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  1. Réponses d’Eva Joly à l’Acrimed

    Réponses aux questions de l’ACRIMED, observatoire des médias, présidentielles 2012

     

     

     

    1. Envisagez-vous de mettre un terme à l’appropriation des médias par des groupes dépendants de marchés publics ? Si tel est le cas, comment pensez-vous procéder ?  Plus généralement, envisagez-vous de limiter les concentrations dans le secteur des médias ? Quelles sont les dispositions législatives que vous proposez ? Selon quels critères seraient fixés les seuils de concentration autorisés ?

     

    1. Sans exagérer ou chercher à lancer une polémique, l’audiovisuel public actuellement semble aussi dépendant des « pouvoirs » économiques et politiques que du temps de l’ORTF. La loi sur la protection des sources est bafouée au plus haut niveau, des pressions politiques sont exercées sur les journalistes et les éditeurs de presse, les dirigeants de l’audiovisuel public continuent d’être nommés par le Président de la République, etc.

    La télévision publique redevient une sorte de « télévision d’État » tandis que ses ressources sont bridées en même temps au profit du privé (redevance bloquée, suppression de la publicité, développement de partenariats privés parfois exigeants sur les contenus).

    Les médias privés, qu’ils soient audiovisuels ou écrits, voient leur capital se concentrer entre les mains d’un nombre de plus en plus réduit d’actionnaires ou entrent sous la coupe de puissants groupes financiers ou industriels, qui ont obtenu que leurs cahiers des charges soient moins contraignants vis-à-vis de la production d’œuvres originales.

    Le métier de journaliste quant à lui est de plus en plus difficile à exercer. Les pressions par l’éditeur ou des lobbies sont exercées sur les rédactions. Dans le même temps, le plus grand nombre se précarise et les conditions de travail se dégradent.

     

    Il y a donc urgence à rétablir l’indépendance des médias et à permettre l’exercice du métier de journaliste en toute liberté. C’est pourquoi nous écologistes sommes favorables à une réforme du financement de l’audiovisuel public et de sa gouvernance.

    Il s’agit d’éviter autant que possible les grandes concentrations dans le secteur stratégique des médias à l’heure de l’information en continue et des nouvelles technologies. Par exemple toute société détenant au-delà d’un certain seuil du capital d’une entreprise de presse devrait pouvoir être exclue du droit de répondre à un marché public.

     

    Donc une grande loi garantissant l’indépendance des médias, la liberté des journalistes et la protection du secret de leurs sources me semble nécessaire dès la première année de mandat, suite à des Etats généraux de la profession (syndicats de journalistes et éditeurs de presse, audiovisuel et internet) que nous souhaiterions tenir très vite pour formuler des propositions relatives aux évolutions du métier, au statut et à la rémunération des journalistes, en lien permanent avec les acteurs du secteur.

    Notre idée générale, c’est « Sortir l’audiovisuel des petits arrangements entre amis » en commençant par restaurer une vraie Démocratie dans l’audiovisuel !

     

    2. Alors que le groupe Bouygues n’a pas respecté les engagements pris lors de la privatisation de TF1, il a bénéficié d’une reconduction de la concession jusqu’en 2022. Envisagez-vous de revenir non seulement sur cette concession, mais aussi sur sa date d’expiration ? Envisagez-vous de revenir sur la privatisation de TF1? Selon quelles modalités ?

     

    Oui j’envisage  donc de revenir sur cette concession de TF1 au profit du groupe Bouygues, dont le numéro un Martin Bouygues est, on le sait, très proche de l’actuel président.

    On ne peut admettre ce mélange des genres de l’appropriation par un des géants mondiaux du BTP de la principale chaine audiovisuelle française, qui a parfois entrainé des aberrations. Je pense par exemple à une interview flagorneuse du défunt dictateur turkmène Separmourad Nyazov sur TF1 alors qu’il était boycotté par l’ensemble de la communauté internationale au prétexte que Bouygues était en affaires avec lui. Cela se passait en 1996 mais ça n’a pas beaucoup changé depuis.

