Une ville émancipée : pouvoir d’échanger, de décider et d’agir ensemble
La transition écologique et sociale est possible si tout le monde est impliqué. Cela passe par l’écoute et l’élaboration avec les habitant.e.s, les acteurs économiques, culturels et associatifs, et bien sûr la jeunesse aujourd’hui souvent écartée des décisions alors qu’elle est tant concernée par cette prochaine décennie.
Nous proposons des mesures concrètes pour associer les habitant.e.s aux décisions qui les concernent et encourager les initiatives. Nous serons attentifs aux préoccupations de toutes et tous et ferons tout pour renouer le dialogue avec les acteurs et les impliquer dans les politiques locales, la gestion des services publics et l’accès aux droits culturels entre autres. L’eau, l’espace public occupé par la publicité, l’habitat social sont des biens communs qui doivent être libérés des intérêts privés.
Une ville émancipée : pouvoir d’échanger, de décider et d'agir ensemble
1. Construire ensemble le bien vivre à Quimper
Associer les habitants, les unions de quartiers, les associations et les Conseils de quartier, le Conseil Citoyen de Kermoysan et autres instances délibératives pour construire ensemble les projets dès leur élaboration, c’est pouvoir agir pleinement sur la décision et pas seulement à la marge donner son avis lors d’une réunion de concertation sur un projet déjà ficelé. Le projet et ses éventuels scénarios s’élaboreront suite à un diagnostic partagé et leur élaboration se poursuivra dans les comités de pilotage, ateliers urbains, commissions thématiques ou de suivi. Toutes les informations nécessaires à cette construction seront diffusées, les dispositifs de participation pourront être discutés.
2. Renforcer les Conseils de Quartier et le Conseil Citoyen de Kermoysan
Nous voulons affirmer la place importante de la participation des habitants issus de la plus large diversité. Ils sont des lieux de reconnaissance de l’expertise d’usage des citoyens, des lieux de coopération où les solidarités peuvent se nouer et le partenariat entre habitants, associations, institutions diverses, professionnels de l’action publique et élus peut s’établir. Pour assurer leur indépendance, ils choisiront leur règlement intérieur, disposeront des informations nécessaires à leurs prospectives, d’un local pour se réunir, de possibilités pour allers vers les habitants, seront accompagnés par un animateur pour chaque quartier. Les élus ne siégeront pas systématiquement mais sur invitation du collectif d’animation.
3. Accompagner les initiatives et les quartiers qui s’inscrivent dans la construction d’une cité écologique et sociale.
Un budget et un accompagnement des services, des élus, des professionnels, ou des structures adéquates garantiront l’accompagnement des initiatives de transition dans les domaines de l’amélioration du cadre de vie, de la culture, de l’alimentation, de la solidarité…
Le rôle des adjoint-es de quartier sera renforcé ainsi que leur budget, des postes seront créés pour accompagner chaque quartier dans ses projets (un animateur par quartier pour le suivi des conseils de quartier, du lien associatif et du suivi des projets)
4. Organiser des formations communes regroupant habitants, élus, associations, personnels de la collectivité
Les projets s’élaborent dans un contexte législatif, financier, partenarial spécifique. Intégrer des habitants et des associations dans la démarche n’est pas coutumier des habitudes de la collectivité. Des formations communes seront nécessaires pour structurer un bon fonctionnement des nouveaux processus de décision.
5. S’engager à mettre à l’ordre du jour du conseil municipal toute pétition qui atteindrait 2 % du corps électoral et ouvrir un droit de votation d’initiative citoyenne pour un sujet qui en recueillerait 5 %.
Les habitants doivent pouvoir saisir le conseil municipal d’une proposition ou d’une contestation d’un projet qui ne leur semble pas relever de l’intérêt général. Une pétition d’au moins 800 signatures indiquera au conseil municipal la nécessité d’une délibération sur le sujet. QBO sera également saisi de cette proposition.
De la même manière, un sujet qui serait soutenu par 2000 signatures pourrait faire l’objet d’une votation citoyenne dont le résultat devrait être appliqué si la participation a atteint au moins le niveau de celle de l’élection municipale.
6. Créer un observatoire de la vie associative et initier un Conseil Participatif de politique associative afin de co-construire les politiques associatives entre associations, habitant.e.s et institutions.
Avoir un outil pour mieux connaître les associations de notre territoire et créer un lieu de dialogue sur les problématiques spécifiques aux associations ( locaux, moyens financiers, partage d’expérience, mutualisation de salariés, évaluation partagée des politiques publiques.. ) entre associations, partenaires institutionnels et habitants c’est reconnaître la vie associative comme un interlocuteur et un partenaire à part entière.
7. Accompagner l’emploi dans les associations
L’État dans sa mission a fortement diminué l’accompagnement de l’emploi associatif, nous mettrons en place un fonds d’aide à la vie associative afin de venir en appui à celles qui veulent embaucher.
