La campagne
Retour sur le débat sur la solidarité internationale
Monique de Marco l’avait clairement exprimé : « Plutôt que d'identité, les écologistes ont voulu un débat qui parle de solidarité et de ce qu'elle pourrait être en Aquitaine ».
Lundi 18 janvier, la Préfecture organisait à l’Athénée Municipal de Bordeaux, un débat sur l’identité nationale. Malgré les appels téléphoniques du Cabinet du Préfet, à une longue sélection d’associations girondines, d’élus locaux et de structures publiques et privées, l’amphithéâtre était clairsemé.
Les Verts / Europe-Ecologie Aquitaine avaient appelé à boycotter le débat, véritable manipulation de l’opinion publique et invitaient, à la même heure, à une rencontre-débat sur la solidarité internationale en Aquitaine.
Le local de campagne d’Europe-Ecologie a fait le plein pour cette rencontre où le public a pu dialoguer en direct avec Lucien Bruneau, spécialiste de la coopération internationale depuis Addis-Abeba (capitale de l’Ethiopie).
Extraits :
L’Ethiopie fait toujours partie des pays pauvres, quels sont ses problèmes pour s’en sortir ?
Lucien Bruneau : L’Ethiopie est le 8ème pays le plus pauvre du monde. Y résident plus de 80 millions d’habitants sur une superficie équivalente à deux fois la France. La géographie et le climat y sont diversifiés, avec des zones arides mais surtout de hauts plateaux. Son plus grand défi est de faire reculer la pauvreté.
Que peut apporter l’aide au développement dans ce contexte ?
Lucien Bruneau : Depuis 3 ans, chaque année plus de 10 millions d’habitants ont besoin d’aide alimentaire pour survivre, alors que le pays connaît une paix relative. Cette aide d’urgence est devenue chronique et a créé une dépendance. Alors que l’aide internationale représente jusqu’à 10% du PIB, des mesures plus structurelles font encore défauts dans l’agriculture et la préservation des ressources naturelles. Il faudrait certes plus de moyens financiers, mais aussi des approches durables pour que l’agriculture réponde aux besoins de la population sur le long terme. A son échelle, la coopération décentralisée peut aider le pays à se sortir de cette dépendance grâce à des transferts de technologie propre, de l’appui aux initiatives locales et au renforcement de compétence.
Et le changement climatique, comment est-il vécu ?
Lucien Bruneau : C’est une préoccupation récente dans une région instable ; l’Ethiopie accueille un grand nombre de réfugiés d’Etats voisins. Pourtant, selon l’organisation non gouvernementale Oxfam, les températures pourraient augmenter de 3,9° en moyenne en Ethiopie d’ici 2080, ce qui signifiera rapidement 3 années de sécheresse sur 4, un dérèglement des saisons pluvieuses, donc des diminutions de la production agricole et une insécurité alimentaire plus forte…
La rencontre a également été l’occasion de mettre en débat le programme d’Europe-Ecologie sur ce thème. Marie Bové (tête de liste Gironde) a rappelé l’importance « d’agir ici par un large programme de sensibilisation aux échanges Nord-Sud », tandis que Stéphane Saubusse et Fabrice Floch (liste Gironde) ont présenté les grands axes des travaux la commission programmatique sur le sujet :
- Eco et socio conditionnalités sur les aides aux entreprises régionales
- Implication des associations de migrants dans la politique régionale noamment au sein du CESR.
- Soutien aux transferts d’éco-technologies
- Création d’un programme de recherche avec les universités aquitaines sur le statut des déplacés et réfugiés climatiques
Monique de Marco a ajouté que les bonnes intentions (notamment grâce aux efforts des élus Verts) du conseil régional depuis 8 ans, devaient maintenant êtes mises en pratique avec plus de moyens.
« Nous engagerons un nouveau partenariat avec une région parmi les plus vulnérables au dérèglement climatique, par exemple en Afrique sub-saharienne ».