    Quand, il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné a dévoilé certains soupçons d’arrangements illégaux de cadres de Bouygues au sujet de l’appel d’offres sur la construction du futur « Pentagone » à la française, TF1 ne s’est pas vraiment fait le relai de cette information pourtant essentiel pour l’intérêt général, puisqu’il s’agit de dizaines de milliards d’euros d’argent public.

    Ce n’est donc pas tant de revenir sur la privatisation de TF1 que de garantir une gestion transparente, saine et en adéquation avec la liberté de la presse, c’est à dire en empêchant que des intérêts économiques ou financiers puissent venir entraver le travail des journalistes et l’information des citoyens. Un nouvel appel d’offre devrait donc être lancé pour TF1, en lien avec bien entendu l’ensemble des journalistes et des professionnels de la chaine qui sont bien souvent les premiers à souffrir de cette image de soumission aux puissances de l’argent.

     

    3. Un service public de l’information et de la culture est-il compatible avec le financement et le périmètre actuels du secteur public, ainsi qu’avec et avec la marginalisation des médias associatifs et coopératifs ? Comment comptez-vous assurer son existence et son développement ?

     

    3. En effet, le financement et le périmètre actuels du secteur public ne garantissent pas un service public de l’information et de la culture ambitieux et digne de notre pays. Il convient donc tout d’abord de redéfinir le rôle et les missions du CSA.

    Il faut d’abord que le CSA, (dont les attributions, les moyens humains et financiers, comme le nom doivent évoluer,  pour que ses missions soient intégralement remplies) soit une vraie instance démocratique. L’instance doit être dirigée par une représentation des élus, des professionnels et des usagers, chacun de ces corps choisissant ses représentants.

    Le président et son exécutif sont choisis par l’assemblée ainsi constituée et l’instance est rigoureusement indépendante du pouvoir politique. Elle doit se voir réintégrée et confirmée dans les pouvoirs qui étaient les siens, à savoir notamment  la nomination du président des entreprises et instances de Service public (chaines de télévision, radio, CNC…),  et doit bénéficier de nouveaux  pouvoirs en matière d’élaboration et de respect des cahiers des charges, disposer des outils de sanction positive et négative (bonus, malus) pouvant aller jusqu’à l’attribution, la réattribution ou la suspension des licences d’exploitation.

    Le CSA doit étendre son champ d’action, en tenant compte notamment de l’évolution des medias et des télécoms, regrouper les instances pertinentes de régulation concernées par les sujets de la diffusion au sens large. Exemple : Création d’un organe de coordination entre le CSA et l’ARCEP (organisme de régulation  télécom et poste, à réformer lui même sur le modèle du CSA), doté d’un véritable pouvoir de régulation sur les opérateurs, accompagnant  les évolutions technologiques, et évoluant lui même jusqu’à une fusion éventuelle.

    Le CSA doit enfin rendre des comptes aux Parlements sur sa gestion et ses décisions.

     

    Il faut parallèlement garantir un soutien à l’audiovisuel public, renforcer ces collaborations avec d’autres services publics (éducation, emploi, santé, etc.), définir une charte de déontologie en cas de conflit d’intérêt pour les animateurs-producteurs dans le service public : aide à l’investissement dans les nouvelles technologies pour diversifier les accès aux contenus et aux écrans ou encore éducation des jeunes publics aux usages de l’internet et à la lecture de l’information.

    Dans chaque entreprise de presse, une Association de journalistes et/ou une société des rédacteurs, doit être constituée selon des modalités à préciser par la loi (élections sur le modèle des élections professionnelles).

    Il convient également de préserver l’Agence France Presse dans son indépendance à l’égard des pouvoirs politiques et économiques en garantissant son statut, tel que défini dans la loi de 1957.

    Enfin, les médias associatifs et collaboratifs qui se développent très rapidement, notamment par le biais d’Internet, doivent pouvoir être soutenus par les pouvoirs publics, car l’assurance du pluralisme est essentielle dans ce secteur. Ce serait une des principales discussions à aborder dans le cadre d’Etats généraux de la presse et du journalisme.

     

     

     

     

  2. Réponse d’Eva Joly à l’adresse de l’Observatoire de la Liberté de Création.

    A l’attention de Madame Agnès Tricoire, Observatoire de la liberté de création.

