Intervention de Corinne Bernard : Le numérique : nouvelle donne, nouvelle politique culturelle

Bernard-11

Avec le numérique, le monde change.

La société évolue.

Nouvelles frontières, nouvelles relations, nouveaux potentiels, nouveaux équilibres.

Beaucoup de piliers de notre société, tant sur le plan de la démocratie que de la culture et de l’économie sont à adapter dans ce monde en évolution.

La délibération qui nous est proposée aujourd’hui est globale et transversale : tous les champs culturels sont concernés, de la création à la diffusion, de la production à la formation.

Cette délibération nous projette encore plus loin : l’e-enseignement, l’e-formation, l’e-économie… l’e-démocratie !!?

Les données statistiques peuvent paraître étonnantes : en effet un Français passe trente heures environ face à un écran par semaine mais la chronophagie télévisuelle des années ‘80 est terminée, car sur ces trente heures d’écran seulement dix aujourd’hui sont consacrées à la télévision. Le reste est pour les jeux et le web !

La technologie va aussi très vite.

Aujourd’hui en 2011, nous conseillères et conseillers régionaux pouvons être connectés 24h/24h à presque n’importe quel endroit. Effectivement, la dotation du début de mandat a fait des nous des geeks, des hyper-connectés : lire ses mails dans un train, travailler sur les délibérations et rapports en numérique, partager ses dossiers et ses photos, écouter le dernier titre des Ogres de Barbaks téléchargé sur la plateforme musicale régionale 1D, lire un livre numérisé ou numérique, nous faisons tout ça… (ou en tous cas nous pouvons le faire après un apprentissage qui peut parfois être facilité par une offre de médiation culturelle adaptée…).

Mais voilà justement un des problèmes de ce web 2.0 : la source de l’information et sa véracité. Comment séparer le bon grain de l’ivraie !?

Sur le web, tout le monde peut créer, informer, participer, partager et échanger. La culture devient globale, expressive et intemporelle.

La protection des droits d’auteurs et la rémunération de la création deviennent aussi deux problèmes importants.

La délibération prend en compte cette nouvelle donne et fixe un nouveau cadre pour ces nouvelles pratiques culturelles. Son processus d’élaboration a été « e-démocratique » :

–       La région a commencé par créer « Hey ! » sur www.numra.fr pour recueillir sur un réseau social régional les avis des différents acteurs de cette révolution,

–       Elle a organisé les Assises du numérique,

–       Elle a su travailler avec le Délibératif en commission Culture mais aussi avec les commissions Lycées et Sport,

Ce processus complexe était néanmoins nécessaire compte tenu du sujet.

Parmi ces dix mesures, certaines sont attendues, d’autres sont expérimentales.

Certaines relèvent des aides et des offres, d’autres valorisent, structurent et encouragent

Nous n’interviendrons pas sur l’ensemble des axes et mesures de cette nouvelle politique mise en place aujourd’hui. Deux points cependant.

 

  1. 1.    Suite à l’amendement budgétaire« Chosson » voté lors de l’Assemblée Plénière en décembre dernier, la Région s’engage progressivement pour elle-même et en direction de ses partenaires dans la promotion de l’usage des système d’exploitation et logiciels libres. Nous sommes donc satisfaits de l’ajout d’un onzième paragraphe dans le gras, co-construit avec la vice-présidence à ce propos.

 

  1. Nous souhaitons également être très précis quant à la mesure n°1.            
    En effet la création d’un nouvel avantage sur la
    carte M’RA consiste d’abord à transformer un avantage existant à masse budgétaire constante.         
    La réduction de six à cinq places de cinéma, désormais payées un euro par les jeunes utilisateurs, dégage la possibilité budgétaire de créer un nouvel avantage : le téléchargement de dix titres de musiques d’artistes ou de labels rhônalpins.      
    Cette évolution, budgétairement vertueuse, met fin à une gratuité d’accès à un mode culturel, ce qui peut certes donner lieu à débats (y compris au sein d’Europe Ecologie Les Verts).        
    Notre groupe a décidé de conditionner cette évolution au lancement d’un vrai travail de médiation culturelle pour
    « soutenir le travail d’éducation à l’image des salles de cinéma en direction des jeunes les plus éloignés de ces pratiques de spectateurs » comme cela est écrit à la page 92.
    Comme l’amendement n°2 de l’Exécutif le précise, il va falloir continuer à travailler. En effet la hausse de la consommation du nombre de places de cinéma ne pourra se faire sans une médiation plus précise, efficace, ciblée.       
    Nous devons continuer à travailler ensemble dans ce groupe de travail constitué d’élus et de professionnels pour « faire le buzz » sur la carte M’RA de façon à ce que tous ses bénéficiaires utilisent la totalité des avantages qu’elle offre, ce qui est un moyen d’assurer une meilleure solidarité sociale et d’ouvrir à des pratiques culturelles différentes de l’offre massive du marché.

 

Nous voterons donc ce rapport.

Remonter

UA-25684560-1