Intervention de Janie Tremblay : Programmation régionale des formations « Parcours de Qualification et de Certification Professionnelle »

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La réforme proposée par la région pour la formation professionnelle vise à la construction d’une offre et d’une organisation qui prenne en compte chaque situation avec des parcours qui permettent de valoriser, de comptabiliser chaque étape selon des référentiels reconnus pour une insertion professionnelle. Il s’agit avant tout que les plus éloignés de l’emploi acquièrent les outils qui permettent leur intégration dans la vie professionnelle mais également dans la vie sociale.

 

La restructuration d’ampleur de l’enseignement de la maternelle à l’université, a des objectifs totalement opposés : moins de formation, moins de choix d’orientation, moins d’heures d’enseignement pour atteindre l’objectif final de moins de fonctionnaires.

 

La droite est enfermée dans une vision libérale, concurrentielle et sélective, purement comptable , son modèle de formation vise à faire émerger un Einstein de temps en temps dans les quartiers en difficultés, et tant pis pour le reste des cités

A la Région, depuis des années, on a accumulé des dispositifs, pour faire face au difficultés toujours croissantes de notre jeunesse pour accéder au monde du travail, jusqu’à rendre notre système complètement illisible. Cette réforme vise par la notion de parcours qualifiant a  améliorer la lisibilité de l’offre autour de trois paliers : Les compétences premières, La qualification professionnelle et la certification. Cette simplification de l’organisation vise à permettre aux jeunes de s’approprier le sens de sa formation et de s’inscrire dans un projet personnel. Elle doit permettre au divers partenaires de tenir un langage commun pour l’accompagnement de ce jeune qui ne perdra plus son temps dans une accumulation de formations non coordonnées entre elles, redondantes, et décousues qui ne donnaient jamais accès à une certification reconnues dans le monde du travail. 

 

Le gouvernement dans ses réformes resserrent l’enseignement aux seuls savoirs de base, démultiplient les troncs communs, glissent tranquillement vers un service minimum de la formation pour tous, limité aux connaissances de base, où l’évaluation prend une place démesurée pour trier les élèves, classer les établissements, évaluer la performance pédagogique d’un enseignant comme on évalue la performance d’un commercial…

Pour Philippe Merieu et Europe Ecologie Les Verts, l’éducation, la formation sont des enjeux de société qui requièrent  une mobilisation politique autour de valeurs-clés : réduction des inégalités et accès de tous à une culture commune, transmission des savoirs et émancipation intellectuelle, découverte et pratique de la solidarité au quotidien, lutte contre toutes les discriminations, engagement individuel et collectif pour assumer ensemble la responsabilité partagée du présent et la préparation du futur. C’est à partir de ces finalités qu’il faut avoir le courage de repenser notre système de formation et l’ensemble de nos actions éducatives.

Dans l’enseignement, nous restons tributaires d’une organisation taylorienne obsolète : une classe / une matière / un professeur / un cours / un travail / une note. Résultat: la scolarité, dans nos collèges et nos lycées, est complètement atomisée, le plaisir de la découverte écarté au profit de la comparaison entre l’investissement consenti et les résultats escomptés. Au quotidien, la dispersion est de mise et l’individualisme triomphant… Les jeunes apprennent très vite à se situer dans ce système élitiste et comprennent parfois dès la maternelle leur exclusion de la compétition, dans ce modèle. On retrouve le même phénomène en sport quand le jeune un peu enveloppé et pataud ne joue que quelques minutes dans le match seulement quand il n’y a plus d’enjeu.

A l’opposé de ce principes, cette réforme à l’ambition de participper à la reconstruction de cette détruite, 950 000 de 16 à 25 ans en Rhône-Alpes, qui ne veulent plus entendre parler d’école, de formation, de notes, de classement, qui se sentent exclus et  inadaptés. Il va falloir leur redonner confiance en eux-même, il va falloir leur donner les outils de leur indépendance de pensée (s’exprimer, écouter les autres et y prendre plaisir), leur autonomie de fonctionnement, comme par exemple la lecture  fonctionnelle : lire un plan pour se rendre à une adresse, lire une grille horaire pour prendre les transports en commun, lire et comprendre une consigne écrite, …  Qui dans cette assemblée se rend vraiment compte de toutes ces difficultés techniques avant de clamer que ce sont tous des féinéants. On peut être ministre de l’éducation nationale sans connaître la règle de 3, quand on a été dans un milieu valorisant qui nous a donné confiance en soi. On est figé dans l’immobilisme quand tout le système nous a constamment dévalorisé.

Le public concerné par ce SPRDF est prioritairement ces jeunes exclues, mais aussi des chômeurs en fin de droit, des femmes qui voudraient retravailler, des salariés en quête d’une reconversion, découragés par un système opaque, sans véritable interlocution constructive.

Que l’on ne se méprenne pas sur le but il ne s’agit pas toujours et encore de reformater cette jeunesse pour assujettir les salariés aux exigences immédiates des entreprises en les faisant passer systématiquement sous la toise de «l’employabilité», mais de permettre à chacune et à chacun d’apprendre à apprendre, de découvrir l’envie d’apprendre, de découvrir de nouveaux horizons et de s’engager dans un avenir différent librement choisi. C’est ensemble que cette jeunesse doit se reconstruire non pas en se plaçant en concurrence les uns des autres, mais en échangeant, en s’épaulant en se stimulant mutuellement.

Je crois que cette organisation clarifiée de l’offre permettra aux usagers et aux partenaires de parler un langage commun où chacun puissent se retrouver. Par contre dans un système devenu ultra-libéraliste nous avons l’obligation de soumettre ces formations au marché ouvert (sur tout et parfois n’importe quoi). Le mandatement doit permettre un regard accru sur l’offre des organismes de formation pour répondre aux exigences de la Région et nous devrons utiliser ce droit de regard pour contrôler ce qui se fera dans les organismes retenus. Il nous faudra défendre les valeurs d’un service public de la formation dans un système libérale. 

Voilà aujourd’hui ce que font les élus écologistes quand ils accèdent aux responsabilités. Voilà ce qu’ils veulent promouvoir plus largement au niveau national: substituer à un modèle individualiste inefficace, basé sur la compétition, une vision coopérative de l’éducation fondée sur le partage de la culture et des expériences.

 

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