8. Consolider les liens de la collectivité et des associations par une charte d’engagements réciproques, les considérer comme des partenaires, non des prestataires.
Une charte d’engagements réciproques définira les valeurs, les principes et les engagements sur lesquels un partenariat peut s’établir entre la ville et les associations.
Leur financement ne peut se limiter à des appels à projet, au coup par coup.
Des conventions et des contrats de partenariats d’objectifs pluriannuels négociés garantiront la pérennité des projets associatifs en co-construction avec la Ville, les habitants et les associations, laissant toute sa place à l’innovation. Une attention particulière sera portée sur le versement des subventions en amont des projets.
Cette culture de coopération et de confiance réciproque dans la durée participera au développement de la vie associative, de l’innovation sociale et incitera encore davantage les quimpéroises et quimpérois à s’impliquer dans la vie locale.
9. Prévoir un accompagnement associatif pour faciliter les initiatives des jeunes
Notre jeunesse vit au rythme de l’école, des parents, des études, des passions sportives, culturelles, citoyennes, manuelles, scientifiques, des rencontres. S’engager sur un temps long pour participer aux réunions d’un « conseil des jeunes » peut compliquer leur agenda et décourager leur engagement citoyen. En revanche, permettre sur des temps courts la réalisation de chantiers en faveur de la solidarité, de l’environnement, de pratiques d’initiation à la construction écologique, au jardinage, à la réparation, grâce au soutien d’associations compétentes, peut être l’occasion de révéler des talents qui ne s’expriment pas forcément dans les parcours scolaires, de créer des réseaux sociaux d’entraide, d’accéder à l’autonomie. Les associations, les MPT / MJC, les établissements scolaires, les accueils péri-scolaires auront toute leur place dans ce dispositif spécifique pour les jeunes.
10. Penser et évaluer avec sérieux les politiques et les services publics.
Chaque politique mérite d’être évaluée pour mesurer son efficacité. Dès l’élection, des audits indépendants seront lancés pour préciser l’état financier de la gestion de l’eau, des transports en commun, du traitement des déchets, des équipements sportifs et culturels ( Centre des Congrès du Chapeau Rouge, du pavillon de Penvillers ) afin d’envisager leur possible évolution. Les usagers, représentants associatifs, membres de la Commission Consultative des Services publics locaux ( CCSPL ), des conseils de quartier, du conseil citoyen, seront associés à cette démarche d’évaluation et aux réflexions qui en découleront.
11. Garantir une large participation associative dans les instances légales consultatives ( CCSPL Commission Consultative des Services Publics Locaux ) et autres commissions extra municipales comme le Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance ( CLSPD )
Ces instances sont des lieux privilégiés pour établir les liens entre tous les acteurs des services publics, favoriser l’échange d’informations et d’expertise, définir des objectifs communs, animer le débat, suivre et évaluer les contrats, prévoir les évolutions pour l’amélioration de nos services publics.
La désignation par le conseil municipal ou communautaire des membres de ces instances se fera dans la transparence en tenant compte de la plus large diversité et représentativité de la population.
Leurs travaux seront portés à la connaissance de tous sur le site de la collectivité.
12. Diffuser les données publiques en open data
Les habitants auront accès aux informations dont disposent les élus notamment par le biais du site internet ( open data ) de la Ville, et pourront bénéficier si besoin d’explications complémentaires. La Ville s’engagera à répondre comme le prévoit la loi dans un délai d’un mois à toute sollicitation des habitants.
13. Élaborer un titre protecteur de citoyenneté municipale. Donner accès à tous les résidents de plus de 16 ans aux différentes instances de participation. Agir pour le droit de vote des personnes étrangères non communautaire.
Nous soutenons l’obtention du droit de vote des étrangers installés et intégrés dans la vie de la cité. Dans l’attente de ce nouveau droit, ils participeront à tous les dispositifs de concertation et de co-construction des projets pour la Ville.
14. Créer dans les mairies de quartiers et au CCAS un guichet d’accès aux démarches administratives des étrangers.
Le suivi des demandes d’asile, de titres de séjour, les démarches d’accès aux droits sont aujourd’hui principalement assurés par des associations et des acteurs sociaux travaillant de manière isolée. Un guichet sera créé dans chaque mairie de quartier et au CCAS associant collectivité, associations et professionnels juridiques, linguistiques et formés à la médiation culturelle, pour accompagner individuellement ces démarches.
15. Sortir de l’urgence et structurer une politique d’accueil digne des personnes vulnérables issues des migrations, dans le respect des compétences et moyens des acteurs locaux. Kemper s’inscrira dans le réseau des villes hospitalières.
Les migrations relèvent de crises humanitaires, géopolitiques, économiques, écologiques, d’actes de violences et de discriminations.Pour autant, l’enjeu auquel nous sommes confrontés est moins une crise migratoire qu’une crise de l’accueil.
