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  1. Le CNM : menace sur la diversité musicale pour sauver les profits

    L’annonce précipitée de la constitution du Centre National de la Musique est une véritable opération de poudre aux yeux montée pour sauver les revenus des 5 majors qui captent 80% des bénéfices du secteur. Si la constitution d’un « CNC  de la musique », sur le modèle du cinéma,  est en soit une idée intéressante, sa mise en oeuvre pose un véritable problème.

    Parce qu’elle a refusé d’accompagner la mutation internet, l’industrie musicale a connu une perte de son chiffre d’affaire de 40% au cours de ces 5 dernières années. Le téléchargement dit « illégal » a proliféré sur le terrain déserté par les majors qui, aujourd’hui encore, s’opposent à toute idée de licence globale qui pourtant gènérerait bien plus de revenus pour la musique.

    A l’instar d’Hadopi, le CNM ne résout en aucun cas le problème du secteur. Aucune vraie recette nouvelle : le budget de 145 M d’€ est pour l’essentiel constitué des aides déjà distribuées par les sociétés d’auteurs (50 M d’€) et d’un prélèvement sur les recettes du CNC (95 M d’€, une partie de la « taxe sur les services de télévision » Cette taxe est principalement issue des services internet).

    Ce prélèvement  est justifié  « parce qu’il est légitime que les opérateurs de télécom contribuent au financement de la production et de la création ». Si c’est le cas pourquoi pas une licence globale comme EELV et de nombreux acteurs le demandent, et qui pourrait rapporter à la musique 2 à 300 millions d’€ juste pour la musique ?
    Par ailleurs la progression des recettes de la taxe sur la billetterie du spectacle vivant  est re-répartie en faveur de l’industrie du disque en déconfiture : l’économie de rente s’attaque aux emplois culturels.

    Les recettes prises aux sociétés d’auteurs, à l’audiovisuel, ainsi que la redistribution des recettes  du spectacle vivant,  vont directement aller dans la poche des grosses entreprises de la diffusion et de l’édition phonographique, via des systèmes d’aides automatiques réservés aux entreprises « ayant un chiffre d’affaires significatif ».

    On taxe les petits pour alimenter les grands. Sur 145 millions d’Euros, 7 millions d’Euros seulement seront apportés en aide aux créateurs !

    Au delà des aspects économiques, c’est mettre en péril la diversité musicale. Le rapport privilégie les formes de musique déjà sur-représentées dans l’industrie.

    Pendant ce temps là, les opérateurs télécom, les plate-formes internet, les producteurs d’appareils d’écoute, de smartphones et de tablettes, qui vendent leurs produits notamment grâce à la fourniture de contenus musicaux, peuvent dormir tranquilles sur leurs bénéfices : on n’y touchera pas.

    Pascal DUR

  2. Actions artistiques et sociales : réalités et perspectives

    vendredi 20 Janvier 2012 aux Champs Libres à Rennes.

    Avec Patrick VIVERET, Bernardo MONTET, Christophe MOREAU

    Rencontres des acteurs et participants engagés dans les actions artistiques au cœur des problématiques sociales.

    Un journée  organisée par Danse à tous les étages ! en partenariat avec Spectacle vivant en Bretagne, Tout Atout, le Centre Hospitalier Guillaume Régnier, le Département Carrières sociales de l’Iut de Rennes, Pôle emploi, la DRAC  Bretagne , Arts vivants en Ille-et-Vilaine, la Ligue de l’enseignement 35, le CG 35, l’Apase Fil Rouge, Les Champs Libres et RésO Villes.

  3. Coopération internationale et diversité culturelle

    Jeudi 1er et vendredi 2 décembre 2011 – Grenoble

     

    Programme à télécharger : Cliquer ici

    Derniers jours pour s’inscrire

    Rencontres organisées par l’Observatoire des politiques culturelles, avec le concours de Culture et Développement et du Musée dauphinois (Conseil général de l’Isère)

     

    Avec le soutien de la Ville de Grenoble, du Conseil général de l’Isère, de la Région Rhône-Alpes, du ministère de la Culture et de la Communication et de son Comité d’Histoire, de la Ville de Sceaux, avec le patronage de la Commission française pour l’Unesco.