    Ligue des Droits de l’Homme.

     

    Madame la déléguée,

     

    Vous m’interrogez au nom de l’Observatoire de la liberté de création sur les intentions d’Europe Ecologie Les Verts en matière d’éventuel encadrement de la liberté de circulation des œuvres.

     

    Cette question a d’autant plus d’acuité que les exemples de tentatives de censure, ou de réelle censure ne cessent de faire irruption dans les domaines les plus variés: affiches de cinéma, spectacle vivant victime de manifestations, déprogrammation d’expositions, contestation d’œuvres plastiques.

    La censure tourne le dos à la démocratie en ce qu’elle réfute le droit au pas de côté, à l’approche originale voire dérangeante, à l’autre regard que celui du prêt à penser.

     

    Je tiens au passage à rappeler que notre conception de la liberté et de l’autonomie de l’artiste, à laquelle nous tenons, est antinomique de l’élu programmateur, ou de la sanction des équipes pour suite d’alternance. C’est au pouvoir de garantir des espaces d’expression de l’art, en se gardant bien d’y projeter l’idéologie du moment. Reste la défense de l’intérêt général, et la juste appréciation de ce qui protège, ou pas, l’enfance par exemple.

    Je suis très sensible à la qualité de la démarche que vous suggérez: le débat, la rencontre, la prise de connaissance de l’intégralité, ainsi que du champ des interprétations multiples, l’ouverture d’espaces critiques. Ces chemins à eux seuls forgent du lien, de l’épanouissement et de l’émancipation. Ils sont d’autant plus nécessaires que si l’œuvre permet la distanciation, elle tire une part de sa lisibilité, de sa vraisemblance ou de son inscription dans les codes sociaux de son époque

     

    Vous me demandez des engagements plus précis qui déclinent ces principes :

    L’abrogation de l’article 14 de la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse est une position ancienne des écologistes et nous la maintenons. Cet article a en effet été le prétexte à la mise au pas des publications jeunesse et à l’interdiction (réelle ou de fait, en instaurant des conditions d’édition impossibles à tenir) de publications politiques ou satyriques. Les images furent plus souvent frappées que les écrits, la bande dessinée en paya un lourd tribu. Les œuvres étrangères furent plus souvent attaquées que les œuvres éditées en France… Il existe d’autres dispositifs législatifs visant à protéger la jeunesse, contre l’incitation à la haine raciale, au viol, le révisionnisme, l’homophobie, en encadrant  la pornographie. Nul besoin de cet article qui n’est qu’un prétexte.

    Sur l’exclusion des œuvres du champ de l’article 24 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse et des articles 227-23 et 227-24 du code pénal, je vous propose d’en reparler lors de la rencontre prévue le 21 mars afin que nous puissions nous baser sur des argumentaires partagés et trouver le meilleur moyen de protéger la liberté et l’autonomie des artistes sans laisser la porte ouverte aux discours illégaux sans visée artistique. Une difficulté résidant en la définition de l’œuvre d’art.

    A propos du cinéma, j’approuve le projet d’une place accrue des professionnels dans la commission de classification, tout comme je juge obsolète le seuil de 18 ans au lieu de 15 ans pour l’interdiction aux mineurs. Si je considère que le respect de la dignité humaine n’est pas un vain débat, je pense qu’il relève vraiment du débat démocratique, et non de démarches moralisatrices portées par le pouvoir aboutissant à l’usage d’une ordonnance pouvant permettre toutes les instrumentalisations arbitraires.

    En matière d’autorisation de diffusion radio-télévisée, le rôle du CSA est bien de faire respecter la loi et il n’est pas souhaitable qu’il aille au-delà. La protection du jeune public ne doit pas se traduire par une interdiction pure et simple de programme, mais par un affichage et une heure de diffusion ad-hoc.

     

    En espérant avoir répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer mes sincères salutations.

     

    Eva Joly

  3. Manifeste pour un Devoir de Culture

    L’objectif du texte ci-dessous est d’interpeller les politiques à l’occasion des prochaines échéances électorales présidentielles et législatives.

