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe sera reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes ;
    • Le soutien aux emplois d’intermittents du spectacle, en revenant sur les principes des réformes de l’UNEDIC de 2004 et en garantissant un revenu entre les périodes d’activités professionnelles et les temps de préparation ;
    • Lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste.

  3. Faire de la culture le 4ème pilier du développement durable

    Faire du lobbying pour le Sommet Rio+20

    Ce document offre des idées pour la considération d’activistes, réseaux et d’acteurs culturels qui pourraient être en train de préparer une contribution au Secrétariat de la Conférence Rio+20 afin d’influencer la rédaction des documents initiaux des négociations.

     

     

    Agenda 21 de la culture – Commission culture de CGLU: www.agenda21culture.net
    Contact: agenda21cultura@bcn.cat

    Les contributions s’envoient au Secrétariat de la Conférence Rio+20: http://www.un.org/News/Press/docs/2011/envdev1227.doc.htm
    La date limite d’envoi est le 1er novembre 2011.

     

    Contexte

    Voici un résumé avec des idées issues d’environ 10 ans de débats sur la relation entre la culture, les politiques locales et le développement durable. Ces discussions sont « nouvelles » pour le secteur culturel, et la proximité du Sommet de Rio+20 a augmenté le partage d’information et la prise de conscience à cet égard.

    Les débats ont surtout eu lieu dans des villes, ils ont été organisés par des ONG, des associations, la société civile et les gouvernements locaux.

    Nous sommes convaincus que ces contributions ont un sens dans un débat ouvert sur le futur du développement durable : sa structure conceptuelle, le cadre institutionnel international et sa déclinaison au sein des nations et des villes.

     

    1. Le concept de « développement » évolue

    On n’entend pas actuellement le développement de la même manière qu’en 1972, 1987 ou 1992. Le concept a évolué. Edgar Morin, Amartya Sen ou Arjun Appadurai (pour n’en citer que quelques-uns) se sont exprimés sur le sens du terme développement après 1992.

    Il faut tenir compte de ces contributions ! On peut résumer comme suit l’évolution du concept «développement» : actuellement, développement signifie liberté, élargir les possibilités de choix, mettre les êtres humains – enfants, hommes et femmes – au centre du futur.

    Actuellement, les êtres humains ont des capacités mais il leur manque des competences (capabilités, outils, techniques) pour comprendre le monde et le transformer afin qu’il devienne vraiment durable. Ces compétences sont l’alphabétisme, la créativité, le savoir critique, le sens de l’endroit, l’empathie, la confiance, le risque, le respect, la reconnaissance… On peut considérer ces compétences comme la composante culturelle de la durabilité.

    Ces compétences ne sont incluses dans aucun des trois piliers actuels. Il est évident que la culture a une dimension économique (elle génère de l’occupation et des revenues) mais on ne peut la réduire à un instrument de croissance économique.

    C’est vrai, la culture a une dimension sociale (de lutte contre la pauvreté, de participation, d’égalité des droits…) mais on ne peut la réduire à un instrument qui favorise l’inclusion sociale ou qui donne de la cohésion à une société ; c’est beaucoup plus que cela.

    La culture a une dimension environnementale mais on ne peut la réduire à un instrument qui fasse prendre conscience de la responsabilité environnementale. Le paradigme de la durabilité requiert un composant culturel explicite. La communauté internationale doit envisager sérieusement l’idée de transformer le modèle à trois piliers en un modèle à quatre piliers dans lequel la culture serait le quatrième.

    Un premier essai de débat de la composante culturelle de la durabilité a eu lieu lors du Sommet de Johannesburg de 2002, lorsque la France, le Mozambique et l’UNESCO organisèrent la table ronde « La culture est le quatrième pilier du développement durable».

     

    2. Une compréhension du développement qui ne s’ajuste pas à la mondialisation

    Le modèle des trois piliers se base sur une vision occidentale (étriquée). Ce modèle n’inclue pas explicitement des valeurs essentielles pour chaque individu de notre monde, telles que le bien-être, le bonheur, l’équilibre, l’harmonie ou l’identité, qui sont explicites et pleinement intégrées au concept de développement de plusieurs peoples autochtones et dans les visions sur le développement durable qui émergent dans beaucoup de pays.

    Ces valeurs influencent également la manière de voir actuellement le développement en Occident: les études et recherches menées à bien en France, au Royaume Uni ou au Canada qui visaient à mesurer « les composants d’une vie ayant un sens » offrent des conclusions semblables.

    On ne saisit le sens profond du développement qu’au niveau local. On ne peut pas faire démarrer les modèles globaux s’il n’y a pas de « porte », une gouvernabilité locale où les personnes et les lieux ne se voient pas menacés mais, au contraire, où on les invite et on leur donne des compétences afin qu’ils deviennent acteurs de la mondialisation, c’est-à-dire afin qu’ils créent un nouveau sens sans perdre leur identité.

    Ce processus est culturel et non pas social, économique ou environnemental. Reconnaître la diversité renforce la durabilité. Reconnaître la pluralité des systèmes de savoir s’avère fondamental pour les sociétés vertes. Les gouvernements locaux et la société civile sont les meilleurs instruments pour atteindre ces objectifs.

     

    3. Quelques questions pragmatiques

    Le débat sur le rôle de la culture et du développement durable est présent dans de nombreuses nations et villes. Dans les débats locaux, dans les processus participatifs, la culture émerge comme une des composantes clé pour le développement durable. Une stratégie nationale ou locale pour le développement durable sans des considérations culturelles s’avère moins cohérent, moins ambitieux et moins réaliste.

    Les citoyens D’un point de vue historique, la société civile, les mouvements sociaux et les activistes qui revendiquent la démocratie ont toujours donné une grande importance aux considérations culturelles. La liberté d’expression ou le droit à prendre part à la vie culturelle sont inclus dans la Déclaration universelle des Droits humains.

