Gauche: Valls garde le cap mais personne ne veut monter à bord

Christophe Cavard est député Europe Ecologie-Les Verts (EELV) : « Ce que fait Manuel Valls nous inquiète un peu parfois sur l’impression qu’il donne de dire, « je les veux », mais à chaque fois dans des conditions telles que, en gros, il fait tout pour qu’on ne vienne pas. »

mediaManuel Valls à l’Assemblée nationale, le 31 mars 2015.REUTERS/Charles Platiau

Manuel Valls l’a réaffirmé toute la journée de mardi à l’Assemblée nationale : malgré la défaite aux départementales, la politique économique du gouvernement ne changera pas. Le Premier ministre a néanmoins proposé aux écologistes un pacte de gouvernement, et se dit « à l’écoute ». A l’écoute, mais sans changer de cap et chacun campe sur ses positions.

Le président de la République François Hollande l’a dit : « Le cap, il a été fixé et il sera tenu. »

Tenir, coûte que coûte. François Hollande et Manuel Valls sont sur la même ligne, ne rien changer, au grand désespoir des socialistes frondeurs, et des écologistes, à qui Manuel Valls vient de proposer un pacte de gouvernement. Christophe Cavard est député Europe Ecologie-Les Verts (EELV) : « Ce que fait Manuel Valls nous inquiète un peu parfois sur l’impression qu’il donne de dire, « je les veux », mais à chaque fois dans des conditions telles que, en gros, il fait tout pour qu’on ne vienne pas. »

L’ex-ministre Cécile Duflot renvoie Manuel Valls à son « logiciel périmé ». François Hollande continue de lui faire les yeux doux. Mais jusqu’à quand ?, prévient le socialiste Olivier Faure : « Je préfèrerai qu’elle revienne à de meilleurs sentiments, maintenant si ce n’est pas possible, viendra le jour où effectivement la patience aura assez duré et nous travaillerons avec ceux qui veulent travailler. »

Des débauchages individuels, le chef de l’Etat pour l’instant s’y refuse. Mais comment rassembler sans changer de politique ? « Etre à l’écoute » ne suffit pas. L’équation semble impossible, la situation bloquée. Il y a pourtant péril en la demeure, s’alarme Malek Boutih, député de l’Essonne : « La question qui est posée pour la gauche, c’est est-ce qu’elle va disparaître de la carte politique ou pas ? Se retrouver morcelée, éclatée à la sortie de 2017 ou pas ? »

C’est en effet la principale leçon des élections départementales pour François Hollande : avec une gauche si faible et si divisée, il ne serait pas qualifié pour le second tour de la présidentielle.

Remonter