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Danielle Gouze Mitterrand
Danielle Mitterrand accueillie, en compagnie de Raymond Avrillier, par les militants de « Eau Bien Commun », Cochabamba, Bolivie, 18 septembre 2005
Danielle Gouze est née en 1924, dans une famille d’enseignants, défenseurs des valeurs de la République, dont la laïcité.
Elle s’engage à l’âge de 17 ans dans la Résistance comme Agent de liaison. Elle se marie à 19 ans avec François Mitterrand, en sachant qu’elle épouse aussi le militant socialiste qui rêvait d’un grand destin politique.
Après l’élection présidentielle de 1981, elle a immédiatement précisé qu’elle ne serait pas une « femme potiche » à l’Elysée. Elle n’a cure des difficultés diplomatiques, elle affiche sa sympathie envers les guérilléros salvadoriens, les zapatistes mexicains, envers le sous-commandant Marcos, ou encore le peuple Kurde. Elle rencontre le Dalaï Lama et le fait inviter à l’Elysée. Son indépendance lui permet de négocier la libération de nombreux prisonniers politiques dans le monde.
Dès 1986, elle crée le mouvement France Libertés, qui est rapidement reconnu d’utilité publique et Organisation Non Gouvernementale. Cette ONG est destinée à répondre aux appels de détresse de femmes et d’hommes démunis et opprimés partout dans le monde, en lançant des actions animées par les habitants, en leur apportant notamment des aides financières.
Elle a mis le droit à l’eau au premier rang des droits humains, et en fait une priorité au côté de l’éducation, de la démocratie participative et de l’économie responsable. Elle propose également de redéfinir la notion de richesse, via la mise en place de nouveaux indicateurs, comme les richesses naturelles, l’éducation ou encore la transmission des savoirs. Elle est aussi l’une des premières à parler clairement des ravages de l’épidémie du SIDA dans le monde.
Elle voulait être une femme d’action, fidèle jusqu’à la fin de sa vie à la défense des droits humains. Elle fut et reste une femme digne !
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Anna Politkovskaya
(1958 – 2006) Journaliste russe, militante des droits de l’Homme, morte assassinée en 2006.
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Annie Ferrey Martin
Annie Ferrey Martin (1936-1980), médecin anesthésiste née à Paris, s’installe à Grenoble en 1966 en poste à l’hôpital, après avoir travaillé en Algérie, où elle a été sympathisante de la cause algérienne.
En 1961 le premier centre de Planning familial ouvre à Grenoble.
Lors des mobilisations de 68, elle anime des groupes de paroles auprès des étudiants autour de la contraception et écrit un fascicule à ce sujet.
En 1974 elle publie avec V. Berthommier et C. Wolf un livre : « De l’autre coté de la maternité » qui interroge les images convenues de la maternité à partir de témoignages de femmes Grenobloises.
Inculpée en mai 1973, avec le Président du Planning familial, pour avoir pratiqué un avortement, Annie Ferrey Martin revendique son action bénévole et militante : « depuis près de 1 an nous avons pratiqué ou aidé à pratiquer des avortements ». Son inculpation déclenche des manifestations, des meetings, à Grenoble et dans le reste de la France.
Un an après, le Planning familial grenoblois ouvre publiquement un centre d’orthogénie afin d’instaurer une situation de fait. Les actions illégales qui se développent, par le scandale qu’elles provoquent, activent le débat public, en particulier à l’Assemblée nationale.
La loi de légalisation de l’avortement est promulguée en janvier 1975.
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Miriam Makeba
et Harry Belafonte |
Miriam Makeba
Zensi Miriam Makeba est née un 4 mars de 1932 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Elle grandit dans une grande pauvreté et en 1948, les nationalistes gagnent les élections, c’est le début de l’apartheid !
Elle se met à chanter dans des chorales, et devient finalement chanteuse. Elle se sert de son métier pour dénoncer le régime de l’apartheid. En 1956, elle écrit et chante son plus grand succès « Pata, Pata », avec lequel elle fait le tour du monde.