    Bien que la relation entre droits humains, culture et développement durable n’a pas été analysée en profondeur, il semble évident qu’il existe un droit des citoyens à avoir accès à des ressources culturelles ainsi qu’un droit des citoyens à modeler la vie culturelle actuelle et future.

    Les citoyens, bien équipés avec les « compétences culturelles » mentionnées ci-dessus, doivent être considérés comme les acteurs, et pas seulement les bénéficiaires, du développement durable.

    Les artistes et le secteur culturel Le travail des artistes a eu un énorme impact sur le processus de prise de conscience sur la durabilité. Cet impact n’est pas suffisamment reconnu.

    Il existe de merveilleuses oeuvres d’art (au cinéma, dans les arts plastiques et scéniques ou la littérature, ainsi que dans le design, l’architecture ou la mode) qui se sont avéré être un catalyseur de changement et qui ont été fondamentales pour mieux valoriser la durabilité.

    Le patrimoine matériel (pas uniquement les sites patrimoine de l’humanité) et le patrimoine immatériel sont de bons éléments qui condensent les valeurs que l’on garde pour les prochaines générations. Il existe une énorme frustration au sein des communautés artistiques et culturelles lorsqu’on ne les inclut pas dans les débats sur le développement durable.

    Le manque de ponts entre la culture et le développement durable est une perte d’énergie et de ressources.

    Les gouvernements Les gouvernements nationaux considèrent que la culture est l’âme du développement, et que la diversité est un patrimoine commun de l’humanité (Convention de l’UNESCO sur la diversité des expressions culturelles, 2005).

    Certains gouvernements nationaux incluent des considérations explicites relatives à la culture dans leurs stratégies de développement nationales, c’est le cas du Canada, du Brésil, du Bhoutan, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande…

    Certaines fédérations nationales de municipalités (SALAR en Suède, FMC au Canada, et bien d’autres) ont recommandé aux villes et gouvernements locaux qu’ils élaborent leurs stratégies de développement à long terme en incluant la culture comme quatrième pilier ou dimension.

    Quelques gouvernements locaux ont élaboré des politiques à long terme qui incluent un pilier culturel. Pour n’en citer que quelques-uns : Kanazawa au Japon, Lille et Angers en France, Penang en Malaisie… Le gouvernement du Québec (Canada) élabore un Agenda 21 de la culture afin que la culture soit un pilier ou une dimension de la durabilité.

    Les entreprises La culture (le patrimoine, les arts, les industries culturelles) est l’un des secteurs économiques de croissance les plus rapides. Les secteurs culturels appartiennent à l’économie verte. La responsabilité sociale des entreprises s’étend, et certains plans incluent des projets sur la culture et l’éducation. Plusieurs entreprises valorisent leurs compétences interculturelles et mesurent leur impact culturel local.

    La société civile Le nombre d’ONG qui traitent de thèmes liés à la culture et au développement durable au niveau local est en pleine croissance. Ce ne sont pas seulement les ONG qui travaillent dans le domaine des arts et du patrimoine mais aussi celles qui travaillent avec les médias, la liberté d’expression, l’inclusion sociale, les migrants et l’environnement.

    La crise économique et financière actuelle des pays occidentaux pousse les citoyens vers des valeurs qui donnent un sens à notre vie.

    Le système de l’ONU L’UNESCO a inclus des considérations relatives au développement durable au moins depuis 1996. Le rôle de cet organisme pour fixer des modèles dans le domaine de la politique culturelle s’est avéré extraordinaire. La contribution de la culture pour mitiger la pauvreté a été reconnue par la communauté internationale (OMD 2010).

    Le PNUD, le PNUMA, Habitat… incluent (bien que timidement) des considérations culturelles dans leurs programmes.
    Cités et Gouvernements Locaux Unis CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis) est l’organisation mondiale des villes. En octobre 2004 elle a adopté l’Agenda 21 de la culture (2004) comme document d’orientation pour les politiques culturelles locales et elle a approuvé récemment (en novembre 2010, Ville de Mexico) la Déclaration « La culture est le quatrième pilier du développement durable ».

    Cette Déclaration se base sur l’idée partagée que le monde ne fait pas seulement face à des défis économiques, sociaux ou environnementaux -les 3 domaines aujourd’hui reconnus comme les 3 piliers du développement durable- mais que la créativité, la connaissance, la diversité et la beauté sont les bases incontournables du dialogue pour la paix et le progrès, dans la mesure où elles sont intrinsèquement liées au développement de l’homme et aux libertés.

    Cette nouvelle approche traite de la relation entre la culture et le développement durable à travers de: (1) le développement d’une politique culturelle locale vaste et solide qui se base sur les droits culturels des citoyens, et (2) la présence de considérations et d’analyses relatives à la culture dans toutes les politiques publiques.

    L’Agenda 21 de la culture, approuvé en 2004, relie plus de 450 villes, gouvernements locaux et organisations. On peut le considérer comme la première « charte de principes » internationale sur les politiques culturelles et le développement durable.

     

    4. Quelques résultats souhaitables et faisables pour Rio+20

    Il faut faire tous les efforts possibles pour que le Sommet de Rio+20 soit une réussite.

    Le Sommet de Rio+20 mettra l’accent sur l’économie verte et le nouveau cadre institutionnel pour le développement durable. Un des objectifs du Sommet est « renforcer l’intégration des piliers du développement durable à différents niveaux de la gouvernance – local, national, régional et international ». Cet objectif ambitieux requiert de l’inclusion explicite d’un quatrième pilier: la culture.

    Le Sommet devrait être une opportunité pour parler de la structure conceptuelle du développement durable, analyser les lacunes de sa mise en oeuvre dans les nations et les villes et relever les défis qui se font jour. Nous croyons que la culture doit avoir sa place dans le Sommet.

    La Déclaration finale de Rio+20 devrait inclure un chapitre qui explique la relation entre la culture et le développement durable. Elle doit aussi inclure un chapitre sur le rôle des gouvernements locaux dans le développement durable.

