3 questions à PIERRE AUBRIL, président de la Communauté de Communes de Saint-Mère-Eglise ( 50), paysan à Ravenoville, signataire de l’Appel d’ EUROPE ECOLOGIE BASSE-NORMANDIE.

Pourquoi avez-vous décidé de signer l’Appel d’Europe écologie ?

Depuis 30 ans, en tant que paysan, je produis du lait de façon durable, toujours avec des vaches normandes qui mangent uniquement de l’herbe et du foin. Sur 90 hectares de prairie naturelle humide et certifiée bio depuis 13 ans. Je fais ça pour aujourd’hui mais aussi pour demain, pour l’avenir des générations futures ; en cela, je me sens particulièrement proche d’Europe Ecologie qui partage et défend ces valeurs. Mais depuis 2 ans, je suis aussi un élu, je préside la Communauté de Communes de Sainte-Mère-Eglise, soit 28 communes où vivent près de 8500 habitants.

A l’échelle de votre Communauté de Communes, comment s’exprime votre sensibilité écologiste ?

La restauration collective dans les cantines scolaires, c’est l’un de mes chevaux de bataille : je fais tout pour que ce soit la proximité et la qualité qui priment face à la rentabilité excessive et à la malbouffe. J’oriente aussi mon action pour augmenter le replantage des haies bocagères. L’objectif est qu’un réseau de chaleur à partir du bois comme énergie existe sur le territoire de la Communauté de Communes. Enfin, le volet transport est à mes yeux l’un des plus important : sur les 28 communes de l’Intercommunalité, l’habitat est particulièrement dispersé. Le covoiturage n’existe quasiment pas et la gare SNCF de Chef du Pont a été supprimée. Du coup, tout le monde prend sa voiture pour aller travailler à Carentan ou à Cherbourg. Des solutions de transports en commun doivent pouvoir émerger.

Que peut apporter à votre Communauté de Communes un renforcement de l’exécutif d’Europe Ecologie au Conseil Régional ?

Je pense que les territoires qui auront entrepris de mettre en œuvre la conversion écologique de l’économie, même sur une petite échelle, seront d’avantage valorisés et aidés dans leur démarche. Et qu’elles joueront un rôle de locomotives par rapport aux autres. Par ailleurs, alors qu’en France, l’Intercommunalité s’apprête à être réformée, j’ai la certitude que le « plus de démocratie partout » défendu par Europe Ecologie saura protéger le rôle de cette structure politique qui existe depuis 1992.

Face aux grandes difficultés économiques, sociales, environnementales et financières provoquées par 50 ans de productivisme et sur consommation nous avons l’urgence d’agir de façon collectivement à la transformation écologique de l’économie et seul Europe Ecologie avec les verts et les citoyens en marche peuvent réussir cette révolution pour l’avenir des générations futures.