BP 2014 – Débat d’orientation budgétaire
Séance plénière du 19 et 20 décembre
Budget primitif 2014 - Débat d'orientation budgétaire
Intervention de Jean-Marc Riebel
Monsieur le Président, chers collègues,
Nous avons bien entendu vos explications sur les diminutions des recettes de la Région. Nous en prenons acte, nous le regrettons aussi, mais très franchement, pouviez-vous imaginer une minute, lorsque l’ancienne majorité nationale à supprimé la Taxe Professionnelle pour la remplacer par des dotations non sécurisées -c’est cela le problème-, qu’il pouvait en être autrement. Dans un pays centralisé comme la France, que le gouvernement soit de droite ou de gauche, il est évident que les dotations aux Régions et autres collectivités allaient être la variable d’ajustement du budget de l’État.
Nous vous avons aussi entendu sur votre volonté, depuis le début du mandat, de réduire l’endettement – il en avait bien besoin-, réduire les dépenses de fonctionnement, pour dégager un autofinancement indispensable au financement les dépenses d’intervention. Vous pouvez effectivement présenter un budget en hausse de 1,8%, en recourant néanmoins à la marge à l’emprunt, et auquel il faudrait rajouter aussi les crédits bail.
Nous approuvons bien évidemment cet effort d’orthodoxie budgétaire, mais vous savez aussi bien que moi que cet aspect n’est que l’outil pour mettre en œuvre nos politiques régionales.
Nous allons débattre pendant deux jours de ces orientations mais je peux déjà vous dire que :
- la maitrise des dépenses de fonctionnements, si elles sont vertueuses, ne doit pas se faire au détriment de l’ingénierie publique. Il nous faut des techniciens capables de porter nos politiques sur le territoire alsacien, le contraire affaiblirait l’institution régionale ;
- le plan de soutien ne peut pas être le fer de lance de la stratégie régionale. Ce n’est qu’une réponse ponctuelle, que nous avons soutenue d’ailleurs, que nous avons soutenue avec quelques nuances, et temporaire à la crise ;
- il appartiendra aussi de nous démontrer que votre volonté de préparer l’Alsace à la transition énergétique et à l’économie verte se traduit par des dispositifs cohérents et efficaces. C’est vrai en partie pour Energivie, mais pour le reste nos politiques sont trop souvent sectorisées et manquent de transversalité. Il nous faut faire un effort de synthèse et de cohérence. Nous pourrons le constater à travers les dispositifs qui nous seront présentés. Par exemple, l’économie circulaire. Combien mettons-nous ? En quelle commission la mettons-nous : l’an dernier, en commission 2 « économie et emploi », puis en 3 « recherche innovation », et cette année, il semble que ce soit en commission 12 « environnement habitat ». Où est-elle, est-ce une politique SDF ???? Elle tourne... Je peux aussi vous parler des aides aux entreprises. Nous aidons les entreprises pour l’économie vertes en commission 2,3 et 12, les agriculteurs en 2 et 12). Monsieur le Président, nous n’avons pas de vision transversale.
Alors vous nous dites, Monsieur le Président, que ce budget sur le plan comptable permettra de faire plus avec moins. Alors là, Justin VOGEL, tu rejoins notre vision sociale, nous nous appelons cela la « sobriété heureuse ».
Alors, Monsieur le Président, oui la Région a les outils : marge d’autofinancement, nouveaux outils financiers au service de l’économie que nous validons, CPER, crédits européens, dispositifs structurants.
Nous souhaitons que le « faire plus » se traduise non pas par un empilement de dispositifs mais par la mise en cohérence et en lisibilité au service de la transition écologique.
Monsieur le Président, engageons-nous vers la troisième révolution industrielle.