    Ces chapitres reflètent le monde tel qu’il est actuellement. Ces chapitres ne devraient faire de mal à personne.

    La Déclaration finale de Rio+20 pourrait aussi suggérer la création des Objectifs de la Durabilité. S’il en est ainsi, il faut mentionner la culture et inclure des objectifs explicites liés aux arts et à la culture.

    Il est aussi recommandable que la Déclaration finale suggère de créer des mécanismes institutionnels pour analyser plus en profondeur, au cours des prochaines années, la relation entre la culture et le développement durable. On pourrait étudier la possibilité d’une « Décennie de l’ONU sur la culture pour le développement durable ».

  4. ATTENTION À LA PEINTURE !

    Une contribution d’Anna Stein, artiste peintre et sculptrice.

    Peintres et collectionneurs,

    Artistes qui consacrez votre vie à la recherche et à la création, ou amateurs qui désirez acquérir des œuvres,

    Galeristes qui soutienez les créateurs en mettant les œuvres d’art à la portée des collectionneurs

    Savez-vous que…

    …des marchands sans scrupule détruisent leur espace artistique en diffusant une production de tableaux faite en série, et fabriqué soit en France, mais surtout importées des pays de l’Est, l’Ukraine et l’Extrême- Orient ?

     

    Art en série

    Les toiles  exécutées en série, vendues en vrac dans des salons professionnels, sont ensuite achetées par des « galeristes » qui se sont répandus autant à Paris que dans des villes de province comme Honfleur, Dinard etc.Des peintures vendues en gros au prix de 160 E se retrouvent en galerie pour 1700€, celles qui sont à 500€ pour 3000€.

    Pour valoriser ces produits, des commissaires-priseurs sans scrupule les introduisent auprès des amateurs non avertis, dans des ventes publiques pour leur attribuer une cote fabriquée, soutenues par ces marchands.

    Concurrence déloyale

    Si la nourriture a sa malbouffe, la peinture a ses croûtes, détruisant le paysage artistique, créant la confusion des valeurs. L’organisation parfaite de faux marchands avec des vendeurs expérimentés, soutenus par des banques qui accordent avec facilité des crédits d’achats fonctionne à merveille.

    Les galeristes qui font un travail de recherche et de soutien, un véritable travail artistique, sont désavantagés et perdent du terrain. Les vrais peintres sont exclus du marché.  Les amateurs trompés, croyant d’avoir réalisé des achats de valeur, se retrouvent  avec des non-valeurs.   Certains « galeristes » lancent des produits en série avec le slogan « l’Art pas cher pour tous ». Peintures à moins de 100€, que les artistes réduits en esclavage produisent pour 20€.

    Désintérêt politique

    Mais ce n’est pas tout. Les pouvoirs publics -Ministère de la Culture, FRAC, DRAC, Affaires Culturelles de la Ville de Paris se sont désintéressés depuis des décennies de tout ce qui est peinture et  sculpture. Les acquisitions se font uniquement  dans les productions d’installations, photos, nouveaux médias. Les expositions dans les espaces leur appartenant  ne sont plus attribuées aux salons professionnels, lesquels ne peuvent plus montrer des œuvres sélectionnées selon des critères du métier.

    En revanche, des organisateurs de salons, lesquels sont en réalité des loueurs d’espace, foisonnent. En récupérant des phrases comme la « Liberté de la Création » et « l’Art pour tous », ils vendent à qui peuvent payer des emplacements  pour exposer.

    Au royaume des myopes

    Dans ces expositions, parfois même dans des espaces de prestige, se retrouve tout ce qui bouge dans un mélange bizarre : des diffuseurs, des peintures en vrac, des artistes débutants parfois prometteurs, des amateurs qui après quelques cours de peinture croient pouvoir s‘attribuer la place du créateur. Pour un visiteur non averti, il est presque impossible de s’y reconnaître. Il est  abusé et les artistes professionnels aussi.

    Ces derniers sont maintenant dans une sorte de no- Man’s land. Les vrais collectionneurs désertent  le marché de l’art, et cela devient un parcours du combattant pour retrouver des créateurs de valeur. Pour achever la confusion, les organisateurs de ces « salons » s’entendent avec des commissaires de ventes publiques pour introduire ces produits jusque dans les salles Drouot, pour leur créer des cotes.

    Baliser

    On peut se poser la question sur le rôle des critiques d’art et des journalistes. Ils sont ravis d’écrire sur des grands évènements, ne remettant jamais en cause la politique culturelle officielle, se taisant sur la situation des artistes qui ont du mal à apparaître sur leurs pages. Quant à dénoncer ces  faux salons, sont-ils simplement au courant ?

    On peut se poser la question de ce que nos descendants vont hériter dans une dizaine de décennies de cette époque ? Des croûtes sur les murs, et des  débris des achats publics dans les réserves  de l’État.

    La France a toujours été  le pays d’art, que va-t-il advenir de ses  artistes ?

                                                                                      Anna Stein.

     

  5. L’art est public !

     

    l’ART EST PUBLIC

    Contribution de la commission culture

    Europe Ecologie Les Verts

    29 octobre 2011

     

     

    Réponses à l’appel de la Fédération nationale des arts de la rue

     

    L’art est public, enjeu public, affaire publique, affaire de public aussi.

    L’ART EST L’AFFAIRE DE TOUS. C’EST UN ENJEU DE SOCIÉTÉ

    Pour EELV, la culture est au cœur de notre projet de société. Sans conscience, notre existence n’a aucun sens. C’est la présence visible des artistes dans notre environnement quotidien et  leurs propositions de lecture du monde qui nous donne des outils pour vivre plus libres, plus tolérants, et plus solidaires.

    Les arts de la rue ne sont rien d’autres que les arts de la vie. C’est pourquoi nous appelons à une réappropriation permanente et citoyenne de l’espace public, qu’elle soit professionnelle ou amateur. L’art dans la rue c’est la fabrique du citoyen, c’est l’interpellation du quotidien, dans sa poésie ou son absurdité.