    Manifeste – Devoir de culture – Devoir de culture

    Il nous semble en effet urgent de susciter réflexion et débat sur la place de l’art et de culture dans le projet politique. L’enfermement de celle-ci dans une catégorie administrative spécifique a encouragé sa banalisation et son instrumentalisation.

    « Si on me parle de culture, j’exhibe mon territoire ! »

    Il s’ensuit un insupportable rétrécissement de l’action culturelle publique, d’autant plus desséchant que les politiques, tétanisés par la crise, renvoient au superflu l’intervention dans un secteur qui cesse d’être perçu comme essentiel.

    A l’heure où l’on parle de refonder le pacte républicain, où l’on revisite les fondamentaux, voilà qu’on réserve à l’École la mission d’éducation citoyenne. Or, si l’exception culturelle française avait un sens, c’était bien celui de placer la culture au coeur du projet politique républicain.

    Ce texte est proposé à la signature des acteurs culturels qui ne se résignent ni à la langue de bois des formules convenues, ni aux simples approches corporatistes.

    Conçu comme une introduction au débat, il peut et doit être prolongé par vos contributions : ICI

    L’ensemble pourra, dans un deuxième temps, être édité sous une forme papier.

  4. Culture et développement durable : il est temps d’organiser la palabre !

    Jeudi 15 mars 2012,de 17h30 à 20h, à La Bellevilloise, 21 rue Boyer 75020 Paris

    Métro : Gambetta ou Ménilmontant – PAF : 3 euros

     

    Autour de Jean-Michel LucasAuteur de Culture et développement durable, il est temps d’organiser la palabre (éditions Irma, 2012), maître de conférences à l’université Rennes 2 Haute-Bretagne

    Débat animé par François-Xavier Ruan

     

    Dans la réflexion sur le développement durable, la culture prend, depuis quelques années, une place de plus en plus centrale dès lors qu’on dépasse le simple aspect « environnemental ». Son apparition dans l’Agenda 21, son affirmation comme quatrième pilier du développement durable, la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’affirmation des droits culturels… tout un ensemble de réflexions et de textes ont ouvert une nouvelle voie qui rend à la culture sa dimension transversale dans les politiques publiques.

    Mais cette responsabilité du secteur culturel est-elle bien entendue, partagée et appliquée ? Si la culture est une condition sine qua none d’un véritable développement durable humain, dans quelles conditions peut-on faire pleinement exister les principes de droits culturels ?

    Comment cette question est-elle posée, tant aux acteurs qu’aux pouvoirs publics, et à la société en général ?

    Dans son ouvrage Culture et développement durable, Jean-Michel Lucas propose des pistes de réflexion pour ouvrir la discussion. Venez échanger et débattre, pour commencer ensemble à organiser la palabre !

     

    Avec la participation annoncée de :

    • Ferdinand Richard, fondateur de l’AMI, pionnier de la Friche la Belle de Mai, expert de la commission
      « Agenda 21 de la culture » de CGLU (Cités et gouvernements locaux unis).
    • Philippe Berthelot, président de l’Ufisc et directeur de la Fédurok
    • Nelly Lopez, chargée de la culture, confédération des MJC de France
    • Chantal Latour, ancienne coordinatrice de Futurs composés
    • Myriam Faivre, directrice de la CAE Clara (sous réserve)
    • Association 4D (sous réserve)

     

    À l’issue de la rencontre, nous vous proposons de continuer la discussion autour d’un cocktail.

  5. Le réseau Wrésinski « Vie Locale Citoyenne »

     

    Le réseau Wrésinski « vie locale citoyenne » est animé par des membres actifs d’ATD Quart Monde qui sont ou ont été eux-mêmes élus ou proches d’élus.

     

     

    Il est ouvert à des élus locaux, à leurs proches collaborateurs ayant en commun de vouloir donner la priorité, dans la vie locale à ceux qui sont les plus fragilisés par la grande pauvreté et l’exclusion.

    Il situe son action dans le cadre de la décentralisation qui accroît les tâches confiées aux élus locaux dans la lutte contre l’exclusion et modifie le partage entre l’Etat et les collectivités locales.