    Avec le parrainage de la Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture et de Cités Unies France, dans le cadre de la manifestation « Afrique Isère 2010-2011. Une saison pour l’Afrique  »

    Et la collaboration du Musée de Grenoble, des Musiciens du Louvre et de Profilculture

    • La ville-monde aujourd’hui et ses enjeux culturels
    • Vers de nouvelles dynamiques de coopération culturelle décentralisée
    • Comment les échanges artistiques et culturels participent-ils au vivre ensemble ?
    • Vers une politique de l’interculturalité : le rôle de l’éducation
    • Action artistique et culturelle internationale et territoires : le rôle de la société civile
    • Construire la ville-monde : le rôle des échanges culturels
    • Augustin Girard, un regard visionnaire sur le développement culturel
    • René Rizzardo, un engagement culturel

     

    Renseignements et inscriptions :
    Observatoire des politiques culturelles / +33 (0)4 76 44 33 26 / contact@observatoire-culture.net /
    http://www.observatoire-culture.net/index.php?id=3&idp=31.1&num=556
    Programme : Cliquer ici
    Bulletin d’inscription : Cliquer ici

  4. Coopératives culturelles : une alternative d’avenir ?

    Journée de rencontres & d’échanges

    samedi 26 novembre 2011

    de 10h à 16h

    Depuis quelques années, certains statuts coopératifs, SCOP ou SCIC semblent intéresser de plus en plus d’opérateurs culturels de tous poils : scènes nationales de théâtre, compagnies de théâtre ou de danse, scénographes et techniciens de scène, créateurs plasticiens, producteurs, musiciens, etc.

    Alors que dans les années 1980 l’association type Loi 1901 avait permis le développement de l’offre culturelle favorisée temporairement par la conjoncture politique (en France). En Italie, dès les années 1970, l’Etat avait favorisé les coopératives d’où la naissance de compagnies de théâtre ou de danse devenues aujourd’hui de véritables institutions fortement ancrées dans leur ville et leur territoire (Teatro dell’Angolo à Turin, delle Briciole à Parma…).

    Dans le Haut-Jura, l’expérience coopérative « culturelle » – ou plutôt de loisir – est plus ancienne. Dès la fin du XIXe s. un groupe de personnes désireuses de s’offrir de « sains divertissements » fondait une coopérative, par exemple pour acquérir un billard (Saint-claude, 1900) ou pour acheter un terrain afin d’aménager un jeu de boules (Chassal, 1913).

    Les sociétaires intégraient complètement l’attitude d’« entrepreneurs » : statuts signés devant notaire, participation au capital, gouvernement basé sur l’Assemblée générale, produits, bénéfices, réinvestissements etc. Qui plus est, selon le modèle local, la plupart de ces coopératives versaient leur bénéfices, aussi maigres fussent-ils, à l’Union Mutuelle du Haut-Jura où ils confortaient la protection sociale des sociétaires.

    Aujourd’hui, le principe associatif atteint, dans de nombreux cas, ses limites. Le fait que les salariés, bien souvent acteurs permanents des associations culturelles, ne soient pas systématiquement associés aux décisions et à la gestion de l’entreprise – alors qu’il n’y a aucune incompatibilité avec la loi – pose entre autres la question de la démocratie pourtant revendiquée par le statut associatif.

    Entre autres intérêt, le statut coopératif, entre secteur marchand et non-marchand, permet de réaliser des profits tout en recueillant les subventions publiques ou l’argent de mécènes, facilitant ainsi l’élargissement des produits, élargissement de plus en plus essentiel au bon fonctionnement économique des entreprises culturelles – si tant est que l’activité puisse s’y soumettre.

    Ecoutons quelques expériences pendant cette matinée et discutons-en tous lors du débat de l’après-midi du 26 novembre à la Maison du peuple de Saint-Claude (Jura).