     

    DECLOISONNEMENT DE LA CULTURE : ne pas la réduire à son ministère mais qu’elle irrigue tous les champs de l’action publique

    Les missions du Ministère de la Culture ont été dessinées après-guerre dans un contexte de réaction anti-atlantiste et anti-américaine du Général de Gaulle. Il en a découlé une politique culturelle qui fait figure d’exception et a contribué de manière positive à l’aménagement culturel du territoire et au soutien à la création et aux artistes.

    Cependant cette politique culturelle obsédée par « l’excellence artistique » a créé un secteur culturel « à deux vitesses » et a contribué à l’isolement du secteur culturel et artistique dans une « bulle hors-sol » bien éloignée des préoccupations de nos concitoyens.

    Moteur des émergences citoyennes, facteur de cohésion sociale, émancipateur de l’économie territoriale, la culture est une chance pour les territoires. Nous ne nous satisfaisons pas d’un simple retour à une clause de compétence générale. Nous revendiquons que la Culture devienne une compétence obligatoire de toutes les collectivités territoriales, avec des responsabilités partagées et une contractualisation permettant la complémentarité :

    • Aux territoires locauxles Cultures de Tous, l’expérimentation et les pratiques, la proximité, l’éducation et l’enseignement artistique, une responsabilité d’équilibrer l’aménagement culturel, l’aide aux émergences artistiques et culturelles, l’implication des habitants dans la construction des politiques;
    • Aux Etats, la garantie du financement culturel et du Droit Culturel: par exemple, la remise de la Culture au cœur d’une Politique de la Ville forte, la création et la gestion d’un fond coopératif de soutien aux associations culturelles.

    Dans ce cadre de l’Agenda 21 de la culture, il s’agit de promouvoir aussi  la coopération entre les régions, qu’elles soient française, européennes ou du monde, en soutenant les projets de création et d’échanges inter-régionaux, pour les compagnies, associations d’éducation populaire, artistes et manifestations.

    Cette approche du développement culturel d’un territoire qui inscrit la culture dans l’ensemble de l’action collective, doit permettre à plus d’artistes et d’opérateurs culturels de bénéficier des soutiens publics qui sont encore trop concentrés dans les grandes institutions artistiques

     

    CONSTRUCTION DE PASSERELLES : pour une réelle ambition de partage, de

    co-réalisation et de diffusion de l’art en espace public

    D’après l’enquête sur les pratiques culturelles des Français 2008, un quart des français n’ont assisté à aucun spectacle vivant et près d’un tiers d’entre eux se sont rendus quelquefois dans l’année au cinéma et ont assisté exceptionnellement à un spectacle vivant. Il est donc important d’aller à la rencontre des publics, à travailler avec les territoires et mener des actions culturelles.

    Les Arts de la Rue ont un rôle important à jouer dans ce développement des publics, ils sont par leur gratuité pour le spectateur, leur popularité, leur cadre, celui de l’espace public, d’un accès plus facile pour des publics peu familiarisés à fréquenter des équipements culturels, dont l’accès peut parfois être intimidant.

    Les communes, à ce titre ont une immense responsabilité dans l’accueil de compagnies d’Art de la Rue sur leur territoire.

    En terme de diffusion d’une part, parce que ces spectacles étant gratuits pour le public, ils doivent être programmés par les pouvoirs publics ou son délégataire, avec une rémunération permettant aux artistes de vivre dignement de leur travail.

    Cela signifie d’autre part la nécessité pour ces collectivités de construire un partenariat d’accueil et de résidence sur leur territoire sur des durées moyennes à longues, pour permettre aux artistes de trouver des espaces de répétition, de construction de décors et de formation des futurs artistes qui se produiront dans la rue. Soutenir la création signifie penser les choses de l’aval à l’amont, afin de sortir d’une vision strictement évènementielle des arts de la rue.

    Nous proposons par ailleurs de renforcer la présence de la culture et des arts dans les lieux d’éducation, parce que l’art et la culture participent de  l’apprentissage des connaissances et de la citoyenneté. Les arts de la rue ne doivent pas être exclus de ces espaces « publics » par leur vocation que ce sont les écoles, les collèges, les lycées et les universités.

    La rencontre avec les publics passe aussi par la pratique artistique, donc un soutien nécessaire aux pratiques artistiques amateurs et aux actions des associations d’éducation populaire, ainsi qu’un éveil à la sensibilité artistique dès le plus jeune âge.

    L’une de nos propositions phares consiste à encourager, soutenir et financer des fabriques d’Art et de Culture, alternatives crédibles à la folie de multiplication d’éléphants blancs de la culture, équipements démesurés par leur taille et hors sol par leur projet culturel souvent bien loin des nécessités. Ces lieux intermédiaires, qui réinventent par leur transversalité de projets et de pratiques (culturelles ou non) leur rapport à la création et au public, doivent pouvoir être pleinement prise en compte dans les politiques publiques.

     

    CO-CONCEPTION & CONSTRUCTION citoyenne des espaces urbains et publics de demain

    Les politiques publiques se sont construites au fil des décennies au mieux dans à un face à face entre responsables politiques et professionnels. Les habitants des territoires se trouvent exclus du débat.

    La revendication de la mise en œuvre d’un Agenda 21 de la culture à tous les niveaux de décision est une priorité pour les écologistes : elle s’appuie sur la nécessité de promouvoir la diversité, de co-construire des politiques avec la société civile en veillant à impliquer les habitants et leurs représentants et d’inscrire une culturo-conditionnalité dans l’ensemble des politiques publiques, y compris celles de l’Etat.

