Sur la santé de proximité
Compte-rendu de l'assemblée citoyenne sur la santé de proximité
Jeudi 23 janvier 2014, salle Paul Éluard, Gagny
Invitée : Aline Archimbaud, Sénatrice Europe Écologie-Les Verts de Seine-Saint-Denis, auteur d’un rapport sur l’accès aux soins des plus démunis (2013)
Intervenants :
- Aurélien Berthou, candidat tête de liste « Redonnons vie à Gagny ».
- Patricia Concentrait, chef de file du Front de Gauche à Gagny.
- l’assemblée citoyenne.
Comme préambule à l’Assemblée Citoyenne, Aurélien Berthou a tenu à revenir sur la réalité de la « crise sanitaire » que connaît actuellement notre pays et qui reste trop souvent masqué par le mythe de l'abondance véhiculée par notre société de consommation. « Notre génération est la première à craindre de ne pas vivre plus longtemps que celle de ses parents », a-t-il souligné.
Cette « crise de la santé », loin de se limiter au seul déficit comptable de la sécurité sociale, c'est avant tout l'explosion des maladies liées à nos modes de vie : cancers, maladies cardio-vasculaires, troubles psychosociaux, infections respiratoires, troubles liés à l'omniprésence dans notre environnement de perturbateurs endocriniens, etc. A cet égard, les indicateurs de la Seine-Saint-Denis sont globalement défavorables, le taux de mortalité infantile (5.7 décès pour 1.000 naissances) ou encore la mortalité prématurée masculine (324 pour 100.000) étant plus importants que la moyenne de la région Ile-de-France.
En désignant la commune comme un acteur clé de la santé publique, du fait des compétences qui sont les siennes en matière de logement, d’aménagement urbain, de transport, d’exposition à des polluants, ou encore de restauration scolaire, compétences ayant des incidences directes sur la qualité de vie et la santé des habitants, Aurélien Berthou a avant tout souhaité plaider en faveur d’un volontarisme politique locale passant notamment par une gestion intersectorielle qui s’effectuerait en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs concernés, c’est-à-dire avec les acteurs politiques locaux, départementaux et régionaux, les associations, la médecine libérale, l’Éducation nationale, mais surtout avec les citoyens.
Patricia Concentrait a quant à elle insisté sur les valeurs de solidarité, de fraternité et d’égalité qui sous-tendent l’engagement de la liste « Redonnons vie à Gagny » en matière de santé. Elle a ensuite tenu à souligner le caractère proprement transversal des politiques de santé : en effet, les actions en faveur de la prévention, de l’accès aux soins, vont avoir des effets positifs sur un ensemble de domaines liés à la qualité de vie : mieux de soigner, c'est par exemple mieux être à l'école. Elle a enfin tenu à remercier la Sénatrice Aline Archimbaud pour le travail qu’elle a mené en tant que rapporteuse dans le cadre de la mission parlementaire qui lui a été confiée l’année dernière par le Premier ministre, et a ainsi salué l’engagement de l’élue que traduisent ces 40 propositions en faveur de l’accès aux soins des plus démunis contenues dans ce rapport.
La Sénatrice Aline Archimbaud a présenté les grandes lignes de son rapport publié en 2013 sur l’accès aux soins des plus démunis, l’enjeu de ce rapport ayant été d’identifier les causes de l’importance du non-recours aux aides d’État que sont la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-c), l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS), et l’Aide Médicale de l’État (AME) et de formuler des propositions de solutions concrètes pour améliorer le recours à ces dispositifs. En effet, sur 4,5 millions d’ayants droits à la CMU-c (pour les personnes qui perçoivent moins de 716€ par mois), 20% n’y recourent pas. Concernant l’AME, si les chiffres officiels n’existent pas, cette aide bénéficiant aux personnes en situation irrégulière sur le territoire français, le non-recours est estimé comme étant très important.
Dans son rapport, Aline Archimbaud formule ainsi 40 propositions peuvent être mise en œuvre rapidement, sans qu’elles n’impactent fortement sur les finances de l’État (au contraire, certaines constituent des pistes d’économies). Certaines de ses propositions ont permis qu’un débat de fond naisse parmi les participants à l’assemblée citoyenne :
L’allégement des formalités administratives pour l’obtention des couvertures sociales spécifiques aux plus démunis, en rendant par exemple automatique l’attribution de la Couverture Maladie Universelle complémentaire (CMU-c) aux bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) socle.
La création de 100 services mobiles/itinérants pour se rapprocher des populations les plus fragiles. Sur ce point, les échanges entre les intervenants et les personnes présentes dans la salle ont convergé sur le besoin d’ « aller chercher les patients là où se trouvent » et de faire émerger la question dans le débat public. En effet, la médecine itinérante est interdite en France, ce qui pose de réels problèmes en terme d’accès aux soins des populations vivant en zone rurale, des populations marginalisées (les sans domicile fixe, par exemple), mais de façon générale des catégories sociales vulnérables qui ne recourent pas systématiquement aux soins auxquels elles pourraient prétendre.
La création, par extension du fonds d’intervention régional (FIR), un fonds de soutien à l’innovation pour encourager la créativité sociale et favoriser l’émergence de nouveaux métiers. Si les grandes orientations en matière de politique de santé sont en effet décidées au niveau national, il est toutefois possible de faire preuve de volonté au niveau local et d’impulser des initiatives innovantes au bénéfice des patients, comme il en existe déjà, au travers des « courtiers sanitaires » qui accompagnent le médecin au domicile des patients et avec lequel il élabore le parcours de soin du patient. Leur atout réside dans leur réactivité, mais cette réactivité les expose toutefois à des risques qui, pour les diminuer, nécessiterait qu’on mette à leur disposition un local au sein du Centre Municipal de Santé (CMS).
Une ligne dédiée à la « santé communautaire » sur le fonds d’intervention régional (FIR), afin de favoriser l’implication directe de la population et d’en assurer un financement plus pérenne (permettant par exemple d’organiser des ateliers de patients souffrant de la même pathologie et étant par conséquent susceptibles de s’épauler).
Pour connaître l’ensemble des 40 propositions figurant dans ce rapport, n’hésitez pas à le consulter et/ou le télécharger en ligne :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/134000645/0000.pdf
Bonne année 2014 et bonne santé !
Europe Ecologie les Verts et le Front de Gauche vous souhaitent une très bonne année 2014. Et une très bonne santé !
Mais pour nous, la Santé n’est pas qu’un voeu. C’est une exigence pour vivre mieux, ensemble, à Gagny !
Venez nombreux pour débattre de santé lors de notre assemblée citoyenne - Jeudi 23 janvier à 20h, Salle Paul Eluard, 18 bis allée des Chênes
Une municipalité doit mettre en place des structures de proximité qui dispensent des prestations de soins et une activité de prévention essentielle à destination de toutes et tous. Elle doit le faire dans le cadre des politiques locales de santé publique, en créant les liens avec les politiques de santé départementales et nationales pour une plus grande cohérence et efficacité.
Les gabinien-ne-s expriment très fréquemment l’insuffisance des offres de soin sur notre ville, des réponses concrètes doivent être apportées C’est pour cela que nous vous invitons pour notre assemblée citoyenne, salle sous-sol du théâtre André Malraux, rue Guillemeteau, le mardi 21 janvier 2014 à 20h00 Ensemble, repensons la politique d’offre de santé pour les Gabiniennes et les Gabiniens.
La Santé est l’affaire de toutes et tous.