Coopération transfrontalière
SITUATION
Intégrer la Guyane, région d'Europe, dans sa réalité sud-américaine, par une coopération transamazonienne dynamique et soutenue.
La Guyane est le seul et le dernier territoire d’Amérique du sud non souverain. Intégrée géographiquement à l’ensemble amazonien, elle vit un paradoxe juridico-politique qui fait d’elle un département français, une région de l’Union européenne, sans parvenir à trouver sa place dans l’environnement géographique qui est le sien.
Si ces dernières années ont pu voir des avancées dans ce domaine avec son admission en 2004 au sein du traité de coopération amazonien où elle représente la France ce qui permet de la rendre attractive pour les autres pays sud-américains, elle subit le poids des déséquilibres socio-économiques régionaux.
Il est donc aujourd’hui nécessaire d’intégrer la Guyane dans sa réalité sud-américaine en mettant en œuvre une politique de coopération transfrontalière dynamique et soutenue. En effet, la Guyane ne profite pas suffisamment de son avantage géographique. L’essentiel des échanges économiques se font avec la France hexagonale, l’Union européenne et les Antilles françaises. Il existe certes des échanges avec le Brésil et le Surinam au travers des villes frontières que sont Oiapoque et Albina, mais ces échanges sont le plus souvent non légaux. A la question économique s’ajoute celle des transports avec les difficultés de déplacement vers les pays d’Amérique du sud, même les pays frontaliers. Le pont vers le Brésil est une avancée dans ce domaine, mais cela reste encore insuffisant que ce soit dans le domaine des transports par voie de terre ou par voie aérienne. Il y a un réel effort à faire dans ce domaine.
Comment faciliter le développement des échanges ? Comment favoriser l’intégration à l’ensemble amazonien ? La difficulté principale est, paradoxalement, le fait que la Guyane est le pays le plus riche de cet ensemble. On a ainsi une "prospérité" guyanaise toute relative certes, mais qui crée un écart très important par rapport au niveau de vie des pays voisins. Les coûts, les prix, les salaires sont quatre à dix fois supérieurs à ceux du Brésil et du Surinam. Tout cela contribue à isoler la Guyane de ces pays. L’intégration de la Guyane dans son environnement amazonien doit donc passer par le développement de ces pays. Sinon, la seule "coopération" qui se développera réellement sera la même que celle qui existe actuellement et qui est fortement marquée par la problématique de l’immigration clandestine.
La Guyane doit-elle continuer de s’intégrer au bassin amazonien et au continent sud américain uniquement par des activités illicites : drogue, contrebande, orpaillage et immigration clandestine ?
ACTIONS PRIORITAIRES
Actions envisagées : elles le seront dans le cadre des accords de coopération qui ont été signés en 1999 lors de la visite de Jean-Jack Queyranne, secrétaire d’Etat aux départements et territoires d’outremer (2e rencontres transfrontalières). Il s’agit donc de développer des actions dans les domaines de l’éducation, de la recherche, de la culture, du sport, mais aussi dans les domaines de l’économie et de la valorisation des ressources naturelles.
Développement de quelques-unes de ces dimensions :
Coopération économique (MERCOSUR)
La Guyane est à la croisée de deux marchés, celui du CARICOM et celui du MERCOSUR. Notre région doit prendre sa pleine place dans ceux-ci. Le MERCOSUR est un véritable outil de coopération économique qui favorise la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production, la création d’un tarif extérieur commun, le rapprochement des politiques économiques et l’harmonisation des législations entre les membres. Or, un accord cadre interrégional de coopération avec l’Union européenne a été signé le 15 décembre 1995, et il y a un souhait des deux côtés pour approfondir ce rapprochement par une zone de libre échange commune. La Guyane a un rôle important à jouer dans ce domaine en tant que seule région européenne présente sur le continent sud américain.
Coopération économique (tourisme et valorisation)
La Guyane est pour les Européens une porte possible vers l’Amazonie. Il serait souhaitable de mettre en œuvre une politique touristique permettant des parcours sur les trois territoires et favorisant la valorisation des paysages et des écosystèmes qui y sont présents. Pour cela il faudrait des accords de coopération facilitant l’accès des touristes, et réglementant ce tourisme. On peut aussi envisager de développer des propositions à destination des touristes qui vont dans ces pays sans passer par la Guyane et en proposant des activités en Guyane.
Coopération culturelle et linguistique
Faire un pendant en Guyane du Centre d’Etat de langue et de culture française Danielle Mitterrand (créé du côté brésilien (Macapa) pour favoriser l’apprentissage de la langue française aux enseignants, aux élèves, aux cadres de la coopération franco-brésilienne, aux acteurs du tourisme) en favorisant la création d’un centre de la langue et de la culture brésilienne en visant les mêmes publics et en développant auprès de tous les acteurs économiques et les cadres des collectivités, de l’université, etc. Il serait souhaitable d’envisager la création d’un même centre en direction du Surinam. Des antennes de ces centres pourraient être créées dans les villes frontières (Saint-Georges et Saint-Laurent). Cf. "Une langue, c’est une fenêtre ouverte pour comprendre un peuple".
Coopération enseignement supérieur et recherche
Des accords de coopération existent déjà entre la Guyane et le Brésil dans ce domaine. Il convient de les développer. Mais il y a encore beaucoup à faire en direction du Surinam.
Programme à télécharger en PDF
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