     

    ENGAGEMENT FORT POUR LA CREATION à travers un soutien accru aux artistes, aux espaces de recherche et de production et aux réseaux de diffusion

    Ce qui manque souvent le plus aux artistes, c’est le temps de la création et de la relation au territoire et aux populations auxquelles il s’adresse. Une écologie culturelle qui ne soit pas soumise aux temps imposés par des politiques de communication frénétiques qui privilégient le marketing aux dépends de la relation interpersonnelle, commande de favoriser le plus possible la permanence artistique dans différents milieux sociaux et professionnels.

    L’indépendance des artistes est primordiale pour Europe Ecologie. Pour cela, nous souhaitons mettre en place, à l’issue d’assises culturelles décentralisées, une conférence permanente des acteurs de la culture, qui permettra de débattre et de définir des comités de choix, paritaires entre les élu/es et les professionnel/les.

     

    PROTECTION DU CHAMP CULTUREL au niveau européen : il doit être exclu de l’application de la directive service

    Pour EELV, la culture est évidemment hors du champ concurrentiel. Les biens culturels ne sont pas des biens de consommation comme les autres, leur spécificité a d’ailleurs été reconnue par la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.

    Ils sont porteurs de sens, d’utilité sociale, de valeurs, et d’ailleurs à ce titre trouvent toute leur place dans l’économie sociale et solidaire. Elle n’a pas pour finalité la recherche de profit et de rentabilité immédiate, elle est une économie tournée vers la solidarité, l’utilité sociale, la démocratie, la participation…

    Dans ce cadre, nous souhaitons développer les outils de l’économie sociale et solidaire dans le domaine des arts et de la culture, comme des couveuses d’entreprises et d’activité culturelles, des SCIC, et soutenir de manière générale le tiers secteur culturel.
     

    AMENAGEMENT DES ESPACES PUBLICS – citadins et ruraux – afin d’en faire des lieux privilégiés de diffusion et d’échanges.

    Le programme d’EELV est basé sur de nombreux principes applicables à l’aménagement des espaces publics: le principe systémique, le réseau à taille humaine, la proximité, la sobriété des flux, le bon voisinage.

    La production artistique doit s’intégrer, « se tricoter » avec les autres productions du territoire. Les Arts de la Rue ont un rôle essentiel à jouer dans ce cadre: ils donnent un sens nouveau à l’espace public, le transforment par la pratique artistique et nous obligent tout à coup à y porter un regard différent.

    Nos engagements en faveur d’une mutation écologique des territoires prennent en compte cette volonté d’en faire des lieux privilégiés de diffusion et d’échanges artistiques.

    Les formes alternatives de propriété du logement, comme les coopératives d’habitants, permettent à la fois de redonner l’initiative aux citoyens, combattre la spéculation et créer des échanges. L’attention à la bio-diversité est aussi la garantie de préserver l’une des sources d’inspiration des artistes…

     

    CONTACTS :    comm-culture@eelv.fr

    Pascale Bonniel-Chalier, adjointe à la mairie de Lyon et responsable EELV de la commission culture

    Corinne Rufet, élue à la Région Ile-de-France et déléguée thématique EELV culture et éducation populaire

    Marie-Christine-Blandin, sénatrice EELV et présidente de la commission culture, éducation et communication au Sénat

     

  6. Qu’est ce qu’un lieu culturel ?

     

    dans un quartier politique de la ville

     

    Quelques jalons inspirés par la pratique de l’association le Comité métallos dans la Maison des métallos ( Paris XIème)

     

    Naissance de la Maison des Métallos

    A la fin des années 90, la Maison des métallos risque de disparaître sous les bulldozers des promoteurs privés. Un collectif d’associations et d’habitants se constitue : le Comité pour une maison des savoirs et des cultures de l’est parisien dans la maison des métallos (appelé Comité métallos) pour éviter cette destruction.

    Ce collectif porte une idée : que la Maison des métallos soit un lieu particulier mixant activités associatives, citoyennes et artistiques géré par un collectif regroupant des représentants des habitants, des associations, des militants syndicaux et des artistes.

    De l’utopie, de la naïveté, probablement, en tous cas l’envie que l’on s’offre le « luxe de l’expérimentation ».

     

    Ce collectif connaît la victoire : la Maison des métallos est achetée par la Ville de Paris au début des années 2000.

    Ce collectif connaît aussi un succès partiel par le cahier des charges choisi par la ville avec quatre axes : la diffusion artistique, le numérique citoyen, les débats et la vie de quartier : un cahier des charges différent d’un traditionnel lieu de diffusion artistique.

    En revanche, la mise en oeuvre du cahier des charges dans le concret donne une prééminence à la dimension de diffusion de spectacles au détriment notamment de la vie de quartier. Et surtout l’idée d’un fonctionnement collégial n’a pas été retenue, c’est un directeur qui gère l’équipement.

     

    Il y a donc aux métallos une mise en tension entre un fonctionnement « traditionnel » d’un directeur mettant en place sa « programmation artistique » et l’utopie d’un lieu d’expérimentation. Du fait de cette utopie initiale réactivée régulièrement par la ténacité du Comité métallos et sa présence au conseil d’administration, il se vit dans cet équipement culturel parisien des éléments particuliers, qui même minoritaires permettent peut être de préciser des questions voire d’apporter des réponses à la question : qu’est ce qu’un lieu culturel ?

     

    La Maison des métallos a une activité diversifiée

    Au début des années 2000, la Maison des métallos que l’on appelle « les métallos » fut largement ouverts aux initiatives des associations locales.

    Aujourd’hui si la majeure partie des espaces et des moyens des métallos sont utilisés à la diffusion artistique, pour préserver l’image de la Maison des métallos, maison populaire et ouverte, d’autres types d’activités y trouvent leur place : la journée de soutien à RESF, le Ciné club ATTAC, des réunions du Conseil de quartier, des fêtes pour les familles, des débats citoyens avec Média Part, les débats Bataille de l’imaginaire, la journée des solidarités, la journée Lire en délire, des projections pour des femmes en alphabétisation ….