Elle se fait remarquer par Harry Belafonte qui lui obtient un visa et la fait venir aux Etats-Unis. Elle s’y établit et poursuit une belle carrière avec de nombreux disques. Elle chante sur la tolérance et la paix, en zoulou, swahili, tswana, et arabe dans le monde entier. En 1966, elle est la première femme d’Afrique du Sud à remporter un Grammy Award, avec Harry Belafonte pour un disque de folk. En 1987 elle entame avec Paul Simon la tournée mondiale de « Graceland ». Par la suite, elle chantera avec James Brown et BB King…
Parallèlement à sa carrière musicale de Jazz Etno africain, Miriam Makeba est une activiste politique engagée pour les droits civiques, elle n’a cessé de dénoncer l’apartheid et appela sans cesse à boycotter la République Sud Africaine. Miriam Makeba a toujours rêvé d’une grande Afrique unie. Pour son pays, elle exhortait ses frères noirs au pardon : « Il faut nous laisser grandir. Les Noirs et les Blancs doivent apprendre à se connaître, à vivre ensemble. »
Elle fut interdite de séjour en Afrique du Sud et vécut 31 ans en exil ! Elle y retournera, invitée par Nelson Mandela dès sa libération de prison en 1990.
Elle décède le 9 novembre 2008, à l’âge de 76 ans, en Italie, loin de son pays, pour lequel elle n’a cessé de s’activer.
Elle nous a quitté comme elle est venue : chantant pour et sur ce qu’elle considérait comme important. Elle aura fait connaître au monde la musique sud-africaine. Elle a été l’inspiratrice de nombreux musiciens, d’activistes et de leaders politiques.
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Baya Mahieddine
Baya Mahieddine (de son vrai nom Fatma Haddad), peintre algérienne, est née en 1931, à Bordj-El-Kifan, aux environs d’Alger.
Orpheline de ses deux parents, elle travaille, dès l’enfance, dans une ferme de colons avec sa grand-mère.
A l’âge de 11 ans, elle se met à dessiner un univers merveilleux, en puisant dans son imagination d’enfant son inspiration : animaux fantastiques, femmes-fleurs, reines-oiseaux, princesses. Elle est repérée par Aimé Maeght dès 1947. Une exposition, qui connaît un vif succès, est organisée à Paris, dont André Breton préface le catalogue.
Elle rencontre Georges Braque. Picasso est séduit par les terres cuites qu’elle réalise, en 1948, à Vallauris.
Par la suite, elle participe à de nombreuses expositions au Maghreb, en Europe, à Cuba, et au Japon. Les thèmes de ses peintures se retrouvent dans les textiles et les tapis traditionnels : poissons, fruits, papillons, instruments de musique.
Elle meurt à Blida en 1998, à l’âge de 67 ans.
Adoptée par le milieu surréaliste, André Breton résume ainsi sa place dans le monde de l’art : « je parle … pour promouvoir un début et sur ce début Baya est reine. Le début d’un âge d’émancipation … dont un des principaux leviers soit, pour l’homme, l’imprégnation systématique, toujours plus grande, de la nature ».
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Antoinette Grugnardi Fouque
Antoinette Fouque (1936 – 2014), est une militante pour l’émancipation des femmes, enseignante, psychanalyste, éditrice, essayiste et politologue.
Elle est née à Marseille d’un militant syndicaliste et politique corse, et d’une immigrée italienne.
Elle fait des études supérieures en lettres et en sciences politiques. Elle est d’abord enseignante, et parallèlement, critique littéraire et traductrice. La naissance de sa fille en 1964 est une étape importante dans sa prise de conscience des difficultés qui s’imposent aux femmes en tant qu’épouses et mères.
En 1968, elle participe à l’un des nombreux groupes qui convergent en 1970 pour créer le MLF (Mouvement de libération des femmes). En 1971, elle signe le Manifeste des 343 pour le droit à l’avortement. En 1972, avec de nombreuses militantes du MLF, elle lance les Éditions des Femmes, puis des librairies. Elle participe également à des journaux et crée différents organismes de recherche en sciences des femmes.
Elle fonde et anime le groupe Psychanalyse et Politique, l’un des courants majeurs du féminisme en France. Elle crée une doctrine psychanalytique originale et s’oppose à l’idée selon laquelle les femmes seraient des « hommes inachevés ». Elle intègre une dimension d’analyse politique à une approche psychanalytique pour créer un nouveau champ qu’elle baptise « féminologie ».
Elle a aussi été députée européenne.
Elle est décédée à Paris le 20 février 2014.
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Eiko Ishioka
Eiko Ishioka est une artiste, graphiste, vidéaste, réalisatrice de clips et créatrice de costumes japonaise, née le 12 juillet 1939 à Tokyo et morte le 21 janvier 2012.