     

    Ses objectifs :

    • Il entend soutenir les élus dans leurs missions prioritaires de lutte contre la pauvreté et pour l’accès aux droits des plus démunis.
    • Comprendre les difficultés qu’ils rencontrent et se nourrir de leurs expériences pour enrichir la réflexion du Mouvement sur certains sujets faisant débat dans notre société.
    • Constituer un réseau d’échange d’expériences, de compétences, de questionnements, de pistes de recherche, de connaissances et de savoir faire.
    • Favoriser la remontée et la diffusion des initiatives ou des pratiques innovantes.
    • Rencontrer et débattre avec les élus sur des thèmes en résonance avec les préoccupations du Mouvement ATD Quart Monde.
    • Informer les élus sur les prises de position du mouvement ATD Quart Monde se rapportant aux orientations législatives en matière de lutte contre l’exclusion.
    • Nouer un dialogue et favoriser une réflexion commune pour faire en sorte que le « savoir d’expérience » acquis par les plus démunis soit pris en compte dans les décisions qui les concernent
    • Contribuer aux côtés des élus et avec les citoyens à faire vivre l’ambition clairement affichée par la loi sur les exclusions de juillet 1998 qui doit rester pour tous « une priorité des politiques publiques et un impératif national » (cf.art.1 de la loi).

     

    Il existe sept autres réseaux Wresinski (du nom du fondateur d’ATD Quart Monde) regroupant des professionnels dans les domaines de : la culture, la santé, le travail et le métier, l’école, la famille, l’habitat-ville, les vacances.

  6. ATD Quart Monde pour la Culture

    « Tu ne peux pas savoir si tu aimes la danse si tu n’as jamais dansé »

    Propositions ATD Quart Monde dans les domaines de la Culture et de la communication

     

     

    1 – Constats

    L’accès à la culture, aux formes d’expression artistiques et culturelles et à leur pratique reste profondément élitistes dans la société française.

    La réalité de l’illettrisme : 15% des enfants arrivent en 6ème sans maîtriser les savoirs de base (lecture, écriture).
    La fracture numérique est inacceptable et une menace pour l’avenir : 28% des ménages aux revenus des plus faibles ont une connexion internet contre 90% chez les personnes aux revenus les plus élevés.

    L’Agenda numérique pour l’Europe a fixé des objectifs concernant la fraction de la population n’ayant jamais utilisé internet et la fraction de la population défavorisée utilisant internet de façon régulière ; l’accès à l’e-administration pour les personnes défavorisées figure aussi comme objectif.

    52 % de la population ne part pas en vacances pour des raisons financières. 65 % des foyers aux revenus mensuels inférieurs à 900 euros ne sont pas partis en vacances en 2010 (source : observatoire des inégalités).

     

    2 – Expérience d’ATD Quart Monde

    Actions menées et contribution des personnes en situation de pauvreté

    Toutes les rencontres et manifestations culturelles impulsées par ATD Quart Monde dans les quartiers (résidence d’artistes, ateliers d’écriture, atelier chant, festival des savoirs et des arts, bibliothèques de rue) révèlent combien les personnes en situation de pauvreté s’y mobilisent, s’y révèlent, apprennent, et peuvent se faire connaître et comprendre, combien ces espaces de liberté sont précieux dans leur vie, leur donnent fierté et peuvent renforcer les liens au niveau d’un quartier.

    Le réseau Wresinski culture qui rassemble des acteurs dans ce domaine permet de diffuser ces expériences. Progressivement elles transforment la représentation que ceux qui ne les côtoient pas se font des personnes très modestes.

    S’ouvrir à la culture et aux pratiques artistiques et culturelles peut déclencher de nouveaux potentiels d’apprentissage.

     

    3 – Lignes de fond

    Comme tout le monde, les personnes défavorisées ont besoin du « beau », or tout ce qui les entoure est trop souvent dégradé.

    Comme tout le monde, les personnes défavorisées aspirent à maîtriser des moyens d’exprimer ce qu’elles sont mais ont peu d’occasions de le faire.