Si les politiques migratoires sont du ressort des États, c’est sur les territoires gérés par les communes que les personnes arrivent, rejoignent leurs proches ou leurs connaissances, souhaitent y trouver refuge, pour travailler, éduquer leurs enfants et vivre dignement dans le respect de leurs droits et de leurs devoirs. Les collectivités locales se retrouvent de fait en première ligne pour recevoir, accueillir et garantir les droits fondamentaux de ces nouveaux arrivants. Les parcours sont complexes, divers. Les personnes en exil s’installent ici et quand l’obtention du statut de réfugié permet à certains de d’accéder au droit commun, d’autres ne l’obtiennent pas et restent malgré tout, vivant sans droit, dans des conditions précaires dans l’attente d’un titre de séjour. Cela questionne nos politiques de solidarité quant à leur universalité. Il est dans le devoir des collectivités d’agir en faveur du droit et de la sûreté de tous, l’accompagnement des personnes migrantes favorise leur sécurité et la sérénité des habitants-es qui les accueillent. Au-delà des compétences relevant de chaque institution, nous devons repenser l’action publique afin de dépasser l’urgence et construire un projet partagé répondant aux besoins de toute la population.
En plus de la question majeure de l’hébergement, ce sont les politiques et actions en matière de santé, de solidarité, d’insertion scolaire, sociale et professionnelle, d’accès à l’éducation et à la culture qui fondent, ici comme dans d’autres villes, des territoires hospitaliers.
16. S’assurer d’une gouvernance exemplaire
Pour permettre aux élus d’assurer pleinement leur mandat, le cumul des mandats entre deux exécutifs sera impossible, les droits de l’opposition seront confortés notamment par l’accès aux mêmes informations que les élus de la majorité, la participation aux groupes de projet et le droit d’expression dans les publications de la Ville.
Le journal municipal sera ouvert aux débats, un espace sera réservé aux propositions des habitants et à l’expression des contre-pouvoirs.
17. Multiplier l’affichage libre et réduire la publicité
Les espaces d’affichage pour l’expression libre et l’information d’intérêt général ( événements artistiques, culturels…. ) seront développés et des panneaux seront réservés aux annonces de manifestations culturelles, associatives, sportives.
Les contrats de mobiliers urbains publicitaires ne seront pas renouvelés. Les panneaux publicitaires de 4 x 3 ainsi que numériques seront interdits par le Règlement Local de Publicité. La publicité représente une pollution sur divers aspects : paysagère, énergétique, environnementale ( un écran numérique de publicité de 2 m2 consomme autant d’énergie que 32 congélateurs…)
18. Créer des complémentarités entre coopération décentralisée, solidarité internationale et économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire associe au développement économique une finalité sociale et sociétale. Elle est portée par un champ très large d’acteurs: associations, mutuelles, coopératives, fondations… Elle se décline dans de très nombreux domaines (microfinance, commerce équitable, tourisme solidaire…) qui ont comme dénominateur commun l’innovation sociale, des logiques participatives de fonctionnement et un fort ancrage territorial. Dans les pays du Sud, l’économie sociale et solidaire est devenue une réalité du développement. L’Alliance coopérative internationale évalue à près d’un milliard le nombre de personnes membres de coopératives dans le monde, et à plus de 100 millions le nombre d’emplois générés par ces organisations. L’Organisation internationale du travail s’est emparée du sujet et travaille sur l’économie sociale et solidaire comme une des réponses à la crise mondiale. L’économie sociale et solidaire occupe donc désormais une place significative dans le champ du développement. Elle a mis en valeur des exemples concrets de projets en lien avec l’économie sociale et solidaire dans le cadre d’accords de coopération décentralisée, et mis en lumière les apports des uns et des autres au regard des pratiques de chacun. Des partenariats seront construits avec les associations de solidarité internationale et l’ADESS du Pays de Cornouaille pour développer ces accords internationaux.
19. Organiser des assises ou événements publics de débats pour lancer les grands changements dans la ville
Les grands changements feront l’objet de débats et de formations : en début de mandat, États généraux du « bien vivre ensemble » et débats sur le retour en régie pour l’eau.
20. Développer l’usage des logiciels libres et le développement des biens partagés (tiers lieux, fabriques citoyenne)
La commune s’équipera de logiciels libres, gage d’indépendance budgétaire (le changement de logiciel est fonction du besoin du service et non du fournisseur) et de possibilités de développements informatiques locaux.
Comme pour l’autopartage, nous favoriserons le développement du partage de biens (machines à laver, outillage, ateliers, innovations low tech…) ou de locaux à louer pour un usage partagé.
21. Conseil de développement
Le conseil de développement mobilise les acteurs de la Cornouaille et produit aux côtés de l’agence de développement QCD ( Quimper Cornouaille Développement ) des analyses et des propositions pour le territoire. Reposant actuellement entièrement sur le bénévolat, cette instance déploie des énergies peu reconnues. Il faut lui donner les moyens de fonctionner correctement, d’aller davantage vers la population, d’être intégrée réellement aux processus de décision.