C’est dans les années 1980 qu’Eiko Ishioka s’oriente vers le cinéma en tant que costumière après une carrière artistique qui l’a vue déformer, de manière iconoclaste, l’art traditionnel japonais dans plusieurs campagnes d’affichage. Elle a illustré, dans des œuvres provocatrices, un monde en plein bouleversement et en crise de valeurs. En 1985, elle est récompensée par le Prix de la Contribution Artistique au Festival de Cannes pour son travail sur Mishima de Paul Schrader. Elle a été nommée aux Tony Awards pour la pièce de David Henry Hwang, jouée à Broadway et adaptée au cinéma par David Cronenberg : M. Butterfly. Elle a par ailleurs obtenu un Grammy Award pour les graphismes de l’album de Miles Davis : Tutu. Ishioka a également collaboré avec le compositeur Philip Glass, le créateur de mode Issey Miyake et l’architecte Arata Isozaki. La création des costumes du Bram Stoker’s Dracula de Francis Ford Coppola où le souci du réalisme historique se confronte à son imagination foisonnante et baroque et lui vaut un Oscar en 1993. The Cell de Tarsem Singh lui vaut une autre nomination aux Oscars en 2001. En 2002, elle réalise le clip de la chanson de Björk, tirée de l’album Vespertine, Cocoon, peu diffusé en raison de ses images à la fois subversives et ludiques, montrant deux longs fils rouges, sortis des seins de la chanteuse, enrouler le corps nu et blanc de cette dernière pour former un cocon. En 2007, Ishioka a exprimé son originalité esthétique dans les costumes de scène qu’elle dessine pour L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner monté à l’Opéra National des Pays-Bas.
Ishioka est diplômée de l’Université Nationale des Beaux-Arts et de Musique de Tokyo. Son œuvre graphique, fruit d’un imaginaire fécond et audacieux, mêle l’onirique au cauchemardesque. Elle juxtapose de surcroît un art naïf à une grande sophistication visuelle dans le choix des couleurs, des traits et des reliefs. Elle fait l’objet de plusieurs expositions temporaires ou permanentes à travers le monde, notamment au Moma. En 1992, elle est sélectionnée pour être membre du Club des directeurs artistiques « Hall of Fame » de New York. Elle se maria avec Nico Soultanakis, un co-producteur et scénariste de talent (ce dernier participa à de nombreux films de Tarsem, dans The Fall, Immortals, Snow White…).
Son travail le plus célèbre reste la réalisation des costumes pour le spectacle Varekai du Cirque du Soleil en 2002.
Eiko Ishioka a été la créatrice des costumes de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008.
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Et d’autres femmes qui méritent sans doute qu’une rue, une place, un parc, une école… portent leur nom :
Ces noms sont représentatifs de la diversités des femmes : femmes de lettres, de sciences, d’arts ; femmes d’ici et d’ailleurs, femmes d’hier et d’aujourd’hui ; femmes combattantes des droits humains, des droits des femmes, des libertés fondamentales…
Cette liste n’est pas exhaustive.
Ada Lovelace (1815 – 1852)
Mathématicienne et informaticienne, ayant écrit le premier programme informatique de l’histoire.
Azucena Villaflor (1924 – 1977)
Militante argentine, cofondatrice de l’association des Mères de la Place de Mai.
Chantal Mauduit (1964 – 1998)
Alpiniste de renommée mondiale, elle s’était engagée dans la cause tibétaine. Elle est morte sur les pentes du Dhaulagiri (Népal) en mai 1998.
Charlotte Delbo (1913 – 1985)
Ecrivaine et résistante française.
Charlotte Perriand (1903 – 1999)
Architecte et designer française ayant conçu les immeubles de la station des Arcs.
Clara Wieck Schumann (1819 – 1896)
Compositrice et pianiste allemande.
Emilie du Châtelet (1706 – 1749)
Philosophe, mathématicienne et physicienne ayant traduit les œuvres de Newton en Français.
Gabriela Mistral (1889 – 1957)
Poétesse, féministe chilienne, ayant obtenu le prix Nobel de littérature en 1945.
Hassiba Ben Bouali (1938 – 1957)
Militante et Résistante algérienne ayant participé à la bataille d’Alger.
Hubertine Auclert (1848 – 1914)
Militante féministe française, notamment en faveur du droit de vote des femmes, première française à se déclarer «féministe».