    Jalon 1 : un lieu culturel peut couvrir un champ plus vaste que l’artistique Inter actions avec la diversité d’un quartier

     

    Depuis 13 ans, le Comité métallos réalise des actions sur la place devant la Maison des métallos (fêtes, troc de livres, journées du patrimoine, lectures de textes, expositions, interventions de comédiens, de conteurs…) L’objectif est de faire vivre l’espace intermédiaire entre la rue et le lieu culturel : prendre les gens par la main pour entrer dans la maison, franchir la grille, traverser la longue cour, entrer dans le hall, monter les escaliers…

    L’ensemble des actions du Comité métallos se construit en partenariat avec des associations ( centres sociaux, théâtres, maison des associations, MJC, associations, squats, écoles…) , des commerçants (café, libraire, boutique de commerce équitable…). Pour le Comité métallos, la culture peut se développer là ou on ne l’attend pas. C’est aux professionnels de la culture de se déplacer et pas seulement aux publics d’aller dans les lieux culturels. Cette démarche est loin d’être mise en pratique par l’équipement culturel institutionnel.

    Depuis quelques mois, le Comité a obtenu l’installation de tables et de chaises dans la cour, les jours de beau temps : un sas avant de pousser la grande porte vitrée… C’est un élément positif. Les idées ne manquent pas pour développer l’ancrage des métallos dans le quartier, même si l’équipe de direction préfère penser et organiser seule : « Nous n’avons pas besoin d’être accompagné » a répondu la directrice adjointe lors de réunions organisées ponctuellement.

    Jalon 2 : un lieu culturel peut être partie prenante du quartier dans lequel il est situé.

     

    Qui est à l’initiative de la programmation artistique ?

    La programmation artistique de la Maison des métallos est de la responsabilité du directeur. Tous les choix artistiques sont à son image. C’est un enjeu primordial pour l’image médiatique du lieu culturel parisien. L’équipe à la direction doit faire ses preuves en accueillant dans les murs des créateurs nationaux, et internationaux. L’équipement culturel doit rayonner (Anne Hidalgo, élue PS).

    Dans les quartiers de l’est parisien les artistes sont nombreux. Les demandes de la part de plasticiens, de comédiens… d’investir la Maison des métallos sont très grandes. Les Métallos sont donc au coeur d’une tension où la séparation entre acteur/ spectateur n’est pas aussi claire et stable que dans d’autres territoires et d’autres époques.

    Jalon 3 : la programmation artistique peut trouver son origine au delà de l’apanage exclusif de la direction

     

    Qui est à l’initiative de la programmation citoyenne ?

    En réponse au cahier des charges, la Maison des métallos est « réquisitionnée » pour accueillir toute une série de rencontres citoyennes variées et porteuses de sens :

    • La journée Lire en délire à l’initiative de l’équipe de développement local
    • La journée des solidarités à l’initiative d’un élu de l’arrondissement
    • Culture et développement durable à l’initiative d’Arcadi
    • Médias citoyens et pratiques militantes à l’initiative de la Région Ile de France
    • La plénière du conseil de quartier à la demande du maire

     

    D’autres initiatives citoyennes sont programmées aussi par l’équipe de la Maison des métallos : les
    lundis de Média Part, les batailles de l’imaginaire

    Et quelques unes sont amenées par des associations citoyennes, mais plutôt de dimension nationale :
    RESF, Attac … qui entretiennent l’image d’une maison populaire et ouverte

    Jalon 4 : les propositions des citoyennes et citoyens de proximité sont nombreuses mais sont rarement retenues par l’équipe

     

    La direction genrée de la Maison des métallos

    Les femmes ont t-elles une place particulière à prendre dans l’action culturelle ?

    Conformément aux statistiques, la Maison des métallos est dirigée depuis 2005 par des hommes, qui sont les directeurs artistiques. Le poste de responsable adjointe est confié à des femmes qui s’occupent du fonctionnement du lieu (gestion, personnel…). L’équipe est essentiellement féminine, à l’exception de l’équipe technique qui est majoritairement masculine.

    Depuis 8 ans, le Comité métallos réalise le « Parcours filles femmes » à l’occasion de la journée internationale des femmes pour donner à voir la place particulière des femmes, et notamment la place des créatrices du quartier.

    Jalon 5 : la place des femmes dans la création peut être autre que ce qu’elle est aujourd’hui.

     

    Les citoyens peuvent t-ils avoir un avis sur le fonctionnement d’un lieu culturel ?

    Lors du changement de directeur, le Comité métallos a proposé par l’intermédiaire d’une annonce dans La lettre du spectacle aux postulants de venir présenter leur projet. 19 candidats sont venus rencontrer le Comité métallos pour échanger sur leurs propositions.

    Cette initiative fut désapprouvée par les élu/es PS et l’association fut mise en garde par Christophe Girard, Conseiller de Paris à la Culture

    Jalon 6: quelle interaction imaginer entre citoyens et équipement culturel ?

     

    L’utopie « naïve » de 2001 d’un lieu expérimental mixant activités associatives, citoyennes et artistiques géré par un collectif regroupant des représentants des habitants, des associations, des militants syndicaux et des artistes ne détermine pas aujourd’hui le fonctionnement des métallos.

    Néanmoins, cette utopie permet de maintenir vivantes quelques questions-jalons transposables à d’autres équipements.

    Par ce texte, première esquisse d’un texte plus élaboré, je propose ces éléments au débat.

     

    Joelle Barbieux Morel, présidente du Comité métallos

    Pauline Bureau, membre du bureau

    www.lesmetallos.org

  7. Culture au Sénat

     

    COMMUNIQUE DE PRESSE DU 06.10.2011

    La nouvelle majorité sénatoriale a fait l’honneur d’accepter que Marie-Christine Blandin, Sénatrice du Nord, Europe Ecologie Les Verts, la représente, malgré le choix complexe de candidatures légitimes, et de nombreux talents.