     

    4 – Propositions

    1- Développer pour les enfants d’âge scolaire, une attention particulière autour de leur famille et au sein des structures d’accueil diverses (domaines sportif, culturel, éducation populaire…) afin que les familles en précarité et leurs enfants s’y sentent accueillis, attendus et à l’aise. Ces structures doivent être financièrement abordables et de qualité. D’où nécessité de soutien à l’instauration d’espaces de création de qualité dans les quartiers et création de liens entre l’offre culturelle et les espaces d’éducation populaire, les équipements locaux dans les quartiers.

    2– Développer la formation des journalistes et communicants à entendre et à comprendre ce que portent les populations défavorisées. Les médias seront ainsi mieux à même de retransmettre sans les stigmatiser l’expression des populations les plus modestes et changer ainsi leur image dans l’opinion publique.

    3 – Rendre gratuit l’accès aux musées nationaux.

    4 – Former les bibliothécaires et les personnels des espaces culturels à travailler avec les personnes les plus éloignées de la culture et, en particulier, les personnes illettrées. Développer la médiation culturelle.

    5 – Etre attentif aux personnes illettrées : que toutes les mairies soient en capacité d’informer les personnes sur les lieux où il est possible d’apprendre à lire.

    6 – Donner une connexion internet de base gratuite dans les logements sociaux et fourniture d’ordinateurs simples pour chaque enfant en CM2.

    7 – Rendre effectif le droit aux vacances familiales pour toutes les familles, ce qui suppose un engagement financier adéquat (notamment par forte insistance sur cette dimension dans la convention d’objectifs de gestion 2013-2016 (COG) de la CNAF).

    8 – Soutenir le tourisme social, par la formation de ses acteurs à l’accueil des publics les plus démunis.

    9 – Organiser, à l’occasion de vacances partagées, le regroupement familial lorsque les enfants sont placés (en particulier lorsque le droit d’hébergement ne peut s’exercer au domicile des parents).

  7. Pour une écologie de l’Art et de la Culture

    Vers une Société du bien être,

    Programme présidentiel 2012

    Pour EELV, la culture est un élément consubstantiel du projet écologiste ; c’est aussi la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et « faire société », alors que la mondialisation culturelle attise les crispations identitaires et encourage la consommation effrénée de bien culturels standardisés.

    Le projet écologiste pour l’Art et la Culture s’appuie sur la démocratie, la diversité, l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. La charte de Fribourg sur les droits culturels, la Déclaration universelle pour la diversité culturelle de l’UNESCO, l’Agenda 21 de la culture adopté par Cités et Gouvernements Locaux Unis et la défense de la liberté d’expression et de création contre la censure et le « fait du prince », en sont les piliers.

    Une politique culturelle aujourd’hui ne peut plus être soumise à l’obsession de « l’excellence » et du « rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité ! Elle ne doit plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.

     

    EELV réaffirme sa volonté de refonder une politique pour la création et l’action culturelle inclusive qui permette aux personnes, quel que soit le genre ou l’origine, de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge et qui propose aux citoyens dans leur diversité de (re)devenir acteurs du champ culturel. Il faut redonner à tous et toutes la capacité d’émerveillement et de curiosité au monde qui garantie notre capacité à vivre ensemble et à nous émanciper des discours d’exclusion et de repli sur soi.

    Pour cela, les mutations économiques doivent avant tout permettre de pérenniser l’emploi culturel par une interrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs. Il est en me^me temps indispensable de favoriser des écosystèmes culturels équilibrés, permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.

    Les artistes doivent occuper une place privilégiée au cœur de la Cité qui ne soit pas l’apanage du « star system » mais bien la manifestation d’un rôle citoyen dans une démocratie avancée.  La défense et la promotion des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture contribueront à une plus grande équité culturelle des territoires et des populations en France et dans le pays avec lesquelles nous devons coopérer.

    Les écologistes considèrent les arts et les cultures comme des biens communs de l’Humanité qui doivent être soutenus en tant qu’un service public d’intérêt général investi d’une responsabilité en faveur de l’égalité d’accès de tous et toutes.