    * * *
    Organisation La fraternelle – Maison du peuple, en partenariat avec la CRESS de Franche-Comté.
    Avec le soutien de la DRAC Franche-Comté, de la Région Franche-Comté, du Conseil Général du Jura et de la Ville de Saint-Claude.
    Un événement du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire en Franche-Comté
    (plus d’infos sur http://www.cress-fc.org/lemois/ et sur le site national www.lemois-ess.org).

  5. LES ASSISES DE LA CULTURE DE MONTREUIL

    À travers l’organisation des Assises de la culture, Montreuil invite pendant six mois les habitants, les responsables publics, les artistes et les professionnels à débattre et réfléchir ensemble sur ce qui fait culture dans la ville.

    Cette démarche de concertation publique s’adresse à tous et sera rythmée par différentes rencontres culturelles, entretiens, ateliers professionnels…

    À l’issue des six mois de concertation dédiés aux arts et la culture à Montreuil, la synthèse des propositions formulées fera l’objet d’un projet culturel partagé, restitué à l’automne 2012.

     

     

    Le dialogue interculturel dans les villes ou comment vivre une citoyenneté heureuse…

    Lundi 21 novembre – 19h30 – Au Cinéma Méliès

    Accès : Centre commercial patio central

    M ° 9 station Croix-de-Chavaux

    Les villes cosmopolites telles que Montreuil sont aujourd’hui mises au défi de développer des stratégies de valorisation de la diversité artistique et culturelle pour « faire société » et renforcer le sentiment d’appartenance de leurs citoyens. Quelles sont les conditions requises pour que la diversité culturelle prenne sa place dans les politiques artistiques et culturelles de la ville ?

    Avec :

    Katerina Stenou, directrice de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel de l’Unesco, coordinatrice de la Déclaration internationale sur la diversité culturelle (2001) et de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005)

    Irena Guidikova, conseillère au Conseil de l’Europe en charge du programme Cités Interculturelles qui associe différentes villes d’Europe dans l’exploration des stratégies urbaines au service de la promotion du dialogue interculturel.

    Ammar Kessab
    Expert indépendant auprès de l’UNESCO, Chef de Projet chez Arterial Network, une ONG panafricaine qui fait de l’art et la culture un moyen de développement.

     

    Production artistiques , expressions de la diversité des cultures et métissages.

    Atelier professionnel

    17 novembre 2011 – 17h-20h

    bibliothèque Robert Desnos

    La diversité culturelle est rarement intégrée comme priorité dans les politiques culturelles des villes. Les productions artistiques issues des expressions des communautés et leur métissage sont autant de richesses à valoriser dans une stratégie locale de dialogue interculturel.

    Référent de l’atelier : Ammar Kessab chercheur en management culturel, Université d’Angers, consultant pour l’Afrique Anterial Network.

    Atelier ouvert au public dans la limite des places disponibles –
    réservation indispensable au 01 41 58 14 09 (office de tourisme) ou 01 48 70 67 30

     

    Fabriquer la ville du XXIème siècle avec les habitants et les artistes : comment saisir la dimension culturelle de l’expérience urbaine ?

    Lundi 5 décembre 19h30 au Conservatoire

    Entrée libre – durée 2h

    Accès : 13 avenue de la résistance 93100 Montreuil – M°9 croix de Chavaux

    Montreuil a développé son propre imaginaire. Les habitants comme les artistes ont apporté leur contribution à cette construction. La ville physique, la ville représentée, la ville imaginée sont autant de figures nécessaires à la compréhension du lieu que les êtres humains habitent. Les expériences de Sao Paulo, de Johannesburg, d’Alger illustrent d’autres réalités urbaines intéressantes à explorer pour mieux cerner le territoire montreuillois.

    Intervenants : Olivier Mongin, sociologue, directeur de La Revue Esprit ; Maryvonne Arnaud, photographe et Philippe Mouillon directeur de Laboratoire à Grenoble.

    Modératrice : Maud Le Floch, Directrice du Polau à Tours, pôle de recherche sur l’art et la ville, promotrice du concept de Haute qualité artistique et culturelle – HQAC.

