« Chers collègues,
La première Foire de Grenoble a eu lieu il y a 84 ans. Alpexpo, notre Palais d’expositions, qui l’héberge aujourd’hui, a été construit pour les Jeux olympiques de 1968. Nous reprenons aujourd’hui la responsabilité de cet héritage. Cet équipement contribue à l’activité du territoire métropolitain et génère d’importantes retombées économiques. Les différents foires et salons, congrès, spectacles bénéficient à la population et aux entreprises du territoire métropolitain.
Alpexpo connaît depuis quatre ans de graves problèmes économiques. Grenoble était pourtant, il y a 20 ans, le troisième site (en région) en nombre de foires et expositions derrière Lyon et Bordeaux. Mais il y a 15 ans (1999), la Ville signait une Délégation de Service Public qui n’a pas fait ses preuves, c’est le moins qu’on puisse dire. Dès ses débuts, la gestion de cette SEM n’était ni très performante ni très professionnelle, comme le relevait la Chambre Régionale des Comptes dès 2007 dans son rapport sur la période 2002-2006. A partir de 2006, des pertes apparaissaient et la Ville devait alors prendre en charge la prochaine tranche des travaux de rénovation suivants, achevés cet été.
L’année 2008 voit le départ du Directeur général, et le Maire de l’époque annonce la nomination de Guy Chanal au poste de Directeur général dont les qualités de directeur général ont déjà occupé les débats du Conseil municipal en 2012. Dans un audit, on pouvait lire : « une diminution significative du chiffre d’affaires – un niveau de charges en constante progression – un résultat exceptionnel très fortement impacté par des indemnités de licenciements et de ruptures conventionnelles – une trésorerie passant de 4 800 000 Euros en 2008 à 400 000 Euros en 2011 – de nombreuses anomalies dans la politique d’investissements et d’achats. »
Directement alerté par des salariés victimes de harcèlement moral, l’ancien Maire n’a pas voulu donner la moindre suite à ces plaintes qui ont abouti, première en Rhône-Alpes, à la condamnation pénale du directeur et de l’élu président de la SAEM, condamnation confirmée en cour d’appel.
Entre fin 2011 et le 30 mars 2014, la seule chose que faisaient l’ancien Maire et son équipe était de recapitaliser Alpexpo à hauteur de 5 millions d’Euro et d’installer une direction de transition.
Depuis le 30 mars, le travail complexe pour redéfinir le modèle économique et de gestion, pour assurer l’équilibre et la continuité du service. Depuis le 30 mars, nous avons commencé ce travail, sans cesse remis à plus tard pendant 15 ans !
Aujourd’hui, une nouvelle étape importante est prise dans ce travail.
En juillet, une délibération demandait au Maire d’engager des discussions avec La Métro sur les conditions et modalités d’un transfert d’Alpexpo à la future Métropole. Ces discussions sont en cours. Le projet métropolitain pour Alpexpo est maintenant en construction, avec tous les acteurs, élus de tout bord et actionnaires publics et privés.
Il s’est avéré nécessaire de mettre un terme à la Délégation de Service Public de 1999 quatre ans avant son terme pour relancer une nouvelle délégation, plus en correspondance avec la réalité économique des foires, salons et congrès en 2014.
Entre 2000 et 2011, Alpexpo a perdu plus de 30% de chiffre d’affaires, en termes réels, qu’il faut regagner en l’espace de quatre ou cinq ans. Ce regain de chiffre d’affaires doit être fait sur la base des priorités claires pour Alpexpo. Quel positionnement vis-à-vis des autres équipements, notamment le Palais des Sports et le World Trade Center ? Qui coordonne la commercialisation et la prospective, Alpexpo, le Bureau de congrès métropolitain, ou une structure indépendante financé par les acteurs locaux du tourisme d’affaires ?
Le cabinet KPMG a commencé, sur commande de la Ville, en septembre un travail de fond dont les premiers éléments ont été présentés la semaine dernière, y compris aux membres du CA d’Alpexpo, de la Métro et des conseillers municipaux membres de la Commission métropolitaine dont les élus des oppositions (les élus PS et FN n’ont pas cru nécessaire de se déplacer). Ce travail continue, alimenté par les contributions de tous les acteurs, publics ou privés, en vue d’une délibération lors d’un prochain Conseil municipal.
Depuis la création de la société, la comptabilité analytique d’Alpexpo ne permettait toujours pas de fixer valablement les tarifs et les budgets. Dans quelques jours, une étude du cabinet Deloitte In Extenso, sur commande d’Alpexpo, permettra d’y remédier. Pour cela, ce cabinet a affecté 4000 écritures comptables des années 2012 et 2013 aux différents centres de coûts afin de déterminer exactement combien quelle activité permet de gagner, ou pas, à Alpexpo.
Aujourd’hui, personne ne possède de réponses définitives sur le modèle économique qui serait le meilleur choix. C’est cela qui caractérise notre majorité : la concertation, la recherche du meilleur scénario, sans a priori, l’implication de tous les acteurs dans la prise de décision ! Une chose est pourtant sûre : une nouvelle Délégation de Service Public sera lancée, et nous attendons le remboursement sur 10 ans de 80% des dettes d’Alpexpo.
Malgré le ballon d’air de la délibération présentée ce soir qui allège les charges d’exploitation de l’entreprise de 1,4 millions d’euro par an, et transforme plus d’1 millions d’€ de dette en nouveau capital social, la situation d’Alpexpo reste critique. Beaucoup de temps a été perdu. Mais en même temps, on voit le redressement se profiler à l’horizon. Le salon Semicon Europe était un franc succès, avec 5000 participants et 500 exposants. Ce weekend, deux salons dont un nouveau, le salon de l’hôtellerie et des métiers de bouche, ont fait le plein, avec exposants et visiteurs plus que satisfaits. La préparation de la Foire progresse bien, malgré le climat de morosité économique. C’est petit à petit que le chiffre d’affaire perdu sera regagné.
Le temps des hésitations, d’absence de vision et d’une gestion approximative est révolu !
Avec méthode et détermination, nous réparons. »
Pensez vous renommer le bâtiment qui porte le doux nom de « World trade center » ? je le trouve ce nom nombriliste et oiseau de mauvais augure. Ce ne serait qu’un symbole, mais les symboles sont importants.