     

    Pour une culture au cœur d’un nouveau projet de société

    •    Réinventons un Ministère de la Culture, des Medias et l’Education populaire ;
    •    Mettons en débat un Agenda 21 de la culture afin de développer la diversité culturelle et de promouvoir les droits culturels et permettre de co-construire les politiques culturelles avec la société civile ;
    •    Accompagnons les nouvelles pratiques de création et de diffusion culturelles en consolidant le développement de l’offre légale sur Internet afin de faciliter l’accès aux œuvres à tous les publics. Les lois qui criminalisent les utilisateurs, comme DAVDSI et HADOPI, seront abrogées et remplacées par des dispositifs mieux à même d’assurer le financement de la production artistique et culturelle ;
    •    Développons l’éducation artistique de l’école maternelle à l’université, avec de véritables moyens dédiés, consacrant une autonomie des équipes éducatives dans le choix des projets et de véritables résidences artistiques pour les équipes associées.
    •    Créons un fond de soutien pour encourager le dialogue interculturel et les pratiques artistiques participatifs avec des artistes engagés.

     

    Pour une éthique de la gouvernance culturelle

    •    Réformer en profondeur la gouvernance du ministère de la Culture comme des institutions culturelles nationales, en proposant une charte éthique et démocratique pour sortir du « fait du prince » ;
    •    Renforcer l’application de la charte de mission de service public, notamment en matière de responsabilité sociétale en environnementale ;
    •    Rééquilibrer les subventions de l’Etat en faveur des Régions par rapport à l’Ile de France, abandonner les projets pharaoniques notamment sur Paris et délocaliser les moyens des établissements publics culturels nationaux au service des territoires locaux ;
    •    Imposer la parité femmes/hommes à la tête des établissements artistiques et culturels conventionnés avec la mise en place d’une mission d’évaluation ;
    •    Construire une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en inscrivant la culture comme clause de compétence obligatoire dans la réforme des collectivités territoriales ; réunir les acteurs publics et professionnels pour proposer un loi cadre qui distingue les responsabilités des différents échelons en expérimentant des collectivités chefs de file en proposant ;
    o    Aux territoires locaux, l’expérimentation et les pratiques, l’éducation et l’enseignement artistique, l’aménagement du territoire, le soutien à l’émergence et aux pratiques amateurs…
    o    A l’Etat, la garantie de la transversalité et de l’équité des politiques culturelles, le financement de la conservation et de la diffusion du patrimoine culturel et de la création vivante, la protection du droit des artistes et la redistribution des investissements vers les esthétiques les plus fragiles, la protection des travailleurs culturels…
    o    A l’Europe, la consolidation des Réseaux et des synergies, le soutien à la recherche, la mise en place d’un Erasmus Culturel, le soutien aux économies culturelles européennes et à la coopération interrégionale…
    •    Renforcer la déconcentration et le rôle des DRACs pour mieux accompagner la décentralisation et le transfert des compétences.

     

    Pour une économie équitable des arts et de la culture

    •    La création d’un fonds de développement du tiers secteur culturel, qui permettra l’émergence et la pérennisation des SCIC, SCOP et autres unions d’économie sociale ;
    •    Un versement des subventions attribuées aux structures culturelles accéléré sensiblement de manière à faire disparaître le syndrome de la double peine ;
    •    Une grande réforme de la fiscalité de l’art, qui favorisera l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants, tout en taxant la spéculation sur les œuvres d’art dans le circuit national et international. Le produit de cette taxe sera reversé à un fonds social de garantie à destination des artistes ;
    •    Le soutien aux emplois d’intermittents du spectacle, en revenant sur les principes des réformes de l’UNEDIC de 2004 et en garantissant un revenu entre les périodes d’activités professionnelles et les temps de préparation ;
    •    Lancer une mission nationale pour l’émergence de nouveaux indicateurs économiques et une fiscalité plus juste.

  8. Penser la société, une démarche d’éducation populaire

    Accompagner la transformation sociale et le renouveau démocratique :

    23 propositions de l’Unsa pour l’éducation populaire

  9. Contribuer au débat présidentiel

    Cher/ères ami/es,

    adhérent/es et sympathisant/es de la commission nationale Culture EELV,
    afin de soutenir les campagnes nationales en cours et de mobiliser les groupes locaux, nous vous proposons de participer et de contribuer à la campagne écologique nationale en faveur des arts et des cultures.