     

    C’est avec fierté qu’elle se voit confier cette responsabilité d’animation de la Commission de l’Education, de la Culture, et de la Communication…. dès le lendemain de l’émergence d’une nouvelle majorité de gauche au Sénat.

    Cette commission, même au coeur des débats les plus complexes et les plus aigus, est toujours restée un lieu de dialogue, d’imagination, voire même d’audace contre le couperet trop aveugle de la commission des finances.

    Et ce n’est pas fini …

    Ni avec la complexité : Marie-Christine Blandin pense aux cultures numériques et au droit d’auteur.

    Ni avec les finances : Marie-Christine Blandin pense ici aux effets dévastateurs des restrictions de ressources humaines dans les écoles.

    Ni avec les innovations qui n’ont pas su trouver leur fonctionnement, Marie-Christine Blandin pense particulièrement à Radio France International dans l’Audiovisuel Extérieur de la France…

    « Tout ce dont nous débattrons ici fera émancipation et épanouissement de l’individu, lien et échanges, production et transmission de savoirs, tout fait société. Tout prépare l’avenir. Un bien commun. Ici aussi on travaille pour la paix. »

    Contact presse : Priscilla Cassez 06 20 24 64 65
    130, rue du Faubourg de Douai – 59000 – Lille
    Tel : 03 20 09 72 64 Fax : 03 20 92 61 73
    www.mariechristineblandin.fr

  8. AUDIOVISUEL & PRATIQUES CULTURELLES NUMERIQUES

     

    AUDIOVISUEL & PRATIQUES CULTURELLES NUMERIQUES

    Questions & enjeux pour un programme EELV

     Pistes de réflexion pour l’élaboration des programmes de 2012

     

     

     

    1)     Restaurer une vraie Démocratie dans l’audiovisuel !

    • Il faut que le CSA, (dont les attributions, les moyens humains et financiers, comme le nom doivent évoluer,  pour que ses missions soient intégralement remplies) soit une vraie instance démocratique. L’instance doit être dirigée par une représentation des élus, des professionnels et des usagers, chacun de ces corps choisissant ses représentants. Le président et son exécutif sont choisis par l’assemblée ainsi constituée. L’instance est rigoureusement indépendante du pouvoir politique.

     

      • Elle doit se voir réintégrée et confirmée dans les pouvoirs qui étaient les siens, à savoir notamment  la nomination du président des entreprises et instances de Service public (chaines de télévision, radio, CNC…),  et doit bénéficier de nouveaux  pouvoirs en matière d’élaboration et de respect des cahiers des charges, disposer des outils de sanction positive et négative (bonus, malus) pouvant aller jusqu’à l’attribution, la réattribution ou la suspension des licences d’exploitation

     

        • Elle doit étendre son champ d’action, en tenant compte notamment de l’évolution des medias et des télécoms, regrouper les instances pertinentes de régulation concernées par les sujets de la diffusion au sens large. Exemple : Création d’un organe de coordination entre le CSA et l’ARCEP (organisme de régulation  télécom et poste, à réformer lui même sur le modèle du CSA), doté d’un véritable pouvoir de régulation sur les opérateurs, accompagnant  les évolutions technologiques, et évoluant lui même jusqu’à une fusion éventuelle.

     

      • Elle doit rendre des comptes aux Parlements sur sa gestion et ses décisions

     

    2)     Missions de service public, propositions concrètes

      • Révision/Actualisation des cahiers des charges de l’ensemble des chaines de radio, télévision, et des entreprises de diffusion audiovisuelles, à la lueur des évolutions techniques et d’audience, en garantissant notamment, la poursuite de l’existence d’un grand service public d’information susceptible de proposer une alternative publique d’ampleur aux  entreprises d’information privées (ex : France 2, France info..)

     

      • Réécriture du cahier des charges des entreprises du service public, Régionalisation des chaînes de France 3 et de RFO sur le modèle de ViaStella (TV Corse, proposant 20h de programmes/jour, sur la base du budget actuel + participation minoritaire  des CT) en garantissant l’indépendance de ces chaines par rapport aux pouvoirs locaux par la mise en place de CSA-Régionaux comprenant des collèges s’assurant de la  déontologie en matière d’information régionale

     

        • Fin du statut d’animateur-producteur dans le service public : les animateurs seront salariés des  entreprises du service public et ne pourrons être à la fois  prestataires de services et animateurs d’antenne dans ces entreprises. La production interne dans ces entreprises sera relancée (propositions encore à l’étude)

     

      • Audit régulier de l’ensemble des chaînes sur le respect  de leur cahier des charges.

     

      • Mise en place d’un projet destiné à faciliter la mutation et/ou l’implantation des services publics dans l’univers du media global (smart-phones, internet, tablettes, fusion des écrans, VOD, cach-up, etc…) (proposition encore à l’étude)

     

      • Reconnecter les entreprises audiovisuelles publiques, comme il était prévu initialement dans leurs cahiers des charges,  avec des missions de service public et les encourager à nouer des partenariats avec d’autres institutions d’Intérêt Général ; par exemple amener France 5 à des collaborations plus approfondies avec Pole Emploi, l’Education Nationale… ou ARTE avec les Institutions ou Scènes Nationales…

     

    3)     Attribution des fréquences

      • Rendre incompatible la possession majoritaire de medias par des groupes qui interviennent dans d’autres champs que ceux de la communication et de la culture, et notamment ceux qui vivent de commandes de l’Etat, par exemple Bouygues dans le BTP, Lagardère dans l’électronique et l’armement, Vivendi, France Télécom, etc…

     

      • Revoir la procédure et la légitimité des attributions des fréquences sur la TNT, ou sur les supports à venir. Priorité doit être donnée aux nouveaux entrants et aux services publics.

     

      • Porter une plus grande attention à la diversité de l’offre tant du point de vue du contenu que des modes de production : il faudra revoir les attributions pour les TV locales, qu’elles soient TV locales de service public ou TV associatives/coopératives.