Marie Marvingt (1875 – 1963)
Aviatrice, alpiniste et sportive française.
Nathalie Lemel (1827 – 1921)
Militante anarchiste et féministe française, ayant participé à la Commune de Paris.
Rosa Luxemburg (1871 – 1919)
Journaliste, théoricienne marxiste, cofondatrice de la ligue spartakiste et du parti communiste allemand, opposante à la première guerre mondiale.
Séraphine de Senlis (1864 – 1942)
Artiste peintre française.
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Les Grenobloises et Grenoblois on aussi pensé à :
Germaine Tillon, Charlotte Perriaud, Simone Weil, Edith Piaf, Olympe de Gouges… Et de nombreuses autres !
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Même si j’apprécie bcp la personnalité, les actions et engagements de D. Mitterrand, je n’ai aucune envie que l’on rebaptise le Jardin de Ville, lieu historique s’il en est… et quelle rapport avec Mme Mitterrand ? et vous croyez vraiment que ce nom serait utilisé ? (cf la place St André que bcp appelle encore la place du trib’ même 10 ans après le départ du tribunal !).
Enfin, 12% de 227 votants, ça ne fait jamais que 27 personnes ! Si jamais vous étiez élus, et que c’est comme ça que les décisions se prenaient, ça fait un peu peur…!!!
Bonjour,
Ne faites pas dans la caricature ! Cette action est emblématique de notre projet mais n’est pas représentative de la façon dont se déroulerait une votation citoyenne (pour des raisons de temps et de publicité). Dans le cas d’une votation citoyenne, nous demanderions à tous les citoyens de Grenoble inscrits sur les listes électorales plus les étrangers vivant dans notre ville et les jeunes entre 16 et 18 ans de se prononcer. Pour qu’une décision soit prise par cette nouvelle façon de faire la politique, il faudrait aussi que la participation soit suffisante et au moins égale à celle de l’élection municipale. Nous vous suggérons de consulter nos engagements sur le renouvellement de la vie démocratique locale.
Le choix des noms de voirie ne passera sans doute pas une votation comme celle-ci, mais nous avons voulu montrer que cela est possible. Certaines listes préfèrent distribuer des ballons, pendant que nous essayons de nous faire connaitre en s’appuyant sur des réflexions de fond, qui ne sont pas sans générer des questionnements tels que le vôtre. Notre objectif est de renouer le dialogue et le débat avec les citoyens.
Par ailleurs, la féminisation des noms est un enjeu important. Quelques soient les noms choisi, cela nous semble normal que les femmes célèbres soient représentées beaucoup plus qu’elles ne le sont maintenant dans notre ville. Cette action a permis de mettre en relief ces deux aspects.
Au plaisir de poursuivre cette discussion.
Votre réponse me rassure… même si je n’étais quand même pas trop inquiet car j’ai lu vos propositions ! Mais pourquoi alors annoncer cela :
« En tant que futur-e-s élu-e-s de la Ville de Grenoble et de la Métropole, nous nous engageons
•à renommer « pour de vrai » le lieu prévu avec le nom choisi par les habitants et habitantes, dès notre élection ; »
si ce n’est de l’électoro-démagogie (chose qu’il me semble souvent voir bcp reprocher ici aux alliés naturels que devraient constituer pour vous la gauche socialiste et citoyenne !).
Nous avons pris l’engagement de rendre les femmes plus visibles dans l’espace public, et il faut bien commencer quelque part ! Le choix du Jardin de Ville (qui ne sera pas débaptisé, mais qui verra un nom de femme accolé à son nom actuel, qu’il conservera donc, ce qui est également important comme vous le soulignez fort justement) est emblématique, car c’est un lieu central, connu de tous et toutes dans l’agglomération. Il ne s’agit pas en effet de créer une « Impasse Chantal Mauduit » ou un « Passage Camille Claudel », mais bien d’avoir l’équivalent de la Place Victor Hugo avec le nom d’une femme. Quant au choix du nom, comme vous l’avez vu dans les résultats de notre rapide votation, les possibilités sont nombreuses, et les personnes qui ont voté n’ont pas réellement fait émerger une femme en particulier (voir en particulier le coude à coude entre Danielle Mitterrand et Anna Politkovskaya) : nous avons donc un vivier de noms possibles, et le choix reste ouvert !
Bien cordialement,