     

    QUI ?

    Vous animez un groupe local, départemental ou régional, vous êtes concernés par les questions culturelles, entrez dans le débat !

     

    POURQUOI ?

    Nous vous proposons de suivre le calendrier suivant en initiant des rencontres, des soirées ou des événements autour des thématiques qui structurent les propositions culturelles des écologistes. Les thèmes présentées dans le calendrier peuvent être abordées tout ou en partie.

     

    COMMENT ?

    Le reste est votre affaire : quand vous voulez, comme vous voulez, avec les invités que vous choisirez ! Dîtes le avec les mots qui vous semblent justes et choisissez la thématique qui vous parle. Réunion à 10 ou meeting à 100, selon vos ambitions et vos possibilités !
    Seule contrainte : être en relation avec la Commission culture nationale pour préparer et rendre compte.

     

    Pour tout renseignement : comm-culture@eelv.fr

     

    CALENDRIER

    En février :      Pour une culture au cœur d’un nouveau projet de société
    • Protection des droits culturels et promotion du dialogue interculturel ;
    • Promotion d’un plan national d’éducation artistique et d’encouragement aux pratiques amateurs ;
    • Revalorisation de la place des artistes dans la société française, soutien aux projets artistiques participatifs ;
    • Promotion de la culture scientifique et technique comme vecteur d’éducation à l’écologie

     

    En mars :      Pour une nouvelle étape de la décentralisation culturelle : favoriser la vie culturelle des territoires
    • renforcer l’expertise des DRAC dans leur accompagnement de la déconcentration,
    • délocaliser des moyens des établissements publics nationaux sans « pomper » les finances des CT (IMA à Roubaix),
    • compétence culture obligatoire pour les collectivités dans la nouvelle réforme des CT (ou loi cadre),
    • arrêt des projets pharaoniques parisiens et rééquilibrage des moyens du MCC en faveurs des régions les moins dotées,
    • soutiens aux actions artistiques et culturelles dans les quartiers urbains fragiles,

     

    en avril :     Pour une économie équitable des arts et de la culture
    • Développer l’emploi culturel, notamment dans la production/création, et réduire la précarité
    • Réviser la réforme du régime UNEDIC intermittence du spectacle et de l’audiovisuel : pérenniser les droits ? étendre ? refinancer ?
    • Sécuriser les parcours professionnels,
    • Encourager l’ESS et les coopératives d’artistes,
    • Garanties d’attributions des subventions en début d’année et création de fonds de garanties pour les organismes culturels à but non lucratif,

     

  10. EELV réagit à la fermeture de Megaupload

    Discuter

    « A EELV, on se veut sans complexe. Preuve en est, le 11 janvier dernier, la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin, présidente de la commission Culture a invité Emmanuel Gadaix directeur des opérations de Megaupload à participer à un débat au Sénat sur la liberté des créateurs et leur rémunération.

    « Ces gens existent, ça ne sert à rien de se cacher derrière son petit doigt » dit elle. Outre l’abrogation de l’Hadopi, EELV propose d’« installer une commission dans les six mois après l’élection afin de définir par quel moyen on pouvait rassembler des finances permettant de soutenir les créateurs sans être répressif », et toujours selon la sénatrice, le manque à gagner des artistes est aussi dû aux « nombreux intermédiaires comme les éditeurs et les majors qui estiment avoir des droits ».

    Solutionner

    « Nous sommes pour la rémunération des créateurs pour laquelle nous proposerons un système de rétribution de la création. Nous concrétiserons tout cela dans un projet formel qui arrivera en février » expliquait Eva Joly en affichant sa préférence pour l’idée de Richard Stallman le père du logiciel libre.

    Il propose de « faire payer aux internautes une somme forfaitaire mensuelle. Les internautes pourront alors attribuer jusqu’à un tiers de cette somme aux artistes et oeuvres de son choix. Le reste sera réparti selon un sondage de popularité qui prend en compte la racine cubique – par exemple, un artiste qui sera 1.000 fois plus populaire sera payé 10 fois plus » »

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