     

      • Introduire une taxation des recettes et revenus des organes de diffusion privés (pub, abonnements, TV, Internet, Téléphonie, etc..) au profit du tiers secteur audiovisuel (radios et télévisions associatives/coopératives).

     

    4)     Taxes et redevances

      • La question de l’augmentation de la redevance audiovisuelle est charnière avec l’autre question qui croise maintenant les pratiques culturelles des Français, celle des abonnements Internet, téléphonie mobile, etc…. Les études sur la consommation des écrans montrent qu’elle se fait à moitié sur une TV classique et à moitié sur des écrans d’ordinateurs. Ainsi se pose, à terme, la question de la fusion entre la redevance TV et les abonnements aux différents systèmes de diffusion des textes, des images et des sons.

     

      • Il est à noter que tant du point de vue de la redevance TV que des abonnements Internet, la France est championne du monde des bas tarifs.

     

      • Les services publics ne doivent plus être en voie d’étouffement budgétaire mais au contraire, et plus que jamais, dans des politiques de croissance afin d’étendre leurs missions d’intérêt général sur les nouveaux territoires numériques dont ils sont quasi absents.

     

      • Les recettes nécessaires seront donc générées par une augmentation progressive et proportionnelle aux revenus et au patrimoine de la redevance audiovisuelle et par un prélèvement sur les recettes publicitaire et d’abonnement aux services de diffusion (téléphone, internet….). Le prélèvement sera effectué soit par nature de media soit dans le cadre d’une fusion de l’ensemble des prélèvements (voir proposition ci-dessus)

     

     

     

  9. Pas de projet écologiste sans projet culturel !

     

    Contribution de la commission Culture

    au projet fédéral Europe Ecologie Les Verts

    Présentée et approuvée

    au 1er congrès de La Rochelle

    Le 4 juin 2011

     

     

    La galaxie écologiste a depuis 2009 entamé une mue qui nous a rendu plus visibles, plus écoutés par l’ensemble de la population, plus crédibles aussi, concernant la protection de l’environnement, la conversion écologique de notre économie, la nécessité d’une écologie visant à la réduction des inégalités sociales et environnementales…

    Concernant les questions sociétales, les écologistes sont identifiés depuis longtemps dans la lutte pour une représentation juste de la diversité de notre société et l’égalité des droits.

    Pourtant, la montée des idées du Front National et sa banalisation dans le discours politique et médiatique doivent nous alerter sur la nécessité de porter plus fortement la conviction que pour lutter efficacement contre les discours de haine et d’exclusion. Nous devons défendre une autre vision de la société, qui travaille à « faire société », à recréer du lien, autour d’un projet commun qui se nourrit de cultures diverses.

    Nous devons porter un projet qui, pour remettre le citoyen au coeur de la société, lui redonne les moyens d’appréhender le monde de manière critique, qui émancipe chacun et chacune des « à priori », des frontières, et où la mise en commun des richesses, des pratiques et des cultures signifie plus de bien-être, plus d’échanges et à terme plus de compréhension mutuelle.

     

    Depuis plus de 15 ans, les écologistes développent une pensée spécifique sur les politiques culturelles, qui s’appuie sur les notions de démocratie, de diversité, d’économie sociale et solidaire et d’éducation populaire. La déclaration pour la diversité culturelle de l’UNESCO et l’Agenda 21 de la culture adopté par CGLU, en sont les piliers.

    À cela s’ajoutent les combats pour la défense de la liberté d’expression et de création, contre la censure et le « fait du prince ». Une politique culturelle aujourd’hui ne peut en effet plus être soumise à une pensée malrussienne, basée sur l’obsession de « l’excellence » et « le rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels, éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité !

    Elle ne peut plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires, au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.

    Intégrer la Culture comme un axe consubstantiel au projet écologiste, c’est la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et ce vivre-ensemble ébranlé par la mondialisation culturelle.

    Il ne s’agit plus, aujourd’hui, de proposer aux citoyen/nes de simples biens ou moments de consommation culturelle. Il nous faut imaginer une politique pour la création et l’action culturelle qui soit inclusive, permettant de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge quel que soit le genre ou l’origine, et qui propose à la société dans sa diversité de redevenir acteur du champ culturel.

     

    Nous pouvons retrouver des moyens pour favoriser et amplifier les pratiques amateures, et engager une réflexion pour pérenniser l’emploi culturel, par une réinterrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs.

    Nous devons favoriser des écosystèmes culturels équilibrés permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir, en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

    Les artistes doivent pouvoir retrouver leur place au coeur de la Cité, et proposer, à l’issue d’une concertation dans toutes les régions de France, une charte éthique et démocratique refondant les relations entre le Ministère de la Culture et les acteurs de la création et de l’action culturelle.

    Notre projet intègre également la défense des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture qui contribue à une plus grande équité culturelle des territoires, y compris hors de France.

    En cela, nous devrons porter une véritable réforme territoriale pour les politiques culturelles et défendre cette compétence de manière obligatoire dans les intercommunalités et les régions.

     

    C’est sur la base de ce texte, que nous appelons le nouveau bureau exécutif, son/sa Secrétaire National/e, le/la Candidat/e désigné/e par la primaire écologiste, à s’engager, aux cotés de la commission nationale culture EELV, à défendre et porter le projet culturel des écologistes comme une part indissociable de notre projet politique.

    Nous demandons à celui/celle qui aura la responsabilité de porter les idées écologistes de ne pas considérer la culture comme un simple supplément d’âme ou pourvoyeur de prestigieux membres de comité de soutien, mais bien comme un axe essentiel de la pensée écologiste.

    Nous nous engageons, à proposer des actions, des écrits et des rencontres qui permettent au candidat de mieux appréhender les enjeux liés aux politiques culturelles.

  10. Les Verts et le droit d’auteur en 2005

     

    Droit d’auteur, copyright et nouveaux modes de production

     

    (suite…)

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