    En présence de Dominique Voynet, Maire de Montreuil et d’Emmanuel Cuffini, Maire-Adjoint délégué à la Culture

     

    L’économie sociale et solidaire : des alternatives réelles pour les artistes et les organisations culturelles

    Atelier professionnel

    Jeudi  8 décembre 2011  14h30-17h30

    Maison populaire

    Les artistes des arts visuels comme ceux du spectacle vivant subissent de plein fouet la précarisation des emplois. De nouvelles formes d’organisations économiques basées sur des gouvernances plus solidaire permettrait la mise en commun des moyens et la consolidation des postes.

    Modérateur de l’atelier  : Alain Garlan, manger Smart Europe, responsable de la filière Administration de l’ENSATT, ex directeur de CDN.

    Atelier ouvert au  public dans la limite des places disponibles –
    réservation indispensable au 01 41 58 14 09 (office de tourisme) ou 01 48 70 67

  6. Rôle et place des Fabriques dans l’espace public

    Mercredi 23 nov. 2011, à 17h

    Théâtre l’Echangeur

    59, av. du Général de Gaulle – 93170 Bagnolet
    métro Gallieni (150 m en sortant à droite)

     La rencontre-débat sera suivie d’un buffet vers 20h.

     

     

    En présence de :
    Corinne RUFET – Europe Ecologie Les Verts / présidente de la commission culture de la Région Ile-de-France,

    Philippe CAMO Front de gauche – Parti communiste, gauche unitaire et alternative citoyenne / secrétaire de la commission culture de la Région Ile-de-France,
    Jérôme IMPELLIZZIERI – Parti Socialiste / président de la commission PAC de la Région Ile-de-France,
    Emmanuel WALLON –  professeur de sociologie politique à l’université Paris Ouest Nanterre, 
    Un membre du réseau ARTfactorie(s)/Autre(s)pART,
    Albane SCHLECHTEN, co-coordinatrice de l’UECA à Genève (Union des espaces culturels autogérés),
    Les membres du réseau Actes if.

    Rebondissant sur la volonté affirmée de la Région Ile de France de favoriser le développement des « Fabriques de Culture« , le réseau Actes If a synthétisé ses réflexions sur le sujet dans un document intitulé « Réflexions et propositions pour une politique publique en direction des « fabriques »».

    Cette contribution est nourrie des expériences singulières et collectives de lieux qui depuis 15 ans mettent en pratique un rapport renouvelé à l’art et à la culture. Parce que la notion de « fabrique » semble, dans ses différentes connotations, engager une nouvelle vision de la place de l’art et de la culture dans la société, il est nécessaire de la préciser et d’explorer attentivement les enjeux politiques et sociaux qu’elle rencontre (diversité artistique et culturelle, initiatives civiles, intérêt général, pluridisciplinarité, rapport aux publics…).

    Lors de ce premier rendez-vous, Actes If soumet ses propositions concrètes pour  une politique publique en direction des fabriques et invite citoyens, acteurs culturels et responsables politiques à en débattre.

     

    Inscrivez-vous pour assister à la rencontre.

    Téléchargez et consultez la contribution du réseau Actes if
    « Réflexions et propositions pour une politique publique en direction des fabriques« .

  7. RENCONTRES NATIONALES GROUPEMENTS D’EMPLOYEURS & EMPLOIS CULTURELS

    Mercredi 11 janvier 2012 – Bordeaux

    Ces dernières années, des acteurs et collectivités se sont saisis de l’outil groupement d’employeurs (GE) pour tenter d’apporter des réponses à l’instabilité et à la précarité de l’emploi culturel.

    Au travers de conférences, témoignages et débats, cette journée de rencontres professionnelles propose :

    • de contribuer à une meilleure connaissance du dispositif GE (enjeux, fonctionnement, cadre légal…)
    • de dresser un panorama des différentes expériences de GE mis en place pour partager des emplois culturels et artistiques (conditions de réussite, partenariats, modèles économiques…)
    • de dynamiser les réflexions des acteurs et décideurs sur cette thématique (spécificités dans la culture)

     

    Déroulé général (9H30/17H)

    • Accueil des participants
    • Matinée

    Introduction, panorama général des GE associatifs, présentation d’expériences de GE autour des emplois culturels

    • Déjeuner (buffet sur place conseillé)
    • Après-midi

    Débats thématiques : Quelles sont les plus-values d’un GE par rapport à d’autres formes d’emploi ? Quelle place pour les GE dans les dynamiques territoriales liées à l’emploi culturel ? Quels partenariats entre GE et collectivités et institutions ?

    Synthèse, mise en perspective.

     

    Intervenants

    • Des représentants de groupements d’employeurs
    • Des consultants et chercheurs spécialisés
    • Des représentants de collectivités et d’institutions impliquées dans le soutien à des démarches de mutualisation d’emploi

     

    Organisateurs

    • AGEC, Aquitaine Groupement d’Employeurs Culture et économie créative.
    • OPALE, portant notamment une mission nationale de ressources pour le DLA, dispositif de soutien à l’emploi associatif (mission CNAR CULTURE).

    Participation gratuite avec inscription obligatoire.

    Les inscriptions seront ouvertes à partir du 23 novembre.

    Les modalités pratiques (hôtels, repas…) vous seront communiquées à partir de cette date.

    Renseignements : AGEC 09 79 72 42 10 – www.agec-culture.com / Opale 01 45 65 20 00 – www.culture-proximite.org/

    Partenaires associés : UFISC, DLA / CRESS, UGEF, Ministère Jeunesse et Vie Associative, RAMA

  8. Concertation publique : Droit d’auteur et diffusion numérique

    Samedi 26 novembre de 9h à 13h

    EELV – 247 rue du faubourg Saint-Martin

    75010 – PARIS

     

    Les commissions thématiques EELV Culture et Partage 2.0 s’associent pour une concertation publique sur la problématique de la diffusion culturelle et numérique.

    En la présence de Sandrine Bélier (sous réserve), eurodéputée et déléguée thématique EELV libertés numériques et accès au savoir.

     

    Invités :

    Lionel Maurel (IABD)

    Philippe Aigrain (La Quadrature du Net)

    Juliette Prissard (SPI)

    Emmanuel de Rengervé (SNAC)

    Jean-Paul Bazin (SPEDIDAM)

    Comment concilier pour le plus grand nombre l’accès aux oeuvres et la rétribution des artistes ? Depuis 10 ans, Europe Ecologie Les Verts se bat contre la politique du tout sécuritaire qui dépouille les citoyens de leurs droits sans pour autant répondre aux problématiques de l’emploi.

    Dans le contexte électoral de 2012, il est temps aujourd’hui de préparer l’alternance. Cette concertation publique se donne pour objectif de parvenir à une synthèse de mesures à prendre afin de concilier des logiques de créateurs et d’usagers.

     

    Programme :

    9h : accueil des participants, café gourmand

    9h30: auditions publiques

    12h : restitution et débat

     

    Inscriptions : comm-culture@eelv.fr

  9. Concilier patrimoine et environnement.

    La France dispose d’un patrimoine qui reflète la richesse de son histoire, tant par les monuments conservés que par ceux détruits. La conséquence est le désir déjà ancien de réglementer sa conservation tout autant que l’attention jalouse d’une partie de l’opinion devant les disparitions ou les aménagements des périmètres annoncés.

    Tout cela intervient notamment dans les possibilités de conversion écologique de la société et de son économie : si le solaire ou l’éolien peinent à percer (la part des énergies renouvelables, malgré leur apparition, et malgré le Grenelle de l’Environnement, n’a pas augmenté depuis la fin du siècle dernier), c’est notamment en raison de la multiplication des lobbyings, et de leur éventuelles collusions, autour de la notion de conservation du patrimoine.

     

    Réfléchir sur la question est donc nécessaire. En premier lieu, il faut enlever au débat les approximations nées d’attitudes passionnées : un monument historique s’inscrit dans un paysage précis, qu’il transforme, il vit et connaît presque toujours des vicissitudes qui le transforment parfois profondément.

    Vouloir le figer, souvent suivant des conditions qui ne sont pas celles de son apparition, a donc quelque chose d’absurde, et qui risque de lui coûter la vie, en refusant de le doter des moyens de sa subsistance. Plutôt que s’arrêter sur des positions de principe, il faut donc rechercher des solutions consensuelles.

     

    Un outil existait, jusqu’à il y a peu : l’avis conforme des Architectes des Bâtiments de France. Il a été profondément remanié et vidé de sa substance pour des intérêts particuliers qui ont été soulignés par ailleurs. Or c’était le levier par lequel pouvait s’instaurer un dialogue entre défense du patrimoine et enjeux environnementaux, écologiques que nous considérons comme vitaux – aussi importants, par exemple, que des considérations d’hygiène qui ont modifié, par le passé, nombre de tissus urbains issus des enchevêtrements médiévaux.

    Il suffirait d’instaurer une commission paritaire en charge d’examiner les enjeux à chaque permis porteur d’un projet en la matière, dans un dossier remis à l’ABF pour statuer. Lequel aurait dans sa formation – celle prodiguée pour son diplôme, ou celle en formation continue – une approche des questions environnementales de nature à juger en pleine connaissance de cause des risques respectifs d’un tel permis.

     

    Les interventions de Marie-Christine Blandin et Jacques Muller, notamment, au Sénat, en 2009, allait dans ce sens. Cela constitue une mesure concrète et efficace, de nature à faciliter, par l’échange et la réflexion la prise de conscience tout à la fois de l’intérêt fondamental du patrimoine et des enjeux environnementaux, sinon des risques écologiques.

    http://www.dhistoire-et-dart.com/varia.html#Patrimoineecologie
    http://www.dhistoire-et-dart.com/varia.html#Avisconforme

     

    Sylvain Kerspern
    D’histoire & d’@rt

  10. Transmission et appropriation des pratiques musicales

     

    Appel à intervenants

    « Transmission et appropriation des pratiques musicales, socialisation en banlieue et ailleurs. »

    Journée d’étude – lundi 6 février 2012, à l’Université Paris 8 / Saint-Denis

     

    Le CIRCEFT-ESCOL, en partenariat avec le réseau thématique « enfance » de l’AISLF et avec le réseau thématique « éducation et formation » de l’AFS, organise une journée d’étude[1], comprenant des conférences et des communications en ateliers sur la base de l’appel ci-dessous.

    Des colloques récents ont permis, de façon centrale pour les uns, de façon secondaire pour les autres, de faire connaître et confronter des recherches en sciences sociales qui traitent de la question de la socialisation et des pratiques culturelles :

    – sur le rapport à la culture des enfants (au sens où ils ont moins de 18 ans)[2] ;

    – sur les continuités et les évolutions des modalités de distinction et de rapport à la culture[3] ;

    – sur « ce que l’école fait aux élèves »  notamment au sujet des pratiques culturelles[4] ;

    – sur l’appropriation de formes culturelles dans différents milieux de socialisation[5].

    Les organisateurs de la journée de recherche souhaitent approfondir certains aspects qui ont été évoqués lors de ces colloques précédents : les processus de transmission et d’appropriation. La réflexion sera centrée sur les pratiques musicales, entendues principalement comme pratiques d’auditeurs de musiques (enregistrées, radio, clip vidéo…) et comme pratique de spectateurs de concerts, qui peuvent être renforcées par la pratique instrumentale ou vocale, mais cette dernière n’est pas l’objet principal de la journée.

    Ce choix s’explique par le fait que les pratiques musicales sont parmi les pratiques culturelles qui sont les plus diffusées, autant que la télévision (95% des 6-14 ans[6]). Elles sont aussi investies de manières très diverses : des plus « légitimes » aux plus « populaires », des musiques juvéniles (transmises par les « socialisations horizontales ») à celles plutôt privilégiées par les générations précédentes ou par l’école (transmises par les « socialisations verticales »), de celles qui sont privilégiées par les garçons ou les filles à celles qu’ils partagent, des pratiques les plus répandues par les médias à celles qui s’écoutent dans l’entre-soi d’un groupe particulier (voire en sont l’emblème).

    De ce fait, l’étude des pratiques musicales semble susceptible d’éclairer particulièrement des points de débat dans l’actualité de la recherche en sociologie de la culture, de l’enfance et de l’éducation.

    Face au constat d’omnivorité, de pratiques éclectiques, et en même temps de permanence des formes de distinction, il semble utile de faire le point sur ce qu’écoutent de commun et de différent les enfants et les jeunes, et sur les « passeurs » et les groupes de socialisation qui leur ont transmis ces pratiques, ainsi que sur les occasions de découverte et d’appropriation (échange de supports enregistrés, proximité entre le domicile et une salle de concert, etc.). Cette identification semble d’autant plus importante que l’on sait que les goûts musicaux formés pendant l’adolescence tendent à marquer durablement les pratiques[7].

    L’appropriation de pratiques musicales est souvent tout particulièrement évoquée sous l’angle de ce qu’elle engage comme construction identitaire, par rejet ou inscription, dans des lignées familiales ou dans des groupes sociaux.

    Comment s’articulent l’appropriation de goûts et de dégoûts musicaux d’une part, et l’inscription dans différents groupes ou classes sociales d’autre part ? Comment socialise-t-on à écouter de la musique dans différentes occasions de la vie sociale ? Comment s’articulent les transmissions et appropriations « horizontales » et celles relevant de la « socialisation verticale », entre différentes générations et/ou auprès d’institutions éducatives et culturelles ? Chez les garçons et chez les filles, l’appropriation musicale et les constructions identitaires se jouent-elles de la même façon ?

    En quoi ces inscriptions symboliques sont-elles liées à la fréquentation de « passeurs » de pratiques et de lieux, inscrits dans des territoires, dont la fréquentation diverse ou limitée, pour des enfants et des jeunes, a peut-être à voir avec la palette plus ou moins grande des musiques connues et appréciées ? Notamment, qu’en est-il en « banlieue » populaire, en zone rurale et dans des territoires plus poreux, selon que les habitants bénéficient de réseaux de fréquentations plus ou moins larges ?

    Les communications portant sur ce thème des relations entre la socialisation musicale et la place et l’inscription dans le monde social seront regroupées dans un premier axe.

    Le deuxième axe de l’appel invite inversement à étudier les choses sous l’angle des institutions éducatives et culturelles : qu’est-ce que les pratiques culturelles juvéniles (et les institutions ou espaces dans lesquels elles s’inscrivent) font à l’école et aux pratiques de scolarisation ? Qu’est-ce que les modes de socialisation et d’appropriation musicale horizontale font aux modes de socialisation-transmission verticale ?

    Le troisième axe de l’appel porte sur la transmission et l’appropriation des dispositions intellectuelles et esthétiques qu’engagent les activités de perception.

    Par quelles modalités les enfants et les jeunes s’approprient-ils des catégories de classement des oeuvres ou des artistes, et des schèmes de perception et d’appréciation ? Ces dispositions sont-elles les mêmes que celles que la sociologie de la culture a identifiées à l’état stabilisé pour les adultes ? Comment se construisent-elles[8] ?

    Par ailleurs, les recherches ont montré que les mélomanes appréciaient une diversité plus ou moins grande de styles musicaux. Que dans les débats de la sociologie de la culture, ceci soit conceptualisé au travers du degré de légitimité des musiques concernées, d’omnivorité et d’univorité[9], ou de composition de « tablatures »[10] entre les styles ou les morceaux écoutés, cela invite, quand on s’intéresse à l’enfance et à la jeunesse, à comprendre la genèse de ces dispositions à « l’éclectisme éclairé »[11] : comment apprend-on à circuler (ou pas, et si oui, de façon différente) entre des œuvres diverses, à la fois sur le plan esthétique de « l’appréciation » et sur le plan intellectuel des rapprochements, des comparaisons, des démarcations, entre différents morceaux de musiques ou passages de morceaux, voire avec des œuvres non musicales ?

    De plus, selon les milieux de socialisation, quelles sont les formes de transmission et d’appropriation de ces pratiques musicales entre les logiques « scripturales-scolaires » et les celles relevant du « voir-faire et ouï-dire »[12] ?

    Le quatrième axe traitera des objets, des supports de diffusion de la musique (radio, disque, MP3…), dont la forme pourrait contribuer à des possibilités d’écoute différentes. Les communications pourront ainsi explorer les manières dont ces supports (notamment selon la facilité ou la rareté de leur possession, selon le type d’habitat et selon les caractéristiques sociales des familles) entrent en ligne de compte dans la transmission différenciée des « contenus » musicaux, des formes de l’audition et de la perception, comme des occasions d’une écoute partagée.

    Sur les différents axes, des communications reposant sur des études diachroniques sont également les bienvenues.

    Les propositions de communication (une à deux pages maximum, bibliographie comprise), issues de recherches en sciences sociales, indiqueront dans quel axe de l’appel elles s’inscrivent. Les auteurs devront préciser la problématique, l’objet et la méthodologie sur lesquels ils s’appuieront pour développer leur propos pendant 20 mn + 10 mn de discussion.

    Ces propositions doivent être envoyées par e-mail à l’adresse du colloque : soc-musicale93@univ-paris8.fr

    Date limite d’envoi des propositions : Vendredi 2 décembre 2011.

    Réponse du comité scientifique : jeudi 15 décembre.

    Il est envisagé de publier une large part des communications de la journée.

    Responsable scientifique de la journée d’étude : Stéphane Bonnéry (CIRCEFT-ESCOL, Paris 8)

    Interlocuteur pour le comité d’organisation : Manon Fenard

     


    [1] Cette journée financée par le programme PICRI de la région Ile-de-France, comme le programme de recherche qu’elle conclut, qui a été réalisé en partenariat avec l’association Chroma.

    [2] Colloque « Enfance et cultures : regards des sciences humaines et sociales », organisé les 15, 16 et 17 décembre 2010 à Paris par le DEPS / Ministère de la culture et la réseau « Sociologie de l’enfance » de l’AISLF : http://www.enfanceetcultures.culture.gouv.fr/

    [3] Colloque « Trente ans après « La Distinction » », organisé les 4, 5 et 6 novembre de 2010 à Paris : http://iatur2010.sciences-po.fr/index.php/distinction/Distinction

    [4] Colloque organisé par le CENS (Centre Nantais de Sociologie) et le CREN (Centre de Recherche en Education de Nantes), soutenu par l’Université de Nantes, la Région Pays de la Loire et l’Association Française de Sociologie (RT4 Sociologie de l’éducation et de la formation) : http://www.cren-nantes.net/spip.php?article77

    [5] Congrès AREF (Actualité de la recherche en éducation et en formation) Genève 2010, co-organisé par l’AECSE : https://plone2.unige.ch/aref2010

    [6] Octobre Sylvie, Les loisirs culturels des 6-14 ans, Paris : La documentation française, 2004, p. 74.

    [7] Donnat Olivier, Les pratiques culturelles des Français à l’ère du numérique. Enquête 2008, Paris : La Découverte, 2009, pp. 122-123.

    [8] Bourdieu Pierre, La distinction, Paris : éd. De Minuit, 1979, p. 545n : « Il appartiendrait à une sociologie génétique d’établir comment se constitue ce sens des possibilités et des impossibilités, des proximités e des distances ».

    [9] Peterson Richard A. « Le passage à des goûts omnivores : notions, faits et perspectives », Sociologie et sociétés, 36, 1, pp. 145-164.

    [10] Glevarec Hervé, Pinet Michel, « La « tablature » des goûts musicaux : un modèle de structuration des préférences et des jugements », Revue française de sociologie, vol. 50, n° 3, pp. 599-640.

    [11]  Donnat Olivier, Les Français face à la culture. De l’exclusion à l’éclectisme, Paris, La documentation française, 1994.

    Philippe Coulangeon, Les métamorphoses de la distinction. Inégalités culturelles dans la France d’aujourd’hui, Paris : Grasset, 2011.

    [12] Vincent Guy, Lahire Bernard & Thin Daniel, « Sur l’histoire et la théorie de la forme scolaire », dans Vincent (Guy), L’Education prisonnière de la forme scolaire ? Scolarisation et socialisation dans les sociétés industrielles », Lyon : Presses Universitaires de Lyon, 1994, p. 11-48

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